Partie 12 ORL – Pathologies Cervico-Faciales

Vertiges périphériques (otologiques) 1089

Antivertigineux 1090

Otites moyennes 1092

Gouttes auriculaires (anesthésiques locaux) 1094

Gouttes auriculaires antibiotiques non ototoxiques 1095

Gouttes auriculaires antibiotiques et antifongiques 1095

Gouttes et pommades auriculaires antibiotiques ototoxiques 1096

Céruminolytiques (gouttes auriculaires) 1097

Épistaxis 1098

• Épistaxis 1099

Hémostatique nasal 1100

Sinusites 1101

Sinusite maxillaire aiguë 1101

Sinusites chroniques et chirurgie endonasale 1102

• Sinus et chirurgie endonasale endoscopique: postopératoire 1103

Solutions de lavage nasal 1104

Antiallergiques par voie nasale 1105

Inhibiteurs de la dégranulation des mastocytes de la muqueuse nasale 1106

Antiseptiques soufrés 1107

Décongestionnants nasaux en inhalations 1108

Décongestionnants nasaux par voie orale 1109

Décongestionnants nasaux en pulvérisations nasales 1111

Anti-infectieux locaux par voie nasale 1113

Antibiotiques (ou antiseptiques) + autres substances diverses 1114

Angine – Phlegmon et cellulite cervicale 1114

Antiseptiques buccaux 1116

Collutoires 1116

Bains de douche-gargarismes 1118

Anti-inflammatoires buccaux 1120

Antalgiques buccaux 1121

Dyspnée laryngée aiguë 1121

• Manœuvre de Heimlich 1123

Cancers ORL 1123

• Cancers ORL: prise en charge postopératoire 1126

Tuméfaction parotidienne 1127

Fluor dentaire 1129

Sialologues 1130

VERTIGES PÉRIPHÉRIQUES (OTOLOGIQUES)

FICHE MALADIE

DÉFINITION

Le vertige est une sensation de rotation ¹ des objets par rapport au corps (ou l’inverse).

Il est à différencier d’un malaise (vagal, par exemple) ou d’un trouble de l’équilibre de cause neurologique.

Le vertige est dit périphérique quand il est lié à un dysfonctionnement du système vestibulaire (oreille interne), par opposition au vertige dit central qui résulte d’une atteinte neurologique du système nerveux central (cerveau, cervelet, tronc cérébral).

OTITES MOYENNES

FICHE MALADIE

DÉFINITION

L’otite moyenne aiguë (OMA) est une inflammation d’origine infectieuse, virale ou bactérienne, de l’oreille moyenne.

L’otite moyenne chronique est une altération de l’intégrité du tympan et/ou des osselets, parfois étendue aux cavités postérieures de l’oreille (mastoïde).

Les complications des otites chroniques peuvent engager le pronostic vital (méningite otogène, abcès cérébral), altérer la fonction auditive ou l’équilibre.

CAUSES ET MÉCANISMES

Les facteurs favorisants des otites sont l’inflammation et l’obstruction du rhinopharynx (rhinopharyngite virale), pouvant s’étendre via la trompe d’Eustache vers l’oreille moyenne.

Chez l’enfant, les végétations adénoïdes peuvent être responsables d’un foyer infectieux chronique favorisant l’inflammation de la trompe d’Eustache.

Le cholestéatome est un « kyste » se développant dans l’oreille moyenne, avec un potentiel de destruction osseuse et de surinfection pouvant conduire à des complications infectieuses cérébroméningées.

DIAGNOSTIC

• L’otoscopie permet d’apprécier la morphologie du tympan.

• L’audiométrie évalue la perte auditive.

• Le scanner des rochers, demandé dans certaines otites chroniques, recherche l’extension des lésions au sein des cavités de l’oreille moyenne.

OTITES MOYENNES CHRONIQUES

Elles se classent en trois catégories principales.

Otite séromuqueuse

Elles concernent essentiellement l’enfant entre 2 et 5 ans mais peuvent aussi se rencontrer chez l’adulte. Il s’agit d’un épanchement rétrotympanique séromuqueux (glu), volontiers bilatéral. Le tympan apparaît épaissi, mat, parfois rétracté, avec des bulles en arrière de la membrane tympanique. L’audiométrie retrouve une surdité de transmission inférieure à 30 dB.

La cause principale chez l’enfant d’une otite séromuqueuse chronique est une obstruction de l’orifice distal de la trompe d’Eustache par les végétations adénoïdes du cavum.

Chez l’adulte, une otite séromuqueuse doit faire suspecter une tumeur du rhinopharynx (cavum); l’examen clinique doit être complété par une rhinoscopie à l’optique ou au nasofibroscope. Si cet examen est normal, une dysfonction tubaire sera évoquée.

