Tableau 12-1 Niveaux de référence de la dose à l’entrée du patient, De, et du produit Dose.Surface en radiologie chez l’adulte (arrêté du 24 octobre 2011) Tableau 12-2 Niveaux de référence de la dose à l’entrée, De, et du PDS en radiopédiatrie (arrêté du 24 octobre 2011) Tableau 12-3 Niveaux de référence en scanographie chez l’adulte pour une acquisition Fantôme de 16 cm pour les examens de l’encéphale, 32 cm pour les autres examens. Tableau 12-4 Niveaux de référence IDSV et PDL en scanographie pédiatrique (arrêté du 24 octobre 2011)
Radioprotection des patients : niveaux de référence, guide des procédures et des indications des examens d’imagerie
Niveaux de référence diagnostiques
Origine et signification des NRD
Élaboration des NRD
Examen
De en mGy pour une incidence
PDS EN cGy.cm2
pour une incidence
Thorax de face (postéro-antérieur)
0,3
25
Thorax de profil
1,2
100
Abdomen sans préparation
8
700
Bassin de face (antéropostérieur)
9
700
Hanche (face ou profil)
9
300
Rachis cervical (face ou profil)
4
75
Rachis dorsal de face
5
175
Rachis dorsal de profil
7
275
Rachis lombaire de face
10
450
Rachis lombaire de profil
25
800
Orthopantomographie
Sans objet
20
Examen
poids (kg)
âge
De en mGy
pds en cGy.cm2
Thorax face (antéro-postérieur)
3,5
0-1 an
0,08
1
Thorax face (antéro-postérieur)
10
1 an
0,08
2
Thorax face (postéro-antérieur)
20
5 ans
0,1
5
Thorax face (postéro-antérieur)
30
10 ans
0,2
7
Thorax de profil
20
5 ans
0,2
6
Thorax de profil
30
10 ans
0,3
8
Pelvis antéropostérieur
10
1 an
0,2
3
Pelvis antéropostérieur
20
5 ans
0,9
20
Pelvis antéropostérieur
30
10 ans
1,5
40
ASP
20
5
1
30
ASP
30
10
1,5
70
Examen
IDSV (mGy)
PDL (mGy.cm)
Encéphale
65
1 050
Thorax
15
475
Thorax-abdomen-pelvis
20
1 000
Abdomen-pelvis
17
800
Rachis lombaire
45
700
Examen
1 an (10 kg)
5 ans (20 kg)
10 ans (30 kg)
IDSV (mGy)/PDL (mGy.cm)
Encéphale
30/420
40/600
50/900
Massif facial (sinus)
25/200
25/275
25/300
Rochers
45/160
70/280
85/340
Thorax
3/30
4/65
5/140
Abdomen-pelvis
4/80
5/120
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Radioprotection des patients : niveaux de référence, guide des procédures et des indications des examens d’imagerie
12
L’usage des rayonnements ionisants (RI) dans le domaine du diagnostic médical ne peut se voir appliquer de limites réglementaires car le bénéfice qu’ils apportent est très supérieur à leurs potentiels effets néfastes, à condition que l’examen soit justifié et d’une qualité suffisante au diagnostic.
L’obligation légale de reporter les indicateurs de dose sur les comptes rendus d’examens radiologiques doit amener les techniciens et les médecins radiologues à prêter une attention permanente à l’exposition de leurs patients. La connaissance de valeurs d’exposition, PDS ou PDL pour les principaux examens leur permet également de situer leur pratique par rapport à la pratique médiane, grâce à la confrontation avec les niveaux de référence diagnostiques nationaux (NRD).
Les NRD se substituent, dans le domaine de l’exposition médicale, au principe de limitation dans le domaine de l’exposition professionnelle. Ils permettent d’ évaluer le niveau de dose d’un examen donné dans la pratique nationale afin que chacun puisse situer sa pratique et la corriger en cas de dépassement régulier.
Par ailleurs, ont été mis en place des guides concernant la réalisation et les indications des explorations utilisant les rayonnements ionisants.
La directive Euratom 97-43, relative à « la protection des personnes contre les dangers des rayonnements ionisants lors d’expositions à des fins médicales » a imposé l’usage d’un référentiel proposé par la CIPR en 1996. La directive stipulait à l’article 4 (optimisation) : « les États membres favorisent l’ élaboration et l’utilisation de niveaux de référence diagnostiques ». La transposition de cette directive en droit français a imposé la détermination de NRD en radiologie médicale et en médecine nucléaire. L’article R. 1333-68 du Code de santé publique dispose que : « Pour les examens exposant aux rayonnements ionisants les plus courants et pour les examens les plus irradiants, des niveaux de référence diagnostiques de dose sont fixés par arrêté du ministre chargé de la santé, pour des examens types sur des groupes de patients types ou sur des matériaux simulant le corps humain. Ces niveaux de référence sont constitués par des niveaux de dose pour des examens types de radiologie et par des niveaux de radioactivité de produits radiopharmaceutiques en médecine nucléaire diagnostique. Le médecin ou le chirurgien-dentiste qui réalise un acte exposant aux rayonnements ionisants à des fins de diagnostic prend les mesures nécessaires pour ne pas dépasser les niveaux de référence diagnostiques. » Nous verrons que cette formulation est incorrecte car ces niveaux devront parfois être dépassés dans l’intérêt du patient.
