1: Les techniques de soins en imagerie médicale: Introduction et argumentaire

Chapitre 1 Les techniques de soins en imagerie médicale Introduction et argumentaire



1 Le contexte




1.2 Les performances des équipements


Du point de vue de sa prestation, l’imagerie médicale est passée, en un siècle, du stade de la découverte et des procédés empiriques au stade de la haute performance. Quel est le détail anatomique qui échapperait aujourd’hui à son pouvoir de visualisation ?


Le squelette d’abord, puis les organes creux, les viscères, les tissus mous, les vaisseaux, les nerfs… ; la topographie, la typologie, la morphologie, le fonctionnement des organes… peuvent faire l’objet d’images extrêmement précises, moyennant la technique adaptée.


Comme beaucoup d’autres disciplines, mais peut-être de manière plus spectaculaire encore, l’imagerie médicale a bénéficié des évolutions technologiques. Selon la technique retenue, (radiologie standard, scanographie…), elle permet actuellement de rendre visibles toutes les structures anatomiques, en différé, en temps réel, en télémédecine, dans n’importe quel plan, en trois, voire en quatre dimensions ; elle renseigne sur le caractère morphologique ou fonctionnel d’un organe.


Elle permet, surtout, dans certains cas, des actes thérapeutiques, véritable alternative à des interventions chirurgicales (figures 1.2, 1.3, 1.4).








1.3 La prise de conscience des équipes soignantes


Il ne faut pas nier que, si les aspects relationnels et sécuritaires ont toujours fait partie des priorités sur les plateaux techniques, les aspects techniques ont souvent supplanté les notions de confort pour le patient, ils comportaient des contraintes obligatoires – « le prix à payer » – pour la production de bonnes images et l’obtention d’un diagnostic. La douleur, les effets secondaires faisaient souvent partie intégrante des techniques d’examen notamment lors des examens avec injection en radiologie de projection (figure 1.5).



Alors que les progrès technologiques et l’amélioration des procédures et conditions de réalisation des investigations ont permis une meilleure tolérance des examens par les patients, la prise en compte de la part des soignants de l’inconfort et de la douleur engendrés par les examens d’imagerie peut certainement aussi être considérée comme un progrès.





1.4 Les priorités dans la réalisation des examens


Les développements techniques et informatiques des appareils d’imagerie sont en majeure partie à l’origine des performances dans la production et l’exploitation des images, néanmoins deux paramètres, liés au patient et relevant de la compétence des soignants, restent prioritaires :



Sans ces deux conditions réunies, tout acte d’imagerie serait improductif.


Il est, entre autres, particulièrement important pour les manipulateurs, tout au long de leur vie professionnelle, de s’informer, de se former, de se remettre en question et de suivre les recommandations en vigueur.




Les soins prodigués au patient, très spécifiques, et bien entendu adaptés aux exigences du diagnostic ou de la thérapeutique, comportent schématiquement, l’accueil, l’information, l’installation et le positionnement du patient, l’introduction de matériels, l’injection de produits médicamenteux, la gestion de l’examen, l’acquisition des images, la surveillance ; mais ils comportent surtout, à chaque niveau la gestion des risques, ces derniers nécessitant de la part des soignants une vigilance permanente.





2 Les soins en imagerie médicale


D’une manière plus large, de nombreux ouvrages spécialisés ont fait état de l’approche multidimensionnelle des soins à la personne, mettant en parallèle l’axe des soins dits « coutumiers » et l’axe des soins à visée « curative ».


L’imagerie médicale est, de ce point de vue, légèrement atypique ; bien entendu, tout acte d’imagerie est un soin mais du fait de l’environnement et des contextes, celui-ci demande une logique appropriée (figure 1.6).






2.1 La spécificité des soins en imagerie médicale


La durée de présence du patient au niveau des plateaux d’imagerie est relativement courte car limitée au temps nécessaire à sa préparation, puis à l’acquisition et à la vérification des images ; néanmoins au vu de l’augmentation du nombre de malades atteints de pathologies chroniques, de nombreux patients sont connus et reconnus dans les services dans un contexte de suivi au cours duquel s’installe une relation de proximité.