Otite moyenne chronique non cholestéatomateuse

Le tympan est remanié, épaissi et mat, parfois inflammatoire, plus ou moins rétracté autour des reliefs ossiculaires. On recherchera une perforation tympanique.L’audiométrie retrouve une surdité de transmission supérieure à 30 dB.

Le scanner des rochers appréciera l’intégrité de la chaîne ossiculaire.

Otite moyenne chronique cholestéatomateuse

Le choléstéatome se définit par la présence dans les cavités de l’oreille moyenne d’un épithélium kératinisé (épiderme) doué d’un potentiel de desquamation, de migration et d’érosion.

Il s’agit d’un stade évolutif dont la morbidité peut mettre en jeu le pronostic vital (risque de méningite otogène, d’abcès cérébral).

L’otoscopie est évocatrice lorsqu’elle retrouve une masse nacrée faisant issue dans le conduit auditif externe par une perforation tympanique. L’audiogramme retrouve une surdité de transmission supérieure à 30 dB.

Le scanner des rochers confirme la présence d’un processus occupant ostéolytique détruisant les structures de l’oreille moyenne.

TRAITEMENT

Le traitement de l’otite moyenne aiguë fait appel aux antibiotiques per os de la famille des pénicillines A, de type amoxicilline + acide clavulanique (AUGMENTIN, 1 g 3 fois/j chez l’adulte) ou des céphalosporines.

Le traitement antalgique est adapté à la douleur : généralement paracétamol, parfois associé à la codéine.

L’otite séromuqueuse nécessite la mise en place d’un aérateur transtympanique.

Les otites moyennes chroniques nécessitent dans la majorité des cas un traitement chirurgical.

Les complications méningoencéphaliques imposent une antibiothérapie parentérale double, voire triple, parfois complétée par un traitement chirurgical.

PRONOSTIC

L’otite moyenne aiguë est résolutive en 1 semaine sous traitement antibiotique adapté. La douleur disparaît en 24 à 48 h.

Dans les cas d’infection par un germe résistant (pneumocoque à sensibilité diminué à la pénicilline), d’otite chronique avec cholestéatome ou de retard diagnostique, des complications peuvent survenir.

Les complications des otites moyennes sont :

• la paralysie faciale : survenant chez l’enfant, elle est généralement de très bon pronostic, contrairement à celle survenant dans les otites avec cholestéatome;

• la méningite purulente otogène, principalement due au pneumocoque, survenant essentiellement chez le nourrisson ou dans les otites chroniques avec cholestéatome;

• la mastoïdite aiguë, donnant cliniquement une tuméfaction en arrière du pavillon de l’oreille;

• l’abcès cérébral, par diffusion de l’infection des cavités postérieures de l’oreille moyenne.

Fiche Infirmière

L’hospitalisation s’impose dans les complications des otites ou lorsqu’il y a échec du traitement antibiotique par voie orale.

EXAMENS

Bilan biologique, comprenant une NFS, un ionogramme sanguin, une série d’hémocultures si la température est supérieure à 38,5 °C.

ÉDUCATION ET CONSEILS

On conseillera :

• de consulter rapidement en cas d’otalgie;

• chez l’enfant, de réaliser une désinfection rhinopharyngée (lavages de nez au sérum physiologique) lorsqu’une rhinite débute.

FICHE PHARMACOLOGIE

GOUTTES AURICULAIRES (ANESTHÉSIQUES LOCAUX)

Amyléine + sulfasuccinamide

Lidocaïne + phénazone

Procaïne + tétracaïne + phénol + éphédrine

GOUTTES AURICULAIRES ANTIBIOTIQUES ET ANTIFONGIQUES

Polymyxine B + oxytétracycline + dexaméthasone + nystatine

Propriétés

Antibiotique : polypeptide (polymyxine), tétracycline (oxytétracycline) : synergiques et actifs sur Haemophilus influenzae, E. coli, staphylocoque doré, Pseudomonas aeruginosa mais résistance des streptocoques notamment pneumocoque.

Anti-inflammatoire : corticoïde (dexaméthasone).

Antifongique (nystatine) actif sur les champignons levuriformes et filamenteux (Candida, Aspergillus, etc.).

Indications

Otite externe mycosique.

Suppuration sur cavité d’évidement d’oreille.

Contre-indications

Perforation tympanique sèche (sans otorrhée).

Hypersensibilité à l’un des constituants.

Corticoïdes : infection locale virale (zona, herpès).

Précautions d’emploi

Vérifier l’état du tympan avant traitement.

Durée du traitement toujours < 7 j.

Surveillance par un spécialiste ORL pour pratiquer une microaspiration de l’oreille en fin de traitement et éviter l’accumulation de la poudre.

