d’action des manœuvres ostéopathiques

Chapitre 3 Mécanismes d’action des manœuvres ostéopathiques


En dépit des progrès accomplis ces dernières années dans le domaine de la neurophysiologie, le mode d’action des manœuvres ostéopathiques notamment vertébrales reste encore incomplètement élucidé.


Déjà à leurs époques respectives, Hippocrate et Ambroise Paré voyaient, dans leurs manœuvres manipulatives directes appliquées sous traction, le moyen de redresser une gibbosité ou de « réduire les vertèbres gibbeuses, c’est-à-dire luxées en la partie extérieure ».


Depuis la fin du xixe siècle, de nombreuses théories ont été formulées. Certaines appartiennent à l’histoire des thérapeutiques manipulatives vertébrales, comme celle ayant connu son heure de gloire vers 1900 dans les milieux ostéopathiques attribuant à la sacro-iliaque une responsabilité dans la lombalgie, ou celle d’une intervention sur la gelée nucléaire discale au niveau de l’anneau fibreux ou du recessus.


D’autres, au contraire, ont subi une modification pour tenir compte des connaissances actuelles comme la notion de « lésion ostéopathique » remplacée par la notion de « dysfonction somatique » intervertébrale.


De multiples hypothèses ont été envisagées :




Aucune toutefois n’est pleinement satisfaisante considérée isolément. En revanche, l’intervention de plusieurs mécanismes est probablement la plus proche de la vérité pour expliquer les conséquences bénéfiques constatées.



Action mécanique


C’est la première qui vient à l’esprit lorsque l’on observe des manœuvres vertébrales ou articulaires périphériques.



Au niveau rachidien


Diverses hypothèses ont été formulées :



action sur les articulaires postérieures : cette idée a connu au cours des années 1960 une certaine vogue. À la suite des travaux de G. Tondury et de L. Zukschwerdt, on pensait qu’il y avait au niveau de ces articulations un petit ménisque susceptible de se coincer et donc d’être débloqué. En 1970, lors d’une étude portant sur 150 articulaires postérieures lombaires pour déterminer la part de crédit à accorder à cette possibilité, nous avions trouvé une fois seulement une structure susceptible d’être prise pour un ménisque ; en revanche, nous avions été frappés par l’importance du repli de la capsule articulaire qui saillait au fond de l’articulation. La comparaison avec ce qui s’observe en ouvrant une palourde ou une praire nous était même venue à l’esprit. Lors du IIIe congrès de la FIMM (Monaco, 1971), au cours de la journée scientifique consacrée aux articulaires postérieures vertébrales organisée par R. Maigne, ce point de vue allait être confirmé par G. Tondury et L. Zukschwerdt. Ces articulations ne comportent pas de ménisque, mais seulement des replis capsulaires de structure méniscoïde. Il est donc possible que, dans certaines circonstances, ces replis se trouvent traumatisés entre les surfaces articulaires, deviennent le siège d’une réaction inflammatoire, œdémateuse, et soient à l’origine d’un dysfonctionnement du segment mobile auquel ils appartiennent ; cela expliquerait l’efficacité manipulative rencontrée dans ces cas, la manipulation intervenant pour désengager le repli de la capsule articulaire atteinte ;




Action réflexe


C’est la plus évidente si l’on se réfère aux multiples effets observés au cours des manœuvres ostéopathiques.



Sur le plan musculaire


C’est la diminution importante, voire la disparition quasi instantanée des contractures musculaires paravertébrales locales décelées lors de l’examen palpatoire prémanipulatif.


C.S. Sherrington, au début du xxe siècle en décrivant son réflexe myotatique, avait déjà fourni une première explication à ce phénomène. Il avait en effet constaté que des muscles isolés de cuisses de grenouilles se détendaient toujours après un étirement brusque.


Le neurophysiologiste ostéopathe Irvin Korr a explicité de manière plus approfondie les mécanismes présidant à ce réflexe et en a tiré des conclusions sur le mode d’action des manipulations.


Selon cet auteur, la brusque traction caractérisant le geste manipulatif provoquerait un étirement des fuseaux neuromusculaires répartis au sein des muscles sollicités. Il en résulterait une augmentation de la fréquence des décharges de potentiel d’action à partir des terminaisons sensitives annulospiralées enroulées autour de la partie centrale de la fibre musculaire intrafusale. Les informations sensitives gagneraient alors la corne postérieure de la moelle par l’intermédiaire des fibres myélinisées de gros calibre Ia et, de là, les réponses reviendraient dans le muscle homonyme de deux manières :


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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on d’action des manœuvres ostéopathiques

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