Présentation

Les folliculites bactériennes sont une des principales causes de dermatoses chez le chien. Leurs principales caractéristiques sont les suivantes :

elles sont dues dans la majorité des cas à la prolifération de Staphylococcus intermedius dans les follicules pileux ;

il s’agit de pyodermites bactériennes superficielles ;

elles sont le plus souvent secondaires à une cause sous-jacente ;

les lésions regroupent des pustules centrées sur le follicule pileux et également des papules, des collerettes épidermiques, des zones alopéciques à l’emporte-pièce donnant au pelage un aspect mité ;

le diagnostic nécessite la réalisation d’un examen cytologique qui confirme l’origine bactérienne de la dermatose (présence de polynucléaires dégénérés phagocytant des cocci) ;

la réalisation d’un examen bactériologique avec antibiogramme est rarement nécessaire dans cette indication, sauf lors d’échec thérapeutique.

Principes du traitement

Le traitement doit être double : systémique et topique.

Le traitement systémique fait appel aux antibiotiques :

utiliser une molécule active sur Staphylococcus intermedius ;

utiliser une molécule sans effet secondaire marqué ;

utiliser une molécule d’un coût raisonnable ;

privilégier les molécules administrables en une ou deux prises par jour ;

traiter au moins 3 semaines (le plus souvent 4 semaines) ;

poursuivre le traitement une semaine après la guérison lésionnelle.

Le traitement topique fait appel aux antiseptiques :

les shampooings sont indiqués, sauf en cas de dermatose très localisée ;

recommander un traitement une à deux fois par semaine ;

respecter les temps d’application ;

recommander un rinçage long et minutieux.

Une réévaluation à l’issue du traitement antibiotique est indispensable pour objectiver la guérison clinique.

En cas d’absence de guérison et ce, malgré un traitement bien mené, il faut :

remettre en doute le diagnostic (certaines dermatoses peuvent mimer une folliculite bactérienne : démodécie, dermatite à Malassezia, pemphigus superficiel) ;

remettre en doute le traitement prescrit : était-il réellement indiqué ? a-t-il été correctement administré ?

réaliser un examen bactériologique avec antibiogramme.

En cas de doute, réaliser des biopsies cutanées pour confirmer/infirmer le diagnostic.

En cas de guérison clinique, mais de rechutes, quelques semaines ou quelques mois plus tard, envisager une cause sous-jacente (cf.§ Pyodermites récidivantes).

Présentation

Sous le terme pyodermite profonde, on regroupe des infections bactériennes cutanées, dans lesquelles le processus infectieux a rompu la membrane basale, c’est-à-dire qu’une extension au derme est présente. En pratique, il s’agit des furonculoses et des cellulites.

On distingue en pratique plusieurs types différents de furonculose et de cellulite, en fonction de leur localisation ou de la cause de leur apparition (tableau 13.1).

Tableau 13.1 Différents types de pyodermites profondes

Les pyodermites profondes sont exceptionnellement primitives : le plus souvent, elles apparaissent à la suite d’une pyodermite superficielle non reconnue et donc, non traitée ou mal traitée.

Il existe des causes sous-jacentes qui doivent être explorées avant d’envisager l’existence d’une pyodermite « idiopathique », signant un immunodéficit (voir encadré 13.1).

Encadré 13.1 Causes expliquant l’apparition d’une pyodermite profonde

Mauvaise hygiène

Iatrogène (corticothérapie)

Ectoparasitoses :

– démodécie

– gale

Dermatites allergiques :

– dermatite atopique

– allergie/intolérance alimentaire

– dermatite par allergie aux piqûres de puces

– allergie médicamenteuse

Dysendocrinies :

– hypothyroïdie

– syndrome de Cushing

– diabète sucré

Maladies systémiques :

– d’origine bactérienne : ehrlichiose ?

– d’origine parasitaire : leishmaniose

– d’origine dysimmunitaire : lupus érythémateux systémique

Néoplasies

Le diagnostic de pyodermite profonde est le plus souvent clinique et cytologique : mise en évidence de lésions typiques (tableau 13.2), présence d’images de phagocytose de bactéries à l’examen microscopique de calques cutanés. Ceci est particulièrement important pour différencier, par exemple, une furonculose pyotraumatique d’une simple dermatite pyotraumatique (dans le premier cas, la tonte permet de mettre en évidence des furoncles en périphérie de la lésion érodée). Dans certains cas, le recours à la biopsie cutanée peut être indiqué.

Tableau 13.2 Diagnostic de pyodermite profonde

Le recours à l’examen bactériologique avec antibiogramme est toujours indiqué dans ces entités, qui nécessitent une antibiothérapie longue. Il est souhaitable de sélectionner attentivement les lésions à prélever, de préférence des lésions fermées.

L’utilité de la tonte pour mettre en évidence les lésions est primordiale.

Principes du traitement

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