Effets secondaires

Ototoxicité (en cas d’ouverture tympanique) : risque de surdité de perception endocochléaire irréversible et de vertiges.

Sélection de germes résistants.

Hypersensibilité à l’un des constituants.

Accumulation de la poudre dans le CAE.

Mode d’administration

Poudrage : 1 insufflation de poudre/2-3 j.

Plombage (par le spécialiste ORL) : à nettoyer par microaspiration 15 j plus tard.

Suspension (1 fl. de poudre dans 10 mL chlorure de sodium 0,9 %) : 1 bain d’oreille 1fois/j pendant 5-7 j.

GOUTTES ET POMMADES AURICULAIRES ANTIBIOTIQUES OTOTOXIQUES – POMMADES AURICULAIRES

Chlortétracycline

ANTIBIOTIQUE + CORTICOÏDE + ANESTHÉSIQUE LOCAL

Néomycine + polymyxine B + fludrocortisone + lidocaïne

Propriétés

Antibiotiques : aminoside (framycétine, néomycine), polypeptide (polymyxine B), tétracycline (chlortétracycline) : actifs sur Haemophilus influenzae, E. coli, staphylocoque doré, Pseudomonas aeruginosa, mais résistance des streptocoques notamment pneumocoque.

Antiseptique (chlorhexidine)

Anti-inflammatoire : corticoïdes (fluocino lone acétonide, prednisolone, dexaméthasone, fludrocortisone).

Anesthésique local : lidocaïne.

Indications

Otites externes à tympan fermé notamment eczéma du conduit auditif externe (corticoïde).

Pour certains, otites moyennes aiguës congestives (anesthésiques locaux) à visée antalgique et en complément de l’antibiothérapie par voie générale.

Contre-indications

Perforation tympanique ++++.

Hypersensibilité à l’un des constituants.

Corticoïdes : infection locale virale (zona, herpès) ou fongique.

Précautions d’emploi

Vérifier l’état du tympan avant traitement. Durée du traitement toujours < 7 j.

Ne pas instiller sous pression dans le conduit auditif externe mais possibilité d’utiliser un méchage du conduit type Pop-Oto-Wick.

Effets secondaires

Ototoxicité (en cas d’ouverture tympanique) : surdité de perception endocochléaire irréversible et vertiges.

Sélection de germes résistants.

ÉPISTAXIS

FICHE MALADIE

DÉFINITION

Une épistaxis est un saignement des fosses nasales s’extériorisant par les narines (épistaxis antérieure) et/ou par le rhinopharynx (épistaxis postérieure).

CAUSES ET MÉCANISMES

La majorité des épistaxis sont dues à une fragilité capillaire de la tache vasculaire située au niveau du tiers antérieur de la cloison nasale.

L’épistaxis peut survenir lorsque la muqueuse est inflammatoire (rhinite), après un traumatisme nasal; le saignement sera majoré par la prise de traitement anticoagulant (AVK, ASPIRINE) ou une poussée d’hypertension artérielle.

Parfois, elle s’intègre dans une maladie systémique ou une hémophilie.

Exceptionnellement, elle est due à une tumeur (bénigne ou maligne) des fosses nasales.

TRAITEMENT

• Prise des constantes (pouls, tension artérielle).

• Rassurer le patient; l’anxiété, naturelle dans ces circonstances, majore le saignement.

• Mouchage.

• Compression bidigitale du nez, tête penchée en avant pendant 10 min, si possible avec des glaçons à sucer (vasoconstriction au froid).

• En cas d’échec : anesthésie locale des fosses nasales (XYLOCAÏNE et vasoconstricteur), puis tamponnement nasal antérieur uni-ou bilatéral avec des mèches hémostatiques (ALGOSTÉRIL, SURGICEL).

• En cas d’échec : tamponnement antéro-postérieur uni-ou bilatéral par une sonde nasale à double ballonnet.

• En cas d’échec : embolisation artérielle ou ligature chirurgicale des artères sphénopalatines et/ou ethmoïdales sous anesthésie générale.

Un traitement antalgique parentéral peut s’avérer nécessaire pendant et après le méchage.

Une antibioprophylaxie est généralement prescrite pour diminuer le risque de surinfection naso-sinusienne.

Un traitement antihypertenseur permettra, dans le cas d’une poussée hypertensive, de mieux contrôler le saignement.

PRONOSTIC

• La récidive du saignement après tamponnement nasal est possible : le patient doit être surveillé au moins 2 h.

• L’hospitalisation est parfois nécessaire.

• Le pronostic vital n’est que rarement engagé.

Fiche Infirmière

EXAMENS

• Constantes à surveiller : tension artérielle, pouls.

