Chapitre 61 Césarienne
La césarienne concerne plus de 20 % des naissances annuelles en France. La morbidité et la mortalité sont plus importantes en cas de césarienne qu’en cas d’accouchement par voie basse. Ainsi la mortalité maternelle est multipliée par 3,3 en cas de césarienne, indépendamment de l’indication. La césarienne en cours de travail est grevée d’une morbidité plus importante que la césarienne en dehors du travail [1].
Installation
Après la mise en œuvre de l’anesthésie, la patiente est mise en léger décubitus dorsal latéral gauche afin de diminuer la compression cave par l’utérus maternel. Cette attitude n’a pas démontré cependant son utilité en termes de bénéfice néonatal. La patiente est installée sur une table adaptée qui doit permettre un accès vaginal simple et immédiat pendant ou après la césarienne. Une poche de recueil est mise en place afin de quantifier les pertes vaginales au cours de l’intervention.
Technique
La technique dite du Misgav-Ladach Hospital décrite par Michael Stark [2] en 1994 est celle qui est maintenant la plus couramment utilisée pour les utérus vierges. Elle peut également l’être en cas d’antécédents de césarienne, fonction de la cicatrisation fibreuse des différents plans. Elle découle de la technique de Joël-Cohen décrite au début des années 1970 pour les hystérectomies abdominales. La technique initialement décrite par Stark, et se voulant très « physiologique », est maintenant souvent légèrement modifiée par la plupart des équipes [3].
Technique du Misgav Ladach telle que décrite par Stark
L’opérateur droitier se place à droite de la patiente. Les étapes sont les suivantes:
Variantes de la technique princeps
Concernant le temps d’ouverture, une méta-analyse publiée [4] en 2007 retrouve un avantage à l’incision de Joël-Cohen comparativement à l’incision de Pfannenstiel (gain de 1,9 min) (NP1). Les risques de complications per et postopératoires sont inférieurs en cas d’incision de Joël-Cohen comparativement à une incision de Pfannenstiel (NP1). Il n’y a pas de différence entre uneincision de Pfannenstiel et une incision avec section des muscles grands droits. La facilité d’extraction de l’enfant est une donnée subjective et opérateur-dépendante. Cependant plusieurs études randomisées retrouvent une difficulté d’extraction plus importante en cas d’incision transversale de moins de 15 cm (NP1). La longueur d’ouverture peut être estimée par la distance entre les deux valves d’un écarteur placé après ouverture du péritoine pariétal. Une pince d’Allis mesurant 15 cm doit pouvoir y être insérée.
Le mode de réalisation de l’hystérotomie impose la connaissance de la localisation placentaire.