Psychiatrie

Partie 15 Psychiatrie















































ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE




FICHE MALADIE






PRONOSTIC


Une fois le trouble apparu, il semble très durable, avec des durées moyennes d’évolution chez les patients consultant d’environ 20 ans. Le taux de rémission (disparition des symptômes) est faible : 15 % à un an, 25 % à deux ans et 38 % à cinq ans. Le cours évolutif habituel du TAG est marqué par une stabilité symptomatique au long cours, à laquelle se surajoutent des épisodes d’aggravation de quelques jours ou semaines, que certains ont dénommés « double anxiété ».


Les complications du TAG sont celles habituellement observées dans les troubles anxieux : dépression, abus et/ou dépendance à une substance (en particulier alcool et benzodiazépines), handicap socioprofessionnel. L’alcool possède des propriétés anxiolytiques pouvant entraîner l’initiation d’un alcoolisme. L’alcoolisme peut entraîner secondairement une dépression et faciliter des conduites suicidaires. La survenue d’autres troubles anxieux est courante au cours de l’évolution de l’anxiété généralisée.



Fiche Infirmière




SURVEILLANCE DU TRAITEMENT






FICHE PHARMACOLOGIE






ANXIOLYTIQUES – BENZODIAZÉPINES




Benzodiazépines à demi-vie courte







image Tétrazépam








Précautions d’emploi


Grossesse : à éviter par prudence.


Alprazolam, bromazépam, chlordiazépoxide, clobazam, clorazépate, diazépam, lorazépam, nordazépam, oxazépam, prazépam : envisageables toute la grossesse. Si le traitement est poursuivi jusqu’à l’accouchement, tenir compte d’un risque possible d’imprégnation néonatale immédiate (hypotonie, etc.) ou de sevrage néonatal à distance de la naissance (hyperexcitabilité, agitation, etc.).


Ces signes sont réversibles.


Le pouvoir tératogène des BZD n’a jamais été démontré.


En cas de prise de BZD à fortes doses aux 2e et/ou 3e trimestres de grossesse, une diminution des mouvements actifs fœtaux et de la variabilité du rythme cardiaque fœtal a été décrite.


Un traitement en fin de grossesse par BZD même à faibles doses peut être responsable chez le nouveau-né de signes d’imprégnation tels qu’hypotonie axiale, troubles de la succion entraînant une mauvaise prise de poids. Ces signes sont réversibles, mais peuvent durer 1 à 3 sem. en fonction de la demi-vie de la BZD prescrite.


À doses élevées, une dépression respiratoire ou des apnées, et une hypothermie réversibles peuvent apparaître chez le nouveau-né. Un syndrome de sevrage néonatal est possible, même en l’absence de signes d’imprégnation.


L’utilisation de prazépam (LYSANXIA) est envisageable au cours de la grossesse quel qu’en soit le terme, dans le strict respect des indications et des posologies.


En fin de grossesse, s’il s’avère nécessaire d’instaurer un traitement par prazépam (LYSANXIA), éviter de prescrire des doses élevées et tenir compte, pour la surveillance du nouveau-né, des effets décrits.


Allaitement : déconseillé.


Myasthénie : contre-indication relative.







DÉPENDANCE

Le problème principal avec les BZD est le risque de développement d’une dépendance avec ou sans tolérance. Ce risque est accru en cas de prescription de doses élevées, d’emploi prolongé (> 3 mois), d’escalade des doses, du recours à des BZD à demi-vie courte, d’antécédents de dépendance.


Le syndrome de sevrage se manifeste après une diminution des doses ou un arrêt trop brutal de la prescription. Il survient en quelques jours lors de l’arrêt de BZD à demi-vie brève, en 1 à 3 sem. lors de l’interruption de BZD à demi-vie longue. Les signes de sevrage associent à des degrés divers et selon la gravité : anxiété, insomnie, vertiges, anorexie, agitation, tremblements, myoclonies, courbatures, douleurs, sueurs profuses, hypersensibilité sensorielle, saveur métallique dans la bouche, signes psychotiques, convulsions, hyperthermie. Le syndrome de sevrage ne doit pas être confondu avec des phénomènes de rebond, une rechute anxieuse, ou un sevrage alcoolique.


Le traitement du syndrome de sevrage est symptomatique. Il consiste à réintroduire des BZD et à les diminuer très progressivement. Le traitement préventif repose sur le respect des règles de prescription des BZD (arrêté du 7 octobre 1991).






ANXIOLYTIQUES NON BENZODIAZÉPINES






image Étifoxine












TROUBLE PANIQUE




FICHE MALADIE





TRAITEMENT


En l’absence de complication, le traitement du trouble panique est ambulatoire. Il repose sur la psychothérapie et/ou la chimiothérapie, en association avec des mesures générales d’éducation du patient : explication de la théorie cognitive du trouble panique, mesures hygiéno-diététiques (réduction de la prise de café, arrêt de l’alcool et du tabac, pratique ré-gulière de l’exercice physique).