• Bilan biologique : NFS, TP-TCA, groupe-Rhésus.

SURVEILLANCE DU TRAITEMENT

SOINS – TRAITEMENT

On réalise un pansement (« mouchette ») après le méchage en plaçant une compresse sous les narines, maintenue par un sparadrap. En cas d’épistaxis abondante ou chez un patient « fragile », on met en place une voie veineuse périphérique avec, selon la prescription, un soluté de remplissage ou une base, voire une transfusion de culots globulaires selon les examens biologiques et la tolérance clinique du saignement.

EFFICACITÉ DU TRAITEMENT

Arrêt du saignement extériorisé par les narines (épistaxis antérieure) et/ou par des crachats de caillots sanguins (épistaxis postérieure).

Demander au patient s’il ressent un écoulement dans l’arrière-gorge, ce qui signifie que l’épistaxis postérieure n’est pas contrôlée par le méchage : rappeler le médecin.

EFFETS SECONDAIRES

Les douleurs liées au méchage durent quelques minutes après celui-ci. En cas de sonde à doubles ballonnets, les douleurs sont plus importantes et nécessitent un traitement antalgique adapté (faisant parfois appel à une injection SC de morphine).

Un malaise vagal (lipothymie, sueurs, hypotension et pouls filant) survient souvent à la fin du méchage. Il faut alors demander de l’aide pour allonger le patient en surélevant ses jambes, contrôler la tension et le pouls. Ce type de malaise dure environ 5 min. En cas de persistance, éliminer une autre cause par un examen médical, notamment un malaise hypoglycémique (glycémie capillaire à contrôler en urgence).

ÉDUCATION ET CONSEILS

En cas de récidive, le patient doit connaître les premières mesures pour stopper une épistaxis : se moucher pour évacuer les caillots des fosses nasales, compression bidigitale du nez tête penchée en avant pendant 10 min en suçant des glaçons. Après cette manœuvre, si le saignement persiste, le patient doit consulter à nouveau le médecin en urgence.

Fiche Technique

ÉPISTAXIS

Méthodes

Installer le patient en position demi-assise.

Le rassurer pour le calmer.

Sur prescription médicale :

• poser une voie d’abord veineuse avec un sérum salé isotonique NaCl 0,9 %;

• réaliser un bilan biologique en urgence avec NFS, groupe-Rhésus, RAI, TP, TCA, BES, BHC;

• réaliser un ECG;

• monitorer le patient pour surveiller les paramètres hémodynamiques.

Méthode par méchage :

Préparer le matériel : plateau décontaminé, abaisse-langue, spéculum du nez, pince de Politzer, pansement gras, anesthésique local, compresses stériles, adhésif, gants non stériles, lunettes de protection, haricot jetable, sac d’élimination des déchets type DASRI, tablier de protection, source lumineuse, matériel d’aspiration monté.

Le médecin aide le patient à réaliser un mouchage énergique des fosses nasales pour éliminer les caillots.

Il réalise une anesthésie locale afin d’introduire au niveau des fosses nasales une pince coudée (pince de Politzer) munie d’un alginate de calcium (type Algosteril) pour réaliser l’hémostase. La mèche est comprimée des fosses nasales jusqu’à l’entrée de la narine.

Il prescrira ensuite une antibiothérapie prophylaxique.

Méthode par sonde à ballonnet :

Préparer le matériel : plateau décontaminé, sonde à ballonnet, seringue de 20 cc, ampoules de sérum physiologique, gants non stériles, lunettes de protection, haricot jetable, sac d’élimination des déchets type DASRI, tablier de protection, source lumineuse, matériel d’aspiration monté.

Le médecin introduit une sonde à ballonnet (type sonde de Foley) jusqu’au rhinopharynx et gonfle au sérum physiologique le ballonnet contre les choanes et clampe la sonde au niveau de l’entrée de la narine.

Le traitement de l’épistaxis grave est réalisé par le médecin avec l’aide d’une l’infirmière.

SINUSITES

SINUSITE MAXILLAIRE AIGUË

FICHE MALADIE

DÉFINITION

Il s’agit d’une infection bactérienne uni-ou bilatérale des cavités sinusiennes maxillaires.

CAUSES ET MÉCANISMES

Les sinus sont des cavités aériennes de la face tapissées de muqueuse, communiquant avec les fosses nasales, et sujettes à des pathologies inflammatoires ou infectieuses.

Les sinus de la face sont bilatéraux, plus ou moins développés selon les individus; de haut en bas : les sinus frontaux et ethmoïdaux, en arrière le sphénoïde, en bas et arrière du malaire (pommette), les sinus maxillaires.

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Tags: Guide pratique de linfirmière-1

May 23, 2017 | Posted by admin in GÉNÉRAL | Comments Off

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