34: Allo-immunisation fœtomaternelle érythrocytaire

Chapitre 34 Allo-immunisation fœtomaternelle érythrocytaire




Définition – Données épidémiologiques – Historique




Épidémiologie [1]


Plus de 250 antigènes de groupes sanguins ont été identifiés, près de 100 d’entre eux ont été impliqués dans des AIFME, mais seuls les antigènes les plus immunogènes peuvent entraîner une forme gravidique sévère. L’immunisation la plus fréquente s’observe dans le système ABO mais elle n’est pas responsable d’anémie fœtale sévère. L’AIFME Rh D arrive en second et représente la cause la plus fréquente et la plus grave des allo-immunisations symptomatiques. Son incidence, qui était de 6 à 10 % naissances avant 1971 avant la généralisation de l’immunoprophylaxie, a chuté à 0,9 % naissances en 1995 dans la région Île-de-France, soit une estimation de 730 à 750 femmes par an en France. Elle représente 70 % des cas dépistés à la naissance et 90 % de ceux nécessitant un traitement in utero. Elle est symptoma- tique dans environ 50 % des cas dont un quart développe une anémie fœtale sévère avant le terme de 34 semaines. Les autres AIFME ont une incidence cumulée d’environ 0,5 %o naissances. La moitié relève d’une AIFME Rh c ou Rh E. Une anémie fœtale sévère peut s’observer dans les systèmes c et Kell, rarement dans le système E et exceptionnellement avec les autres anticorps.


Les données épidémiologiques sur les conséquences fœtales en lien avec une AIFME sont peu nombreuses. Avant 1945, il n’existait aucune mesure efficace pour prévenir la maladie hémolytique périnatale. En cas de maladie hémolytique Rhésus, la moitié des enfants mourait des conséquences de l’anémie ou de l’hyperbilirubinémie. Au Canada, la mortalité périnatale par AIFME s’élevait alors à 3 à 4/1 000 et représentait 8 à 10 % des morts périnatales.


D’autres données de la littérature concernant l’AIFME anti-D ont estimé que 1 % des nouveau-nés étaient atteints avant la mise en place de la prophylaxie avec 1 décès sur 1 000 naissances. Depuis la prophylaxie, le risque de mortalité périnatale est estimé à 1 à 2/100 000 naissances.



Physiopathologie


L’immunisation fœtomaternelle nécessite un « contact » entre un antigène de groupe sanguin et une mère « réactive » qui ne le possède pas. La seule possibilité pour une mère RH : -1 de rencontrer l’antigène RH1 est la transfusion de sang RH1 incompatible, ce qui est exceptionnel.







Circonstances d’immunisation [2]


Les circonstances pouvant induire des hémorragies fœtomaternelles au cours de la grossesse sont décrites dans l’encadré 34.1. On estime cependant qu’environ un quart des allo-immunisations anti-D surviennent au décours d’une hémorragie fœtomaternelle sans facteur de risque identifiable, surtout au 3e trimestre, et risquent donc d’échapper à une prévention ciblée.



Sep 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 34: Allo-immunisation fœtomaternelle érythrocytaire

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