Chapitre 21 Surveillance des grossesses multiples
Les grossesses gémellaires sont devenues un enjeu majeur en obstétrique puisque leur nombre s’est accru du fait de l’augmentation du recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP) et du recul de l’âge de la maternité. Ces grossesses posent des problèmes à tous les stades : lors du suivi, de l’accouchement (voir chapitre spécifique), lors du post-partum. En effet, elles sont exposées plus que les grossesses monofœtales à de nombreuses complications potentiellement graves tant pour la future mère que pour les enfants à naître. Elles ont fait l’objet de recommandations du Collège national des gynécologues français en décembre 2009. En l’absence d’études, près de 70 % des points abordés découlent d’accord professionnels (AP). [1]
Fréquence et évolution dans le temps
Certains facteurs ont pu expliquer cette augmentation :
Mécanisme (figure 21.1)
Figure 21.1 Embryogenèse et placentation des jumeaux monozygotes
(d’après Le Roy F. In : Vokaer R, et al. Traité d’obstétrique, tome I. Paris : Masson ; 1983).
Dans ce cas, trois formes anatomiques sont possibles [2] :
Conséquence du type de gémellité
S’il existe deux placentas, le critère n’est pas formel, 9 fois sur 10, il s’agit effectivement d’une grossesse dizygote et 1 fois sur 10, il s’agit de vrais jumeaux avec division très précoce de l’œuf.
S’il existe avec certitude un seul placenta, on peut affirmer qu’il s’agit d’une grossesse monozygote. En cas de placenta unique (grossesse monochoriale), il existe habituellement des anastomoses vasculaires entre les deux circulations fœtales. Le plus souvent, ces anastomoses sont équilibrées et de petit calibre. Parfois, il peut se former des anastomoses artérioveineuses à gros débit entraînant un déséquilibre circulatoire à l’origine du syndrome transfuseur-transfusé.
Complications
Complications non spécifique [3]
Complications spécifiques
Syndrome transfuseur-transfusé [4]
Le traitement, loin d’être efficace dans tous les cas, peut comporter soit une amnioréduction soit un traitement par coagulation laser des anastomoses. L’étude Eurofœtus de 2004 semble prouver une efficacité supérieure de la coagulation endoscopique et ce d’autant plus que le terme est précoce. L’amnioréduction est réservée, quant à elle, à l’apparition plus tardive du syndrome transfuseur-transfusé.