Selon la définition de la directive Euratom 97-43, les NRD sont « des niveaux de dose dans les pratiques radiodiagnostiques ou, dans le cas de produits radiopharmaceutiques des niveaux d’activité, pour des examens types sur des groupes de patients types ou sur des fantômes types, pour des catégories larges de types d’installations. Ces niveaux ne devraient pas être dépassés pour les procédures courantes se conformant aux bonnes pratiques normales et utilisant des matériels performants ». Ces niveaux doivent être établis prioritairement pour les examens fréquents et les examens de dépistage ainsi que pour les examens délivrant des doses élevées (tomodensitométrie, radiologie interventionnelle). Il ne s’agit pas de limites, car les médecins utilisant les rayonnements ionisants doivent conserver la possibilité de délivrer en cas de besoin les doses nécessaires au but recherché dès lors que l’emploi des RI est justifié. Ainsi, chez un patient obèse, le radiologue pourra être amené à délivrer des doses supérieures au NRD d’un examen donné, établi sur des patients types, afin d’avoir une qualité d’image suffisante pour ne pas compromettre le diagnostic. De même, un radiologiste interventionnel pourra prolonger un examen si le résultat n’est pas atteint et que la survie du patient en dépend (exemple d’une hémorragie ou d’un anévrisme). L’assujettissement à une limite de dose pourrait ainsi faire subir un grave préjudice pour le patient. La notion de niveau de référence est tributaire de la qualité informative des images. Délivrer des doses inférieures aux NRD n’est un critère de bonne pratique que si les examens réalisés répondent à la question posée.
Les NRD sont donc des repères dosimétriques permettant au radiologiste de situer sa pratique pour l’ensemble des examens qu’il réalise, par rapport à celle de l’ensemble de la profession et de prendre ainsi conscience de possibilités éventuelles de diminution de dose. C’est le préalable à toute démarche d’optimisation. Ces repères permettent d’apprécier la qualité des équipements et des pratiques lors des contrôles internes et externes, et d’engager, en cas de dépassement injustifié, des actions de correction. La formulation du Code de santé publique est donc incorrecte, car c’est l’exposition moyenne, pour un acte donné, qui doit se situer en dessous du NRD et non l’exposition de tous les actes. En effet on ne peut exiger, pour un acte, que l’exposition se situe sous le NRD, car les circonstances (corpulence du patient, nécessité de réitérer une acquisition, etc.) peuvent amener à dépasser occasionnellement le NRD.
Elle suppose le choix de grandeurs dosimétriques appropriées, qui doivent être clairement définies et mesurables, refléter l’importance de la dose délivrée aux patients, dépendre directement des paramètres techniques de l’examen et être adaptées au matériel radiologique courant. Ces grandeurs on fait l’objet d’un accord international. En radiologie conventionnelle, on utilise la dose à la surface d’entrée du patient (De) exprimée en milligrays (mGy) et le produit Dose.Surface (PDS) exprimé en Gy.cm2 ou en cGy.cm2.
En scanner, les indicateurs dosimétriques caractérisant une procédure sont l’indice de dose de scanographie pondéré (IDSP ou CTDIw) et le produit Dose.Longueur (PDL). Pour l’ établissement des valeurs numériques des NRD, la Commission européenne conseille une méthode empirique, partant de la réalité des pratiques médicales pour aller vers une réduction progressive des doses délivrées aux patients. C’est la méthode statistique dite du 75e percentile, déjà mise en œuvre par plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, depuis une vingtaine d’années.
Les NRD initiaux sont mesurés pour une procédure courante, sur des groupes de patients types (en théorie, 70 ± 3 kg de masse corporelle, 20 ± 2 cm d’ épaisseur de torse, en pratique patients de corpulence normale, soit un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 19 et 25 ou sur un fantôme anthropomorphe standard. On adopte comme niveau de référence la valeur du 75e percentile des doses mesurées pour une procédure donnée, sur un grand nombre de patients répartis dans un grand nombre de centres, représentatifs de la pratique radiologique d’un pays (fig. 12-1 ). Il ne s’agit donc pas d’une moyenne mais, pour chaque pratique, d’une valeur en dessous de laquelle se situent 75 % des mesures. Ceci revient à considérer que le quart des examens correspondant aux doses les plus élevées ne sont pas optimisés.
Les niveaux de référence proposés par la Commission européenne découlent de la mise en œuvre de cette méthode, à partir de mesures effectuées dans une sélection de services de radiologie représentatifs des différents États membres de la Communauté. Les valeurs retenues en France ont été actualisées dans l’arrêté du 24 octobre 2011, pour les examens les plus courants en radiologie (tableau 12-1 pour l’adulte et 12-2 pour l’enfant) et en scanographie (tableaux 12-3 pour l’adulte et 12-4 pour l’enfant) ; soulignons que, par définition, ces niveaux sont appelés à se modifier avec une meilleure collecte des niveaux nationaux et la diminution des doses permises par les améliorations techniques (notamment les capteurs plans en radiologie conventionnelle et les techniques de reconstruction itérative en scanographie).