2 L’appareil cone beam, ses déclinaisons, ses protocoles d’utilisation
La technique cone beam ou tomographie volumique numérisée à faisceau conique (TVNFC) trouve son origine dans une méthode d’imagerie ancienne, la tomosynthèse. Le calcul informatique, utilisant le théorème de Johann Radon et les transformées, ainsi que spécifiquement les reconstructions de Feldkamp en cas de rotation incomplète, rend possible l’acquisition du volume numérique (voir le chapitre 1, « Principes théoriques du cone beam »).
BREF HISTORIQUE DU CONE BEAM DENTAIRE ET MAXILLOFACIAL
L’imagerie cone beam en odontostomatologie est rendue possible par les capacités toujours croissantes du calcul informatique. Elle se place dans la dynamique de l’imagerie médicale numérique initiée par le scanner Rx et ayant trouvé, avec la radiovisiographie (Francis Mouyen, 1989), une première application en imagerie dentaire endobuccale.
Dans cette configuration, l’information peut être traitée de manière numérique par :
Après le modèle expérimental avec moteur indépendant, un appareil validé par les autorités de tutelle japonaises, pour une dose efficace E de 7,4 μSV, est mis sur le marché (3DX™ Morita,2000). Les chercheurs estiment que la dose délivrée est 1/300 à 1/100 inférieure à celle nécessaire pour la même évaluation avec un scanner hélicoïdal. Le volume cylindrique d’acquisition s’élargira jusqu’à 60 × 60 mm avec les versions successives du 3D Accuitomo™ Morita (figure 2.1).
Le NewTom 9000™ se montre ouvertement concurrent du scanner Rx en imagerie dentaire et maxillofaciale (figure 2.2). Dès l’origine, les reconstructions 2D du NewTom 9000 peuvent suivre aussi l’ogive maxillaire pour un bilan préimplantaire comparable à celui du Dentascan™.
En implantologie, les reconstructions panoramiques 2D de référence et des reconstructions verticales et transversales dites aussi transaxiales ou encore sagittales obliques (« cross sections ») permettent des évaluations biomensuratives comparables à celles du logiciel Dentascan™ utilisé avec le scanner X. L’affichage des distances entre deux points (hauteur et/ou largeur de l’os disponible) se fait automatiquement en regard des segments de droites ainsi définis (figure 2.3). Le surlignage des canaux dentaires mandibulaires sur une reconstruction panoramique assure la localisation aisée de ces structures sur les reconstructions verticales et transversale, levant ainsi toute ambiguïté sur leur localisation (figure 2.4). Aujourd’hui, ces commodités se retrouvent avec la plupart des logiciels de reconstructions ou équipant systématiquement d’autres appareils cone beam.
Figure 2.3 Console de travail NewTom™ : reconstructions 2D préimplantaires de la région maxillaire gauche comparables à celles du Dentascan™.
En 2001, le premier cone beam est opérationnel aux ÉtatsUnis (i-CAT™, Imaging Sciences, Hatfield États-Unis). Rapidement, la technique cone beam va diffuser dans le monde et supplanter le scanner Rx dans le domaine dento-maxillo-facial (figure 2.5).
Le Morita 3DX™ et le QR NewTom 9000™ sont les pionniers emblématiques de l’imagerie cone beam odontostomatologique et maxillofaciale. Ce sont des appareils évolutifs, de qualité, qui induisent, par leur dynamisme, une saine émulation.
L’idée d’un appareil cone beam où le sujet est couché, assurant plus facilement l’immobilité du patient, a été reprise par une autre firme italienne qui propose un appareil léger avec un champ sphérique de 7 à 15 cm, utilisant un capteur CCD couplé à un amplificateur de brillance (SkyView™ de Myray), destiné au cabinet dentaire (figure 2.6).