Cas 31 Symptômes liés à une pathologie discale intervertébrale lombale aggravés par manipulation rachidienne

OBJECTIF

Certains patients sont demandeurs d’une manipulation rachidienne, arguant que la manipulation précédente avait été bénéfique alors qu’en fait ils n’ont bénéficié d’aucune manipulation.

PATIENT(E)

Femme de 34 ans, de corpulence moyenne, travaillant dans un bureau. Elle fume environ 20 cigarettes par jour et ne consomme pas d’alcool.

ANTÉCÉDENTS

La patiente n’a pas d’antécédent de blessure en dehors d’un incident survenu environ 10 ans auparavant. Elle avait présenté une vive douleur au bas du dos en voulant se pencher avec un mouvement de rotation du bas du dos pour ramasser un petit objet au travail. Elle avait alors consulté son médecin généraliste qui lui avait préconisé 10 jours de repos au lit et des anti-inflammatoires. Elle a récupéré mais présentait des épisodes de douleur au bas du dos de façon intermittente depuis ce temps.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 31.1)

La patiente présentait des lombalgies chroniques d’intensité variable depuis l’épisode inaugural 10 ans auparavant qui s’étaient aggravées depuis 2 semaines après s’être penchée en avant, et s’associaient à une sciatalgie de la jambe droite. Elle a constaté que le décubitus dorsal soulageait transitoirement les lombalgies et les symptômes de la jambe droite. La douleur lombale était aggravée par la toux, le lever de la chaise ou les activités manuelles. Le repos et les anti-inflammatoires n’ont pas été efficaces depuis l’apparition des symptômes de la jambe droite.

Figure 31.1

ÉTIOLOGIE

L’épisode actuel a été déclenché par une flexion antérieure du tronc, 2 semaines auparavant.

EXAMEN CLINIQUE

Il n’y avait pas d’argument clinique en faveur d’une inégalité de longueur des membres inférieurs, d’une obliquité pelvienne ou d’une scoliose. Le réflexe calcanéen droit (S1, S2) était absent et les réflexes patellaires gauche et droit étaient diminués à 1+. Les tours de cuisse et de mollet étaient symétriques. L’élévation du membre inférieur droit en extension, en décubitus dorsal, était limitée à 30° du fait d’une douleur au bas du dos, alors que cette même manœuvre du côté gauche permettait une élévation à 90° sans douleur. La force des membres inférieurs était normale tout comme les pouls pédieux. Le test d’inclinaison aggravait sa douleur du bas du dos. La flexion bilatérale de hanche ne déclenchait aucun symptôme, tout comme la manœuvre de Valsalva, impliquant un effort de poussée. Le test d’Ely était normal ainsi que l’examen abdominal.

Les amplitudes de mobilité active rachidiennes étaient les suivantes.

1. Flexion – les doigts arrivaient à toucher les genoux mais cela provoquait une douleur au bas du dos.

2. Extension – complète avec une légère douleur au bas du dos.

3. Flexion latérale gauche – les doigts touchaient les genoux sans déclencher de douleur.

4. Flexion latérale droite – mobilité complète mais cela provoquait une petite douleur au bas du dos.

5. Rotation gauche et droite – mobilité complète avec une petite douleur au bas du dos.

IMAGERIE

Les radiographies standard récentes centrées sur le rachis lombal et le bassin étaient normales en dehors d’une possible petite diminution de l’espace intervertébral L5–S1.

ORIENTATION CLINIQUE

Diagnostic provisoire d’un probable bombement discal L5–S1 droit.

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