9 Thérapeutiques endocriniennes
Thérapeutique du syndrome de Cushing
Le traitement du syndrome de Cushing dépend de l’étiologie de la maladie. Il est donc primordial de différencier, par des examens complémentaires adéquats, le syndrome de Cushing iatrogène du syndrome de Cushing spontané et pour ce dernier, de déterminer s’il s’agit d’un dysfonctionnement hypophysaire ou d’une tumeur surrénalienne.
Syndrome de Cushing hypophysaire
op’DDD (MITOTANE ND)
Plusieurs protocoles thérapeutiques sont possibles.
Protocoles à 25 mg/kg
Un autre protocole (B. Siliart – LDH, école nationale vétérinaire de Nantes, communication personnelle) propose un traitement à une dose de 25 mg/kg/SID pendant 3 semaines. Ces protocoles sont peu décrits dans la littérature et ne font pas l’objet d’études cliniques prospectives.
Protocole à 75 mg/kg
Ce protocole a été établi pour éviter les récidives du protocole à 50 mg/kg. Toutefois, il semble que le pourcentage de récidives à 1 an soit loin d’être négligeable (43 %). Étant donné son danger potentiel, ce protocole doit être évité, voire réservé à des cas sans autre alternative et à des praticiens ayant l’habitude de manier l’op’DDD et ayant la capacité de gérer une crise addisonienne en urgence.
L-déprenyl (ou sélégiline)
L-déprenyl ou sélégiline est un IMAO-B utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson chez l’homme. Il facilite la transmission dopaminergique, augmente la synthèse et la libération de la dopamine dans les synapses et inhibe la recapture de la dopamine ; il pourrait augmenter le relargage d’autres neuromédiateurs comme la noradrénaline. Le L-déprényl a également une action neuroprotectrice.
Le L-déprényl ne peut pas être conseillé dans le traitement de l’HCH.
Chirurgie
L’hypophysectomie est utilisée comme traitement principal à l’université d’Utrecht dans le traitement de microadénomes ou hyperplasies hypophysaires. La morbidité est importante pour un chirurgien non expérimenté. Les complications de l’hypophysectomie (hypothyroïdie, diabète insipide) semblent être de faible importance et rétrocéder après quelques mois. Étant donné l’agressivité de cette chirurgie, et en attente des résultats d’autres équipes, nous préférons ne pas proposer cette chirurgie et rester sur un traitement médical, voire une radiothérapie hypophysaire. La chirurgie peut également être proposée en complément de la radiothérapie dans le traitement des macroadénomes hypophysaires.
Avantages et inconvénients des différents traitements – suivi thérapeutique
Les avantages et inconvénients de chaque option thérapeutique sont résumés dans le tableau 9.1.
Traitement | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Op’DDD | Bonne efficacité | Coûteux |
Effets secondaires | ||
Surveillance thérapeutique étroite | ||
Médicament difficile à se procurer | ||
Trilostane | Bonne efficacité | Coûteux |
Effets secondaires minimes | Médicament difficile à se procurer en France | |
Kétoconazole | Facilité d’administration | Efficacité moyenne |
Facile à se procurer | Coûteux | |
Effets secondaires | ||
Sélégiline | Facilité d’administration | Efficacité limitée |
Facilité à se procurer | Coûteux | |
Absence d’effets secondaires | ||
Hypophysectomie | Efficacité | Coûteux |
Absence théorique de rechute | Dangereux | |
Nécessite un centre spécialisé | ||
Adrénalectomie bilatérale | Efficacité | Coûteux |
Absence théorique de rechute | Dangereux | |
Nécessite un centre spécialisé | ||
Radiothérapie | Absence d’effets secondaires si bien conduit | Coûteux |
Efficacité moyenne | ||
Nécessite un centre spécialisé |