Les soins « de base », relatifs au confort, à la sécurité et aux besoins de la personne soignée, ne sont pas d’emblée mis en exergue dans la description de la prise en charge du patient en imagerie, pourtant ils sont omniprésents, dispensés de manière continue naturellement et discrètement par les manipulateurs qui y veillent consciencieusement.


Les soins « de traitement », dispensés dans le cadre de l’examen, ne peuvent pas être qualifiés de « curatifs », puisqu’ils ne correspondent pas directement au traitement de la maladie, (s’ils le sont ils relèvent de la compétence médicale). En revanche, ils occupent une place déterminante, tout au long de la réalisation d’une exploration puisque la qualité des images, et donc les décisions thérapeutiques ultérieures, reposent sur leur efficience.


La programmation de l’examen est un paramètre clé dans la prise en charge des patients. L’idéal (pour le patient) serait que l’examen soit réalisé dans la foulée de la prescription médicale, ce qui dans la réalité n’est pas (sauf urgence) le cas.


Après la prise en compte des contraintes exprimées par le malade (travail, famille, déplacements) et des impératifs médicaux (résultats, interventions, traitements), la programmation doit intégrer différents paramètres qui ne relèvent pas du clinicien ou du patient mais de l’organisation des plateaux techniques ; ainsi :






2.2 La sécurité pour les patients


Concrètement, chaque malade arrivant dans une unité d’imagerie médicale sera accueilli, considéré, informé, soigné selon les règles de bonnes pratiques. Toutes les mesures de sécurité seront prises.



2.2.1 L’identito-vigilance


Voir le tableau 1.1.


Tableau 1.1 Que fait le manipulateur en premier pour assurer la sécurité du malade dans le soin ? Et comment ?











Que fait le manipulateur en premier pour assurer la sécurité du malade dans le soin ?
Il procède à la vérification des nom et prénom, de la date de naissance, du numéro d’identification, du motif de sa venue L’objectif est de prévenir les confusions de personnes
Il procède à la vérification de la prescription sur le plan des données administratives (date, nom du médecin) et de la situation clinique L’objectif est de détecter les éventuelles incohérences dans les données administratives ou cliniques







Comment ? (recommandation)
Le manipulateur sollicite le patient, en lui demandant de formuler lui-même les détails de son identité et du contexte clinique ; il ne se satisfait pas de réponses de type oui/non L’objectif est d’éviter les méprises dans les situations où le patient est malentendant, impressionné, désorienté ou non réactif à une confusion d’identité ou de cas clinique




2.2.1.1 Pour aller plus loin dans la problématique de l’identito-vigilance1


Le contexte sanitaire actuel est marqué par des échanges d’informations en pleine et constante évolution.


En effet, de plus en plus d’informations circulent aujourd’hui entre les acteurs de santé pour la prise en charge du patient.


Ces échanges, qu’ils soient intrahospitaliers ou encore organisés en réseaux de santé, souffrent d’écueils particuliers qui peuvent se révéler très délétères pour le patient.


Effectivement, la diversité des systèmes d’identification au sein de l’hôpital entraîne des risques d’erreurs accrus et pousse à la mise en place d’une identité fiable du patient. Aussi, et c’est d’ailleurs un objectif de santé public, la fiabilité du système d’identification du patient est une condition indispensable pour assurer des échanges d’informations sécurisés.


Une identification fiable est au carrefour de trois logiques auxquelles nos systèmes de santé doivent impérativement répondre, à savoir : être en capacité d’apporter une qualité et une sécurité des soins au patient, assurer une continuité des soins via une coopération interne entre correspondants et exiger une sécurisation des échanges par l’informatisation (figure 1.7).



L’identification fiable du patient repose sur deux paramètres :



Il convient d’explorer à présent les principales notions relatives à l’identité.


Identifier une personne consiste à disposer des informations nécessaires et suffisantes pour ne pas confondre une personne avec une autre. Cette action humaine est basée sur la connaissance des informations représentant la personne : les traits de l’identité.


Les traits peuvent être de plusieurs natures : un visage, un comportement, une voix, des habits…


À travers l’exemple de la figure 1.8, on comprend parfaitement qu’il convient de sélectionner les traits porteurs d’une identification fiable partagée.


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Nov 19, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 1: Les techniques de soins en imagerie médicale: Introduction et argumentaire

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