4 Imagerie cone beam et implants
Bien que la perte des dents avec l’âge ait été considérée, jusqu’à une date récente, comme une fatalité physiologique témoin du vieillissement, les premières tentatives implantaires datent de l’Antiquité et même, semble-t-il, de la préhistoire. Le souci de compenser le dommage de l’édentation est constaté à diverses époques et sur divers continents. Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du xxe siècle que l’implantologie deviendra une discipline de plus en plus rationnelle, à l’essor et au développement de laquelle prendra part l’imagerie.
BREF HISTORIQUE DE L’IMPLANT
En 1887, Harris fera de même avec un élément en vitallium.
L’IMAGERIE AUX DIFFÉRENTS TEMPS DU PROJET IMPLANTAIRE
L’imagerie a pour vocation « l’évaluation anatomique, atrau matique, du sujet vivant ». Initialement plane, 2D (dite de projection), elle devient sectionnelle (ou en coupes) par la tomographie puis le scanner Rx ou tomodensitométrie (TDM) [premier appareil multicoupes numérique]. À partir des données d’acquisition de la TDM seront réalisées, par des logiciels spécifiques, les reconstructions 2D et 3D nécessaires (voir le chapitre 1, « Scanner hélicoïdal »).
LES ÉTAPES DE L’APPROCHE RADIOLOGIQUE
L’époque des pionniers
La même année se tient à Paris le iiie Congrès international de l’Association européenne odontostomatologique pour l’étude des implants, où Th. Le Dinh et al. démontrent la nécessaire synergie du bilan clinique et radiologique tomographique (figure 4.1).
Dans les années 1990, les appareils panoramiques performants, dont le modèle est le Scanora™, sont dotés de programmes tomographiques annexes, au mouvement spiralé, qui permettent d’obtenir des coupes planes, sagittales ou transversales avec un agrandissent constant quel que soit le niveau de la coupe. Une évaluation préimplantaire de secteurs limités, volontiers moyens ou mésiaux, est réalisable sans avoir recours obligatoirement au scanner (figure 4.2).
La conférence européenne de consensus de Dublin
Il est précisé qu’en complément du bilan clinique, l’imagerie doit :
Aujourd’hui
Examen clinique
Imagerie conventionnelle
Associée à l’examen clinique, cette étape permet de :
Imagerie sectionnelle
Il a pu sembler à certains que la TDM était la seule technique fiable d’évaluation dimensionnelle, et même le seul examen d’imagerie ayant valeur médicolégale en implantologie. Pourtant, les pionniers scandinaves de l’ostéo-intégration utilisaient largement la tomographie conventionnelle spiralée de type Scanora™ et fort peu le scanner Rx (figure 4.2).
La mise en application de la directive Euratom 97/43 devait modifier cette approche et favoriser l’émergence du cone beam d’abord considéré comme un ersatz, puis un concurrent sérieux du scanner dentaire avant d’être apprécié comme la technique de référence en imagerie dento-maxillo-faciale. Cette reconnaissance est solidement établie sur des arguments qualitatifs et dosimétriques (voir le chapitre 1, « Cone beam et scanner » et « L’argument dosimétrique »).
LES DIFFÉRENTS TEMPS DE L’ÉVALUATION PRÉIMPLANTAIRE
L’imagerie intervient aux différents temps du geste implantaire en préet postopératoire, mais aussi au cours de l’intervention.
L’outil de référence : la technique cone beam
La reconstruction 3D de surface (voir le chapitre 1, figures 1.16 et 1.18) ne discrimine pas les densités sélectionnées entre elles. D’autres procédés de reconstruction comme le MIP (maximum intensity projection) replacent la densité dentinoamélaire dans une transparence osseuse (figure 4.5) [voir le chapitre 1, figure 1.19]. Didactiques, ces méthodes s’avèrent surtout utiles, en implantologie, lorsqu’elles sont combinées à la simulation chirurgicale.
Le caractère isotrope des voxels du cone beam garantit des reconstructions biométriques de qualité (voir le chapitre 1, figure 1.12) et permet de s’affranchir du respect du parallélisme au plan de référence, obligatoire en scanner Rx dont le pixel est anisotrope.
Le cone beam se démarque aussi du scanner par une meilleure résolution spatiale pour l’os et la dent et révèle une moindre sensibilité aux artéfacts métalliques (voir le chapitre 1, figures 1.13 et 1.14).
Le principe du cone beam n’étant pas celui de la TDM, c’est-à-dire la mesure des densités, il n’est pas facile d’évaluer numériquement la qualité osseuse, en particulier lors du bilan préimplantaire, comme le permet le scanner Rx.
Comme pour le scanner Rx, les reconstructions seront :
De nombreux logiciels permettent le surlignage du canal mandibulaire sur les reconstructions panoramiques qui sera retrouvé selon sa section sur les coupes verticales et transversales, assurant ainsi sa localisation (figure 4.7), quelquefois délicate, si ses limites sont imprécises et/ou si la trabéculation osseuse s’avère lâche ou hypodense (voir le chapitre 2, figure 2.4) [figure 4.8].