42: Gingivostomatite herpétique et stomatite

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Gingivostomatite herpétique et stomatite




Gingivostomatite herpétique



Définition


La prévalence de la séropositivité à l’Herpès virus simplex 1 (HSV 1) chez l’enfant est très variable (jusqu’à 15 % dans les 9 premières années de vie) mais elle atteint jusqu’à 70 % chez l’adulte.


La plupart des primo-infections sont asymptomatiques, seuls 12 % des enfants présentent un tableau clinique au moment de la séroconversion, pour la plupart une infection bénigne.


La gingivostomatite est la manifestation la plus fréquente de la primo-infection (25 et 30 % des sujets symptomatiques).


Le virus reste en latence à vie dans le ganglion trigéminé pouvant causer des phases de récurrence oro-labiale (herpès récidivant) dans 20 à 40 % des cas environ.


La contamination est strictement interhumaine, se faisant par contact direct avec la salive d’une personne ayant une primo-infection, une récurrence ou une excrétion virale asymptomatique.


La durée de la contagiosité est de 8 jours mais peut atteindre 20 jours. La quantité de virus excrétée est élevée dans les premières heures suivant la formation des vésicules et décroît ensuite.


Le temps d’incubation est de 2 jours à 2 semaines.



Examen clinique


La phase prodromique commence par de la fièvre, des nausées, des brûlures buccales et dysphagie. Apparaissent alors les vésicules qui se percent rapidement, s’élargissent et deviennent des lésions érythémateuses avec une ulcération centrale couverte de membranes gris blanchâtres. Ces lésions peuvent être confluentes, s’accompagnent d’hypersalivation. Elles touchent les lèvres, la langue et la muqueuse buccale en particulier la face interne des joues, ainsi que les gencives qui sont souvent hypertrophiées avec une tendance hémorragique facile. Il peut y avoir des lésions cutanées satellites autour de la bouche. Des adénopathies locorégionales sensibles et douloureuses sont fréquentes.


Le symptôme le plus marquant est la douleur qui entraîne une diminution de l’alimentation voire une anorexie totale chez certains enfants. La complication à craindre alors est la déshydratation.


La guérison est lente entre 10 et 21 jours.


Les surinfections notamment à Candida sont possibles.


La récurrence oro-labiale se caractérise le plus souvent par la survenue de vésicules latéro-labiales regroupées en bouquet, aux contours initialement clairs se troublant ensuite avant érosion puis dessèchement, laissant place à des croûtes 8 à 10 jours plus tard. Le siège de prédilection de ces lésions est le bord externe de la lèvre.


Il existe divers facteurs déclenchants de récurrence connus : fièvre, exposition aux ultraviolets, infection aiguë fébrile, fatigue, stress, dermabrasions, menstruation.




Prise en charge



Traitement symptomatique


La prise en charge de la douleur est essentielle.


Le paracétamol est la molécule de choix, à la dose de 15 mg/kg toutes les 6 heures, à la fois en traitement antalgique et antipyrétique associé ou pas à des antiseptiques locaux (ex. : hexétine).


Le recours à la codéine peut s’avérer nécessaire, en simultané avec le paracétamol à la dose de 0,5 mg/kg toutes les 6 heures.


Proposer une alimentation mixée, semi-liquide ou liquide afin d’éviter la déshydratation.


Les soins de bouche avec des préparations à base d’amphotéricine B peuvent être nécessaires en cas de surinfection.


L’utilisation de la Xylocaïne® en gel local doit se faire avec précaution, en particulier chez les enfants de moins de 3 ans en raison du risque d’anesthésie du carrefour oro-pharyngé et donc de fausses routes.



Traitement spécifique antiviral


Ce traitement doit toujours être précoce dans la mesure où il est susceptible de réduire la durée et l’importance des lésions et par la même occasion la contagiosité.


Il n’empêche en rien la survenue ultérieure de récurrences.


Le traitement repose sur l’aciclovir :


Par voie orale à la dose de 200 mg x 5 par jour. Pour les enfants de moins de 6 ans, il existe une suspension buvable. La durée du traitement est de 5 à 10 jours.


En cas d’hospitalisation le traitement peut être administré par voie IV dans les formes les plus graves ou survenant chez un sujet immunodéprimé : 15 mg/kg/j en 3 injections pendant 10 jours.


Le traitement est généralement fait en ambulatoire.


Il est judicieux d’insister sur le caractère contagieux de la maladie, en particulier s’il y a des enfants de moins de un an ou des sujets immmunodéprimés au domicile. Les consignes de surveillance concernent l’alimentation en cas de refus alimentaire il est conseillé de reconsulter le service d’urgences pour une réhydratation IV en hospitalisation. Celle-ci sera faite dans un service conventionnel, le traitement antiviral pouvant être nécessaire par voie IV, la douleur pouvant nécessiter des antalgiques de palier II et la reprise alimentaire pouvant tarder plusieurs jours.

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May 14, 2017 | Posted by in PÉDIATRIE | Comments Off on 42: Gingivostomatite herpétique et stomatite

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