Chapitre 9 Gestion de l’édenté partiel
Les possibilités offertes par les traitements implantaires dans les cas d’édentation complète composent un large éventail de traitements de réhabilitation. Elles sont largement utilisées et constituent des procédés fiables en prothèse fixée ou en prothèse amovo-inamovible, bien que les conditions préludant à ces deux types de traitement soient différentes (tableau 1). Les concepts de prise en charge ont bénéficié de changements radicaux, surtout lorsque les maxillaires à traiter ont subi une forte résorption.
BCIP | PASI | |
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Aspect osseux | Os volumineux, vertical et convexe | Résorption centripète avec concavité vestibulaire |
Aspect pécuniaire | Considérations financières secondaires | Considérations financières déterminantes |
Ligne du sourire | Basse | Haute |
Soutien de la lèvre | Pas nécessaire | Important |
Site osseux | Suffisant pour 6 à 8 implants | – 2 à 4 implants à la mandibule – 4 à 6 implants au maxillaire |
Espace prothétique | ≤ 10 mm | > 15 mm |
Relation intermaxillaire | Favorable ou supraclusion importante | Classe III squelettique ou surplomb |
Qualité muqueuse | Épaisse | Fine |
Âge du patient | Patients plutôt jeunes | À la mandibule, patients âgés avec problèmes moteurs |
La longueur de ces protocoles ambitieux et l’inconfort qui en résulte pour le patient ainsi que la tendance actuelle à raccourcir les temps de traitement ont orienté la pratique clinique à proposer dans certains cas des mises en charge immédiates. Celles-ci concernent parfois le maxillaire supérieur mais plus couramment la mandibule (Ledermann, 1979). Les protocoles conventionnels avec mise en charge différée ont leurs indications spécifiques, qui font qu’elles ne peuvent être envisagées que dans cette voie.
À la mandibule
Prothèses adjointes supra-implantaires
Barre sur 4 implants
RÉALISATION D’UNE BARRE SUR 4 IMPLANTS MONOTYPES AVEC MISE EN CHARGE IMMÉDIATE
Un patient âgé de 67 ans envisage de stabiliser sa prothèse complète mandibulaire fonctionnellement inefficace par des implants (fig. 1 à 23).
Dans le but de nous rapprocher des conditions de la technique originale décrite par Ledermann [2] de mise en charge immédiate, nous avons sélectionné un implant monotype avec cône de 8°. La pose de cet implant autotaraudant à surface SLA relève d’une démarche simplifiée du fait de son aspect morphologique. Ce type d’implants exige cependant qu’ils soient posés parallèlement entre eux. Si les conditions locales ne le permettent pas, l’utilisation d’implants standard avec partie secondaire représente une alternative.
Une barre en or ou une barre en titane peuvent être utilisées sur ces implants.
La planification d’une barre sur 4 implants est déterminante du succès. L’intérêt d’une barre est justement de réduire les degrés de liberté de celle-ci. Wirz et al. [5] apportent les précisions suivantes : « Si la prothèse est maintenue sur plus d’un segment de la barre avec des cavaliers, indépendamment du profil de la barre, la dynamique de la prothèse est intégralement perdue. »
Critères de Choix des Implants Monotypes et Standard
Ancrages sur deux implants
Les indications d’une prothèse stabilisée par deux ancrages sphériques sont celles d’un manque de place pour réaliser une barre ou alors le cas d’un maxillaire en forme de « V ». Le traitement est plus simple, plus direct et moins complexe que celui comportant une barre. Bien que la mise en charge de ce dispositif soit possible, les études restent insuffisamment documentées [4]. Ce traitement, très satisfaisant du point de vue du patient, est aussi un des moins coûteux.
STABILISATION D’UNE PROTHÈSE ADJOINTE SUPRA-IMPLANTAIRE MANDIBULAIRE PAR DEUX ANCRAGES SPHÉRIQUES
Une patiente âgée de 73 ans porte à la mandibule un appareil récent manquant de stabilité. Sa prothèse ne sera pas refaite mais sera adaptée sur les ancrages sphériques (fig. 30 à 41).