parasitaires

16 Dermatoses parasitaires



Gale sarcoptique



Présentation


La gale sarcoptique est une ectoparasitose due à la prolifération dans l’épiderme d’un acarien Sarcoptes scabiei var-canis.


Il s’agit d’une entité encore sous-diagnostiquée en médecine vétérinaire.


Les jeunes chiens et les chiens âgés sont à risque.


Les symptômes classiques regroupent un prurit et des lésions papulocroûteuses apparaissant dans les zones à peau fine (zone de Henry des pavillons auriculaires, coudes, jarrets). Non traitée, la dermatose a tendance à l’extension avec généralisation des lésions et apparition de dépilations, de croûtes et d’un état kératoséborrhéique.


Il existe des formes atypiques, probablement liées à la généralisation des traitements insecticides et/ou au meilleur entretien cutané des chiens : gale juvénile caractérisée par un prurit minimal et un état kératoséborrhéique généralisé, gales localisées (pavillons auriculaires, abdomen).


Le diagnostic est un diagnostic anamnestique (apparition brutale de lésions prurigineuses après un séjour en chenil ou un contact avec un autre chien), clinique (lésions papulocroûteuses évocatrices) et parasitologique (mise en évidence des Sarcoptes sp. dans le produit de raclages cutanés).


Récemment, un test de dépistage sérologique a été proposé, qui semble avoir de bonnes sensibilité et spécificité.


Lorsque la suspicion clinique existe, et même en l’absence de mise en évidence des parasites, un traitement d’épreuve est justifié : « When you suspect it, treat it. »


Il s’agit d’une maladie contagieuse aux autres chiens et également à l’homme : apparition d’un prurigo scabieux sur les zones en contact avec le chien.


Les Sarcoptes sp. peuvent survivre quelques jours dans l’environnement.



Principes du traitement












Suivi thérapeutique


Après la mise en place du traitement, une visite de contrôle doit être prévue, trois semaines plus tard.


Lors de cette visite, il faut contrôler la diminution du prurit et l’amélioration lésionnelle. La réalisation de raclages de contrôle est également indiquée pour objectiver la guérison parasitologique.


Il semble exister des variations dans le délai de réponse thérapeutique en fonction des molécules utilisées. Ceci peut être lié à la (relative) lenteur d’action de certains principes actifs, et/ou à l’intervention de phénomènes d’hypersensibilité qui peuvent mettre plusieurs jours pour s’amender. La diminution du prurit est généralement rapide avec les traitements locaux. La rapidité d’action de la sélamectine ou de la moxidectine n’est pas connue : il faut savoir être patient (plusieurs jours, voire semaines peuvent être nécessaires avant de noter une diminution significative du prurit). La rapidité d’action de la milbémycine oxime n’est pas connue avec précision : il semble qu’à la posologie de 1 à 2 mg/kg deux fois par semaine, on puisse raisonnablement espérer une amélioration à 10 ou 15 jours. L’ivermectine par voie injectable (hors AMM et sous la responsabilité du vétérinaire prescripteur) est probablement la plus rapide d’action : une diminution nette du prurit est notée dès les 72 heures suivant l’injection (souvent après une phase très transitoire d’exacerbation). Le délai de réponse thérapeutique avec l’utilisation de cette molécule par voie orale n’est pas connu.




Gale otodectique




Principes du traitement











Démodécie





Présentation


La démodécie est une dermatose parasitaire contagieuse dans certaines conditions, due à la multiplication excessive dans les follicules pileux et les glandes sébacées d’un acarien spécifique de la peau, Demodex canis. Le diagnostic repose sur la réalisation de raclages cutanés profonds qui mettent en évidence de nombreux demodex à divers stades évolutifs, et dans certains cas (démodécie podale, démodécie du Shar Peï) sur celle de biopsies cutanées.


Elle se développe à la faveur d’un immunodéficit, sans doute héréditaire chez le jeune chien (moins de 2 ans) et acquis chez l’adulte et le chien âgé suite à l’évolution le plus souvent d’une cause sous-jacente (corticothérapie abusive, syndrome de Cushing, diabète, tumeur…).


La transmission de la maladie se fait uniquement de la lice à ses chiots pendant la période néonatale et surtout dans les premières 72 heures ; il n’existe pas d’autre mode de transmission.


Il existe des prédispositions raciales très significatives : Dobermann, Dogue allemand, Mâtin de Naples, Bouledogue français, Bull dog anglais, Dalmatien, Boston Terrier, Teckel, Chihuahua, Boxer, Carlin, Bull Terrier, American Staffordshire Terrier, Jack Russel Terrier, Shar Peï, Bobtail, Lévrier afghan, West Highland White Terrier, Scottish Terrier…


L’expression clinique est variable en fonction des races, des complications infectieuses pouvant être fréquentes et parfois graves (cellulite démodécique). Il est donc nécessaire de :






Principes de traitement





Antidémodéciques disponibles – protocoles de traitement


On distingue les antidémodéciques topiques, l’amitraze, et les antidémodéciques systémiques, représentés par la milbémycine oxime, l’ivermectine, la moxidectine.



Amitraze


L’amitraze est utilisé généralement à des concentrations de 0,025 % (0,025 % à 0,1 %), une fois par semaine.


D’autres protocoles utilisant des concentrations plus élevées d’amitraze ont été proposés comme l’application journalière alternée d’une solution d’amitraze à 0,125 % par moitié du corps, mais des signes de toxicité peuvent être observés chez le chien et les propriétaires (rash érythémateux sur la face et les bras, irritations conjonctivales et respiratoires).


Quel que soit le protocole utilisé, la dilution d’amitraze doit être réalisée dans de l’eau chaude, avant chaque traitement, car la solution est rapidement altérée par l’oxydation et par l’action des ultraviolets. Cette solution ne peut pas être conservée. Celle-ci doit être appliquée à l’aide d’une éponge ou d’une petite brosse sur le corps. Puis, le chien est séché à l’air sans être rincé, ni essuyé. Il n’est pas rare d’observer un prurit transitoire après les premières balnéations. L’apparition de pustules, d’un œdème et de douleurs au niveau des lésions est parfois signalée dans les 24 heures après le bain.


Les démodécies podales sont particulièrement rebelles aux traitements classiques et l’application d’amitraze est souvent irritante, si bien qu’un recours aux antidémodéciques est préféré.


Les démodécies auriculaires sont rares. Des solutions d’amitraze à 0,025 % à 0,05 % dans du propylène glycol, deux fois par semaine donnent de bons résultats.


Une présentation vétérinaire d’amitraze possède une AMM chez le chien et doit être désormais prescrite (voir encadré 16.1).







Ivermectine


L’ivermectine est une avermectine qui ne possède pas d’AMM chez le chien dans cette indication, si bien qu’elle est utilisée sous la responsabilité du vétérinaire prescripteur (voir encadré 16.2). Par ailleurs, il faut connaître les risques extrêmement graves d’idiosyncrasie raciale lors de cette utilisation, principalement dans les races Colley, Bobtail, Shetland, Bearded Colley, Berger australien et les chiens issus de leurs croisements. Cette idiosyncrasie peut également être individuelle.


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May 4, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on parasitaires

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