hypoallergéniques

6 Régimes hypoallergéniques




Le terme d’allergie alimentaire regroupe abusivement toutes les réactions inflammatoires dues à un aliment. Tant il est rare de caractériser le mécanisme immunologique sous-jacent, le vocable d’hypersensibilité alimentaire est préférable, car celui-ci désigne une réaction délétère, immunologique ou non, provoquée par un aliment normalement toléré par un « individu sain ». Lorsqu’elle est d’origine immunologique, on parle d’allergie. Le terme d’« intolérance alimentaire » ou l’anglicisme « reaction adverse » sont désormais obsolètes.


Le diagnostic passe par la réalisation d’une épreuve d’éviction allergénique, en utilisant soit un régime à base de protéines « naïves » (ménager ou industriel), soit un régime hypo- voire idéalement anallergénique à base d’hydrolysats de protéines, suivie d’épreuves de provocation. Les examens allergologiques n’ont à l’heure actuelle, aucun intérêt pour le diagnostic des réactions cutanées induites par l’alimentation chez le chien.



Trophallergènes


Les trophallergènes désignent les allergènes alimentaires. Tous les aliments peuvent être potentiellement allergisants, bien qu’en pratique, des protéines soient le plus souvent en cause. En fonction des habitudes alimentaires, les substances allergisantes varient. Ainsi, les sensibilisations sont très différentes en France, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Par ordre de fréquence décroissante, en France, les aliments les plus souvent incriminés sont chez le chien, le bœuf, le poulet, les produits laitiers, les céréales, le poisson.


Il est essentiel de différencier les trophallergènes des ingrédients responsables de réactions non immunologiques (lactose responsable de symptômes par déficit en lactase chez l’adulte, aliments riches en histamine ou histaminolibérateurs, certains poissons et crustacés, charcuterie, certains fromages, tomates, épinards, chocolat, viande de porc, etc.). Les principaux trophallergènes sont représentés dans le tableau 6.1.


Tableau 6.1 Principaux trophallergènes potentiels chez le chien






























Trophallergènes Caractéristiques
Soja Allergies et surtout intolérances
Lait de vache Mélange complexe de caséine, de β-lactoglobuline et de sérum albumine
Œuf Ovalbumine et ovomucoïde contenus dans le blanc
Poissons Allergisants et sources d’histamine (thon, poissons mal conservés)
Céréales Blé et orge (allergènes communs)
Gluten Albumines, globulines, gluténines, gliadines ; maladie cœliaque chez le Setter irlandais
Fruits et légumes Importance majeure de l’arachide chez l’homme ; nombreuses réactions croisées avec les pollens (non décrites chez l’animal)
Additifs et colorants Importance des sulfites chez l’homme ; allergies (peu décrites chez l’animal)

Les principaux allergènes de la viande de bœuf et du lait de vache pour le chien pourraient être les chaînes lourdes des immunoglobulines G. Il existerait donc des sensibilisations croisées entre le lait de vache et la viande de bœuf dans cette espèce. L’allergie à la caséine du lait de vache est également démontrée dans des modèles d’animaux présentant des allergies alimentaires spontanées. Enfin, certaines enzymes musculaires (phosphoglucomutases) communes à de nombreuses espèces de mammifères pourraient expliquer des réactions croisées viande d’agneau/viande de bœuf.


La grande majorité des allergènes identifiés chez le chien sont des protides de fort poids moléculaire de 40 à 70 kD. Les réactions croisées aliments/pollens sont exceptionnelles chez le chien. Seule une réaction croisée tomate/pollen de cyprès est rapportée.





Réalisation du régime d’éviction



May 4, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on hypoallergéniques

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