La chimiothérapie repose sur les benzodiazépines et les antidépresseurs sérotoninergiques :




Concernant la psychothérapie, seules les techniques cognitives et comportementales ont montré leur efficacité. Elles reposent sur la relaxation comportementale, l’exposition aux ma-nifestations physiologiques anxiogènes et la restructuration cognitive. La relaxation comportementale utilise le contrôle de la respiration et/ou de la tension musculaire. La restructuration cognitive consiste à amener le patient à mettre en doute ses croyances erronées.


Le trouble panique peut également faire poser l’indication d’une psychothérapie psychanalytique en fonction des attentes du patient.



PRONOSTIC


L’évolution du trouble panique est très variable mais favorable dans la majorité des cas. Environ 30 % des patients présentent une évolution défavorable. La complication spécifique du trouble panique est la constitution d’une agoraphobie (cf. Troubles phobiques p. 1271). Cette agoraphobie peut entraîner un profond retentissement socioprofessionnel. Comme dans tous les troubles anxieux, les autres complications à redouter sont la dépression et les conduites suicidaires, l’abus et/ou la dépendance à une substance, en particulier alcool ou benzodiazépines.



Fiche Infirmière




SURVEILLANCE DU TRAITEMENT






TROUBLES PHOBIQUES




FICHE MALADIE





TRAITEMENT


En l’absence de complication, le traitement des troubles phobiques est ambulatoire. Il repose sur la chimiothérapie et/ou les thérapies cognitives et comportementales.


La chimiothérapie est indiquée dans la phobie sociale et l’agoraphobie avec attaques de panique. Elle repose sur un antidépresseur sérotoninergique (par exemple, paroxétine, DEROXAT 20 mg 1 cp./j). En cas d’anxiété de performance (trac) sans véritable phobie sociale, on pourra avoir recours à la prise ponctuelle d’un β-bloquant (par exemple, propranolol, AVLOCARDYL 40 mg ¼ cp. 1 h avant exposition). En l’absence d’attaque de panique, on évitera la prise ponctuelle de benzodiazépines qui s’apparente à une conduite d’évitement.


La thérapie cognitive et comportementale a montré son efficacité dans les troubles phobiques. Il s’agit du traitement de référence des phobies spécifiques. Elle repose sur la relaxation et l’exposition :




Une psychothérapie psychanalytique peut être proposée en fonction des attentes du patient.



PRONOSTIC


Les phobies spécifiques et la phobie sociale focalisée ont généralement un meilleur pronostic que l’agoraphobie et la phobie sociale généralisée. Comme pour tous les troubles anxieux, les complications à redouter sont la dépression et le risque suicidaire associé, l’abus ou à la dépendance à une substance (en particulier alcool et benzodiazépines) et le handicap social généré par l’évitement. La phobie sociale est associée à un risque parti-culièrement élevé d’alcoolisme secondaire. Cet alcoolisme accentue le risque de dépression et de conduites suicidaires.



Fiche Infirmière




SURVEILLANCE DU TRAITEMENT






TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS (TOC)




FICHE MALADIE





TRAITEMENT


En l’absence de complication, le traitement des TOC est ambulatoire. Il repose sur la chimiothérapie et/ou la thérapie cognitive et comportementale. En raison d’un retentissement socioprofessionnel parfois majeur, le maintien d’une activité professionnelle est une priorité dans le traitement des TOC.


La chimiothérapie repose sur les antidépresseurs sérotoninergiques sélectifs (fluoxétine, PROZAC, paroxétine, DEROXAT, sertraline, ZOLOFT) ou non sélectifs (clomipramine, ANAFRANIL). L’effet anti-obsessionnel de ces molécules est retardé et indépendant de leur effet antidépresseur. Il s’agit d’un effet continu, lent et progressif pouvant survenir après 8 à 12 semaines de traitement. En cas de réponse au traitement, celui-ci sera maintenu au moins 6 à 12 mois avant d’envisager une réduction de la dose.


La thérapie cognitive et comportementale a montré son efficacité dans les TOC. Elle repose sur la restructuration cognitive et des techniques comportementales d’exposition et de prévention de la réponse. Ces techniques sont particulièrement efficientes en cas de compulsions extériorisées. Les TOC avec obsessions prédominantes, voire sans compulsion, répondent mieux à une chimiothérapie en première intention. En cas de TOC sévère et chronique, l’association de la psychothérapie et de la chimiothérapie se justifie d’emblée.


La psychothérapie psychanalytique montre des résultats inconstants, limités aux TOC peu sévères chez des patients demandeurs de ce type de prise en charge.



PRONOSTIC


Environ 50 % des patients sont améliorés par une monothérapie sérotoninergique. On ne connaît pas de facteur prédictif de la réponse aux antidépresseurs sérotoninergiques. Environ 70 % des patients sont améliorés par la thérapie cognitive et comportementale. Après arrêt du traitement, cette amélioration est plus durable que celle obtenue avec la chimiothérapie. Tous traitements confondus, moins de 50 % des patients entrent en rémission (dis-parition des symptômes). Comme pour tous les troubles anxieux, les complications à redouter sont la dépression et le risque suicidaire associé, l’abus ou la dépendance à une substance (en particulier alcool et benzodiazépines) et le handicap socioprofessionnel.



Fiche Infirmière




SURVEILLANCE DU TRAITEMENT



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May 23, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Psychiatrie

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