Figure 7.17 Une suture étanche par points multiples réduit les risques de complications postopératoires. Chapitre 7 Comblements sinusiens à visée implantaire L’insuffisance osseuse verticale située au maxillaire postérieur constitue un obstacle à une réhabilitation de la crête édentée par une prothèse implanto-portée pour de multiples raisons incluant [1] : Elle est en rapport avec l’épaisseur des parois sinusiennes, mais aussi avec l’ancienneté de l’édentement. Cette procidence, qui est une projection du sinus maxillaire vers la crête alvéolaire, diminue considérablement la hauteur de l’os alvéolaire jusqu’à le réduire à une fine lamelle corticale créant ainsi un déficit osseux vertical, voire une atrophie postérieure du maxillaire (figure 7.1). L’être humain présente des caractères anatomiques semblables avec toutefois de nombreuses différences individuelles. Le sinus maxillaire n’échappe pas à ces variations anatomiques qui influencent nécessairement la technique chirurgicale de comblement sinusien. Elle est délimitée par cinq parois et un sommet : Cette description anatomique montre l’intérêt de préserver l’intégrité de la membrane de Schneider pour éviter toute complication locale pendant un comblement sinusien (figure 7.2). Il n’est pas rare d’observer un septum osseux qui divise la cavité sinusienne en partant du plancher du sinus. La membrane de Schneider adhère à ce septum osseux, ce qui complique l’intervention chirurgicale en augmentant la probabilité d’une déchirure de la membrane (figure 7.3). Figure 7.3 Septum osseux divisant l’antre sinusienne. Elle est assurée par de nombreuses artérioles provenant de l’artère sphénopalatine et d’une anastomose d’une branche de l’artère infra-orbitaire avec l’artère alvéolaire postérieure et supérieure. L’artère alvéolaire postérieure et supérieure circule sur la paroi antérieure du sinus maxillaire. Lors de l’abord chirurgical du sinus par volet latéral, cette artère peut être lésée provoquant une légère hémorragie qui rend nécessaire une coagulation au bistouri électrique (figure 7.4a et b). Le bilan préchirurgical (chapitre 2) réalisé dans le cadre d’un comblement sinusien s’accompagne de spécificités exploratoires liées à l’intervention et suit un protocole strict identique pour chaque patient. Des contre-indications locales au comblement sinusien doivent être relevées. Il peut s’agir de : Ces polypes ne présentent pas une contre-indication au comblement sinusien, s’ils n’obturent pas le méat moyen. La sinusoscopie est toutefois indiquée (figure 7.5). Figure 7.5 Polype solitaire du sinus maxillaire droit. La muqueuse sinusienne est rarement visible aux examens radiologiques. Une muqueuse épaissie peut toutefois apparaître comme une pathologie inflammatoire. Avant tout traitement antibiotique par voie générale, un traitement local par aérosol ultrasonique avec un mélange de gentamycine 80 mg, bêtaméthasone 8 mg et d’une huile essentielle de goménol, 2 fois par jour pendant 6 à 10 jours, peut réduire l’épaississement muqueux avant comblement sinusien. En cas de résistance à ce traitement constatée lors du contrôle scanner, des explorations spécialisées ORL plus approfondies sont nécessaires pour déceler toute autre pathologie (figure 7.6). Cependant, outre cette classification, d’autres références sont à prendre en considération pour privilégier une décision thérapeutique plutôt qu’une autre [14] : Après comblement sinusien, le lambeau est ramené en palatin pour être suturé (figures 7.7 à 7.17). Figure 7.10 Accès à la paroi osseuse latérale du maxillaire. Figure 7.13a et b Un insert de piézochirurgie séparateur de la membrane de Schneider décolle minutieusement la membrane de ses attaches osseuses en partant de la région postérieure vers la région antérieure du mur latéral. Un nouvel espace est ainsi créé pour être greffé. Le volet sinusien reste accolé à la membrane avec pour seul rôle de la protéger.
Procidence du sinus maxillaire
Considérations anatomiques, physiologiques et histologiques du sinus maxillaire
Cavité sinusienne
Parois osseuses sinusiennes
Vascularisation sinusienne
Bilan pré-opératoire
Contre-indications locales au comblement sinusien
Sinusoscopie
Découverte d’un polype sinusien solitaire
Évaluation d’une muqueuse sinusienne inflammatoire
Planification de la voie d’abord chirurgical et choix du matériau de comblement
Techniques chirurgicales
Comblement sinusien par voie latérale
Technique actuelle de comblement sinusien par volet latéral
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sinusiens à visée implantaire
– une procidence excessive du sinus maxillaire rapprochant le plancher du sinus de la crête alvéolaire.
– une paroi postérieure dont la limite se situe en regard de la troisième molaire et de la tubérosité du maxillaire en séparant le sinus de la fosse infratemporale ;
– une paroi interne médiane très fine qui représente également la paroi latérale de la cavité nasale ;
– une paroi supérieure correspondant au plancher de l’orbite. Une effraction de cette paroi par un geste chirurgical iatrogène est toujours possible ;
– un bord inférieur étroit ou plancher sinusien :
– formé par le processus alvéolaire du maxillaire avec des saillies correspondant aux alvéoles dentaires,
– cellules cylindriques ciliées qui transportent les secrétions du sinus dans la cavité nasale (1000 battements/minute) ;
– cellules épithéliales caliciformes, dont les secrétions maintiennent l’activité ciliaire et membranaire.
– une aspergillose sinusienne généralement provoquée par un dépassement de pâte dentaire dans le sinus ;
– une polypose naso-sinusienne, lorsque les polypes sont multiples. Elle peut masquer ou être associée à d’autres pathologies et occasionner une obstruction nasale bilatérale ;
– l’épaisseur de la crête alvéolaire, souvent corrigée dans le même temps que l’augmentation verticale par comblement sinusien [15] ;
– les insuffisances osseuses verticales de la crête osseuse résiduelle qui doivent être également rectifiées afin d’éviter une élongation de la couronne prothétique ;
– la mise en place de l’implant qui dépend de :
– la hauteur de l’os alvéolaire résiduel permettant de le stabiliser. Cette hauteur est estimée à 5 mm au minimum pour pouvoir placer un implant dans le même temps opératoire que le comblement de sinus,
– la qualité de l’os résiduel dans un os peu minéralisé et peu corticalisé : en pareille situation, il est conseillé de différer la pose de l’implant,
– la qualité du greffon : avec un greffon autogène, le placement d’un implant peut se faire 4 mois et demi après le comblement de sinus. Avec une allogreffe ou une xénogreffe, 6 à 7 mois sont nécessaires pour obtenir une formation osseuse dense. Les délais sont plus longs avec un greffon alloplastique.