64: Première tétée et allaitement

Chapitre 64 Première tétée et allaitement



L’allaitement maternel est actuellement un sujet de santé publique. Dans le monde, 40 % des bébés sont allaités à la naissance, et 35 % sont nourris au sein de façon exclusive jusqu’à 4 mois. En 1990, l’organisation mondiale de la santé et le fond des Nations unies pour la protection de l’enfance (Unicef) ont élaboré la déclaration d’Innocenti fixant les objectifs de la promotion de l’allaitement maternel et prévoyant l’encouragement et le soutien de l’allaitement maternel. La France est un des derniers pays d’Europe en matière d’allaitement : un peu plus de la moitié des femmes allaitent à la naissance mais la durée est trop courte avec une médiane estimée à 10 semaines.




L’allaitement maternel


Le lait maternel est un aliment unique aux qualités inégalables. L’allaitement maternel constitue alors une étape pour entrer en relation avec son enfant nouveau-né ; la mère va lui transmettre bien plus que de simples nutriments ; elle va prodiguer à son enfant un contact charnel comme une prolongation de leur vie intime passée depuis 9 mois.



Physiologie de la lactation



Régulation centrale de type endocrine


À l’accouchement, une chute brutale des hormones circulantes s’opère en ce qui concerne la progestérone et les œstrogènes. Ce phénomène libère le récepteur mammaire au niveau hypothalamique (PIF : Prolactin Inhibiting Factor) : la prolactine est alors sécrétée par l’antéhypophyse. L’ocytocine est quant à elle sécrétée par la posthypophyse ; elle agit sur les récepteurs des cellules myoépithéliales des acini au moment de la tétée. Elle provoque la contraction de ces cellules : ainsi, le lait est propulsé des alvéoles vers les canaux et les sinus lactifères d’où il est extrait. L’arc réflexe est obtenu par la succion du mamelon qui crée une excitation neuro-hormonale au niveau hypothalamo-hypophysaire provoquant le réflexe ocytocique. L’ocytocine permet l’éjection du lait. Ce contrôle endocrine de la lactation est également complété par l’intervention d’autres hormones : hormone de croissance, insuline, glucocorticoï- des et hormones thyroïdiennes.


La prolactine est sécrétée avec un taux de base qui fluctue selon une horloge interne (pic à 14 h et à 2 h). À chaque tétée, il se produit une décharge de prolac- tine très supérieure à son taux de base. Elle favorise la synthèse du lait mais ne régule pas le volume de lait produit.


La progestérone a une action antiprolactine, avant l’accouchement elle empêche le sein de fonctionner ; elle diminue ensuite très rapidement entre le 2e et le 5e jour après l’accouchement.


Les œstrogènes diminuent plus lentement, vers le 8e et le 10e jour. Ce climat œstroprogestatif particulier entraîne une sensibilité particulière de l’aréole.





Mécanisme de production du lait


Le lait est produit continuellement par les cellules de l’épithélium mammaire, il est sécrété et stocké dans les alvéoles. Le contrôle autocrine régule le volume de lait produit dans le but de répondre aux besoins imprévisibles de l’enfant. Le volume dépend de l’efficacité et de la fréquence d’extraction du lait (demande ou transfert de lait). La demande est elle-même conditionnée par l’appétit, l’âge, le poids et l’état de santé de l’enfant



Il existe une grande variété de capacité de stockage d’un individu à un autre (80 à 600 mL).


Ceci est indépendant de la capacité à produire suffisamment de lait. Les mères dont les capacités de stockage sont faibles ont besoin de donner le sein plus souvent (éviter les horaires rigides ou un faible nombre de tétées).


Il existe deux types de mécanisme :


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Sep 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 64: Première tétée et allaitement

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