Chapitre 46 Accouchement des jumeaux et des triplés
Épidémiologie
En 2004, en France, 16,1 accouchements pour 1 000 ont été des accouchements multiples (source Insee) : soit 15,8 des accouchements doubles (dont 5 ont donné naissance à deux vrais jumeaux et 10,8 à deux faux jumeaux) et 0,2 des accouchements triples.
Influence de la grossesse multiple sur l’accouchement
Il s’accompagne en effet d’une surmortalité périnatale (17 %o pour une grossesse multiple versus 4 %o pour une grossesse simple) et maternelle (10,2 pour 100 000 vs 4,4 pour 100 000 en cas de grossesse simple). C’est le deuxième jumeau qui paraît le plus menacé [1].
Concernant la surmortalité périnatale, celle-ci est due essentiellement à deux facteurs :
Accouchement des jumeaux
Facteurs à prendre en compte
Chorionicité [2]
Pour l’accouchement, indépendamment de pathologies gravidiques et/ou fœtales, la placentation peut en elle-même être à l’origine de complications obstétricales. Si les grossesses biamniotiques (mono ou bichoriales) évitent le risque de « tissage » des cordons, il n’en est pas de même pour la grossesse monochoriale monoamniotique. Pour limiter ce risque d’enroulement et de nœud des cordons dans ce type de chorionicité, de très nombreuses équipes proposent une césarienne prophylactique. De plus, l’existence d’une seule poche amniotique rend plus aléatoire les manœuvres sur le deuxième jumeau dans la mesure où celles-ci ne peuvent pas être réalisées à membranes intactes. Cette recommandation de césarienne prophylactique est d’autant plus justifiée que la grossesse gémellaire monochoriale monoamniotique, proche du terme, est une situation tout à fait exceptionnelle.