18 Alopécies

Hypothyroïdie

Présentation

L’hypothyroïdie est une dysendocrinie considérée selon les auteurs comme assez fréquente ou rare.

Il s’agit d’une maladie de système, liée à un déficit en hormones thyroïdiennes.

Les chiens atteints sont le plus souvent des adultes, bien que des cas chez de jeunes animaux aient été rapportés, notamment dans les races de grand format.

Les races à risque sont nombreuses : Dobermann, Teckel, Setter, Dogue allemand.

Les symptômes regroupent des signes généraux (fatigue, frilosité, prise de poids) et des signes cutanés (alopécie sur les zones de friction, poil terne et sec, état kératoséborrhéique, myxœdème).

Le diagnostic est difficile, car aucun test hormonal n’est fiable à 100%. La conjonction des données de l’anamnèse, de l’examen clinique et une hypothyroxinémie sont en faveur de l’hypothèse d’hypothyroïdie et justifient une épreuve thérapeutique.

Il faut savoir se rappeler que de nombreuses causes physiologiques, pathologiques ou que l’administration de certains médicaments peuvent abaisser artificiellement la thyroxinémie, ce qui peut conduire à un diagnostic erroné d’hypothyroïdie.

Principes du traitement

À retenir

• L’hypothyroïdie est considérée selon les auteurs comme une dysendocrinie rare ou assez fréquente.

• Son diagnostic est difficile, d’autant plus qu’il existe des causes physiologiques d’abaissement des hormones thyroïdiennes : on parle d’hypothyroxinémie réactionnelle.

• Le traitement fait appel à l’administration de lévothyroxine sodique, à la dose de 10 à 20 μg/kg matin et soir.

• Les posologies doivent être adaptées au cas par cas, ce qui nécessite la réalisation de visites de contrôle régulières.

Supplémentation en hormones thyroïdiennes

C’est la base du traitement de l’hypothyroïdie. Ce traitement doit être poursuivi à vie.

Lévothyroxine sodique (T4)

C’est le traitement de choix de l’hypothyroïdie. On utilise en pratique la lévothyroxine sodique à la dose de 10 à 20 μg/kg BID par voie orale.

Association T3–T4

En pratique, cette association n’est pas recommandée car l’hormone physiologique est la thyroxine et non pas la tri-iodothyronine.

Traitements associés

Le recours à des shampooings antiseptiques ou kératomodulateurs est indiqué en présence de lésions squameuses généralisées.

Suivi thérapeutique

Le suivi thérapeutique est primordial.

Une visite de contrôle à un mois doit être réalisée pour évaluer l’efficacité du traitement. Un dosage de la T4, 4 à 6 heures après la prise médicamenteuse, est effectué pour adapter la posologie :

si la thyroxinémie est dans les valeurs usuelles, la posologie est maintenue ;

si la thyroxinémie est dans les valeurs basses, il faut augmenter la posologie et/ou la fréquence d’administration ;

si la thyroxinémie est dans les valeurs élevées, il faut diminuer la posologie et/ou la fréquence d’administration.

La plupart des animaux peuvent être contrôlés au long cours avec une prise journalière unique de lévothyroxine sodique.

Des visites de contrôle tous les 6 mois sont par la suite indiquées.

Conseils aux propriétaires

L’hypothyroïdie est une dysendocrinie de diagnostic délicat chez le chien.

Son traitement nécessite une supplémentation hormonale à vie.

Des visites de contrôle régulières sont nécessaires pour adapter la dose et la fréquence d’administration des analogues.

Syndrome de Cushing

Présentation

L’hypercorticisme est une dysendocrinie fréquente chez le chien. On distingue le syndrome de Cushing spontané, qui peut être d’origine hypophysaire ou surrénalienne, et le syndrome de Cushing iatrogène, lié à l’utilisation abusive des corticoïdes.

Les animaux atteints sont généralement des chiens âgés.

Il existe des prédispositions raciales nettes : Caniche, Boxer, Teckel.

Les signes cliniques regroupent des signes généraux (fatigue, polyuro-polydipsie, augmentation de l’appétit, hépatomégalie, essoufflement, boiteries) et des lésions cutanées (alopécie, peau fine, comédons, phlébectasie, calcinose, dermatoses de sortie : ectoparasitoses ou dermatomycoses).

Le diagnostic fait appel à des tests hormonaux (test de stimulation à l’ACTH, test de freinage à la dexaméthasone, dosage de l’ACTH) et/ou à l’imagerie médicale (échographie, scanner).

Principes du traitement

À retenir

• Il ne faut pas traiter les syndromes de Cushing iatrogènes : l’arrêt de la corticothérapie suffit pour faire disparaître les symptômes.

• Le traitement du syndrome de Cushing d’origine hypophysaire fait appel classiquement et au trilostane à l’Op’DDD. L’utilisation de la sélégiline ne semble pas donner de résultats satisfaisants.

• L’hypophysectomie est encore expérimentale chez le chien.

• Le traitement du syndrome de Cushing d’origine surrénalienne est avant tout chirurgical.

Syndrome de Cushing iatrogène

Le simple arrêt de l’administration des glucocorticoïdes permet d’obtenir une disparition des symptômes en quelques semaines à quelques mois.

Syndrome de Cushing spontané d’origine hypophysaire

Trilostane

La trilostane a démontré une bonne efficacité et des effets secondaires modérés. Il posséde une AMM en France dans cette indication. La posologie est de 6 mg/kg SID par voie orale.

Op’DDD

Le traitement de choix lors de syndrome de Cushing avéré. On utilise initialement la dose de 25 à 50 mg/kg SID par voie orale, administré dans un repas enrichi en graisses pendant une semaine. Les propriétaires doivent surveiller l’état général, l’appétit et la polydipsie.

Un contrôle par test de stimulation à l’ACTH est réalisé à une semaine pour adapter le traitement :

si les valeurs sont toujours élevées, le traitement est poursuivi à l’identique pendant une semaine supplémentaire et un nouveau contrôle hormonal est réalisé ;

si les valeurs sont dans les valeurs usuelles, une administration bihebdomadaire est mise en place et un nouveau contrôle prévu un mois plus tard ;

si les valeurs sont trop basses, l’administration est suspendue pendant quelques jours avant de réaliser un nouveau test de stimulation à l’ACTH.

Sélégiline

L’utilisation de la sélégiline ne permet pas de diminuer la cortisolémie, mais elle peut s’accompagner d’une amélioration des symptômes généraux. Certains auteurs conseillent donc son utilisation dans les hypercorticismes débutants. La posologie est de 1 à 2 mg/kg SID par voie orale.

Il s’agit cependant d’un traitement palliatif, par blocage des récepteurs aux corticoïdes, et son coût élevé, ainsi que sa toxicité hépatique limitent en pratique son utilisation aux chiens ne répondant pas à l’Op’DDD ou lorsque les propriétaires refusent cette option thérapeutique.

Traitements associés

Le recours à des shampooings antiseptiques ou kératorégulateurs est également indiqué en présence de lésions squameuses généralisées.

L’utilisation d’une antibiothérapie peut être nécessaire en présence d’une pyodermite bactérienne secondaire.

En présence de calcinose, l’application locale de DMSO à la concentration de 10 % est une option intéressante pour diminuer les lésions et le prurit.

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