Chapitre 7 Implants courts
Ce principe s’est révélé inapplicable dans des secteurs à faibles dimensions alvéolaires osseuses.
Pour pallier ces difficultés, des techniques opératoires ont été développées : la régénération osseuse guidée [2], l’élévation du plancher sinusien [3] ou par voie endoalvéolaire par la technique des ostéotomes [15], la transposition et le repositionnement du nerf dentaire inférieur ou du nerf mentonnier [7], les greffes d’apposition [4], les techniques de distraction osseuse [14], et les procédés d’augmentation osseuse à composante verticale [9] et horizontale [13].
De très nombreuses situations peuvent être traitées avec des implants de 8 mm sur 4,1 mm, avec un pronostic excellent comme le montrent les études. Les implants courts sont plus simples à poser que les implants longs, et présentent encore d’autres avantages (tableau 1).
Moins de greffes d’augmentation | |
Moins de risques chirurgicaux | |
Facilité chirurgicale |
Le suivi de nos patients qui reviennent pour d’autres implants des années après leur premier traitement est le témoin de cette évolution (fig. 1).
Implants courts et ouverture buccale limitée
Ces implants se sont montrés aussi performants que des implants plus longs même dans ces secteurs où les forces transmises aux dents peuvent atteindre 400 % de celles développées dans les secteurs antérieurs (fig. 2a et b).
Figure 2 b Résultat prothétique et résultat osseux. La radiographie de contrôle à 1 an et demi montre une parfaite intégration osseuse. La prothèse, du fait du manque de hauteur clinique, est transvissée (voir cas similaire : chapitre 1, fig. 16). Ce choix est indiqué dès que la hauteur de couronne clinique est réduite (par rapport à la situation où la prothèse est scellée sur un pilier, ce qui requiert plus de place). Noter l’ostéocondensation en même temps que le réarrangement du profil osseux autour de l’implant, qui s’explique par la réponse osseuse à des forces masticatoires majorées dans cette zone très postérieure de la mandibule, plus proche, par rapport à une dent antérieure, de l’axe de rotation mandibulaire, représenté par l’articulation temporo-mandibulaire. En bouche, la restauration céramo-métallique transvissée est masquée en face occlusale avec un composite occlusal, qui rend le puits d’accès à la vis occlusale quasi imperceptible.
Implants courts et crêtes fortement résorbées
REMPLACEMENT DE MOLAIRES MANDIBULAIRES AVEC FAIBLE SUPPORT OSSEUX PAR DES IMPLANTS
Une patiente âgée de 52 ans se présente à la consultation pour une atteinte parodontale généralisée, avec une accentuation de cette atteinte sur les dents 37, 38, 47 et 48. Les dents de 6 ans mandibulaires non remplacées après leur avulsion ont été progressivement remplacées par les dents postérieures, qui ont migrées mésialement. Dans ces conditions, les difficultés à assurer un bon entretien ont aggravé la parodontite du patient (fig. 3 et 4).
On peut noter sur les radiographies des implants chargés des prothèses solidarisées à 2 ans (fig. 5 et 6) que seule l’utilisation d’implants courts était possible (contiguïté avec la structure nerveuse mandibulaire) dans le traitement et le rétablissement de la dimension verticale (fig. 7).
Figure 5 Deux implants courts à droite. Les deux implants de 4,8 mm de diamètre radiographiés à 6 ans (46 : 7 mm et 47 : 8 mm). Noter la détérioration de l’état parondatal par rapport au paronamique initial de la figure 3.
Figure 6 Deux implants courts à gauche. Les deux implants de 4,8 mm de diamètre radiographiés à 6 ans (36 : 7 mm, 37 : 7 mm). Noter la détérioration de l’état parondatal par rapport au paronamique initial de la figure 3.
Les implants courts, lorsqu’ils sont impliqués dans des restaurations plurales, sont associés si possible à des implants plus longs dans des réalisations prothétiques où les éléments sont solidarisés (fig. 8 et 9).
Implants et maladie parodontale
Plusieurs études montrent que les poches parodontales représentent des niches infectieuses, source de contamination infectieuse implantaire [1, 5, 11] et parodontale, d’où l’indispensable préparation parodontale, qui permet un assainissement de ces poches avant la mise en place des implants.
Une revue récente de la littérature [16] semble indiquer que les patients sujets à des atteintes parodontales (parodontites) présenteraient des résultats moins bons au niveau de leurs implants, comparés à des patients sans parodontopathie. En revanche, Karoussis et al. [8] notent une différence de taux de survie implantaire non statistiquement significative entre des patients à parodonte sain et des patients atteints de parodontite chronique.
Peut-on Implanter tous les Patients Atteints de Maladie Parodontale ?