12 Thérapies comportementales
Les manifestations cutanées liées à des troubles du comportement, encore appelées psychodermatoses ont été longtemps controversées, sous-diagnostiquées pour les uns, sur-diagnostiquées pour les autres. Au carrefour de la dermatologie et de la psychiatrie vétérinaire, ces psychodermatoses existent et leur diagnostic ne doit pas être un diagnostic d’exclusion. Elles exigent une démarche diagnostique rigoureuse reposant essentiellement à la fois sur un examen dermatologique classique mais aussi sur la caractérisation du trouble comportemental à l’origine des lésions cutanées observées.
Indications générales
Les manifestations cutanées liées à des troubles du comportement sont auto-infligées par le chien et sont le plus souvent la conséquence d’un léchage intermittent mais rapidement permanent de zones cutanées facilement accessibles (carpes, tarses, jarrets, ongles, queue), mais aussi celle de mordillements localisés ou encore de grattage (par exemple un prurit facial).
Troubles du comportement
Les comportements responsables de ces lésions sont les rituels, les activités de substitution et les stéréotypies.
Les maladies comportementales donnant lieu à ces manifestations cutanées sont nombreuses, et certaines sont graves (dysthymies) : les troubles de la communication, les anxiétés qui peuvent être intermittentes ou permanentes et être dues à un syndrome de privation sensoriel ou à un syndrome d’hyperattachement, les sociopathies encore appelées troubles de la hiérarchie, les dépressions, les dysthymies et les stéréotypies de contrainte.
Principales psychodermatoses
Les manifestations cutanées sont également variées et se caractérisent très souvent par leur caractère unilatéral et locorégional.
Dermatite de léchage
La dermatite de léchage, dénommée également acral lick dermatitis, demeure la plus fréquente et la mieux étudiée. Elle débute généralement par une simple dyscoloration pilaire le plus souvent située au niveau d’un carpe, d’un tarse ou d’un jarret. Elle cède rapidement la place à une zone cutanée épaissie, circulaire ou ovale, érythémateuse, puis érodée. Des complications infectieuses de type folliculite profonde sont fréquemment notées et entretiennent le prurit.
Alopécies locorégionales
Les alopécies locorégionales auto-induites sont la conséquence de léchage, de mordillements ou encore de frottements quasi constants, ou par crises qui sont responsables de nombreuses fractures pilaires. Ces alopécies sont souvent unilatérales et concernent un membre (cuisse, métacarpes, métatarses), un flanc ou la queue. Le Dobermann suceur est un cas particulier d’alopécie locorégionale auto-induite qui est la conséquence de la sucion du flanc.
Prurit anal
Le prurit anal sine materia est la conséquence d’un prurit ritualisé particulièrement fréquent chez les petits chiens de compagnie, Caniche nain, Yorkshire, Bichon… Les symptômes débutent par un léchage constant de l’anus responsable d’une dyscoloration pilaire ocracée et d’une anite érythémateuse et secondairement lichénifiée et hyperpigmentée.

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