21: Plaies des mains

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Plaies des mains



La main d’un tout-petit explore, teste, démonte, palpe, sans connaître les multiples dangers que cachent les objets familiers.


Chez les tout-petits, les plaies sont souvent occasionnées par du verre : chute en tenant une bouteille ou un verre, main passant à travers une vitre. Plus l’enfant grandit, plus les instruments tranchants sont utilisés : couteau, cutter, lame de rasoir, etc. L’analyse de la littérature confirme cette fréquence des lésions : les plaies représentent 31 % des traumatismes de la main de l’enfant.


En traumatologie, le dogme est d’explorer chirurgicalement toute plaie au voisinage d’un pédicule vasculo-nerveux, d’une articulation ou d’un tendon. Or la main n’est faite que d’articulations, de tendons et les pédicules vasculo-nerveux sont très superficiels.


Toute plaie au niveau de la main doit donc être explorée au bloc opératoire, beaucoup de lésions n’étant pas décelables en préopératoire (en particulier les plaies nerveuses). Ce dogme d’explorer toute plaie a été vérifié par notre expérience dans un Centre Urgence Mains Enfants : dans plus de 80 % des plaies explorées, on retrouvait une lésion tendineuse, nerveuse, artérielle ou articulaire, même pour des plaies punctiformes.


L’exploration chirurgicale doit être réalisée sous anesthésie (générale ou locorégionale selon l’âge de l’enfant), au bloc opératoire, en s’aidant éventuellement de loupes chirurgicales ou du microscope opératoire. Un champ exsangue est indispensable : le recours au garrot doit donc être systématique.


Toute plaie de main impose la vérification de la vaccination antitétanique.



Plaies des nerfs


Elles sont suspectées devant une plaie ayant saigné abondamment, voire en jet car le nerf est plus superficiel que l’artère. Un saignement artériel est théoriquement toujours associé à une plaie du nerf.


La plaie nerveuse est également suspectée s’il existe des paresthésies, une hypoesthésie ou éventuellement une anesthésie complète. Le diagnostic est souvent très difficile chez le petit enfant qui ne peut (ou ne veut) pas dire ce qu’il ressent.


De plus, une sensibilité normale n’exclut pas une plaie nerveuse car pendant 24 heures, même en cas de plaie complète, le patient peut ressentir parfaitement l’hémi-pulpe digitale correspondante.


Enfin, une plaie du nerf interdigital ou collatéral ne s’accompagne d’aucun déficit moteur.


A distance de l’accident, le diagnostic est réalisable devant la sécheresse d’un hémi-doigt. Une plaie de nerf se palpe. En effet, le nerf sensitif participe à la trophicité de la pulpe. Après plusieurs années, l’hémi-pulpe est nettement atrophiée et le diagnostic peut se faire dès l’inspection.


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May 14, 2017 | Posted by in PÉDIATRIE | Comments Off on 21: Plaies des mains

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