Bases Anatomiques

1. Bases Anatomiques



STRUCTURES ESSENTIELLES DU COMPORTEMENT



Cette dichotomie se reflète dans la structure du système nerveux. Les aires corticales, qui sont en relation avec le monde extérieur – le « milieu externe» [529] –, se situent à une des extrémités de la dichotomie. Il s’agit des aires corticales primaires motrices et sensorielles (Fig. 1-1, Fig. 1-2 and Fig. 1-3 et tableau 1.I) [77]. Celles-ci sont fortement spécialisées et possèdent la structure la plus complexe. Elles bénéficient d’une spécialisation fonctionnelle (motricité, sensibilité, etc.) et topographique (contralatérale, main ou jambe, etc.). Leur lésion entraîne des parésies circonscrites (cortex moteur primaire), des troubles sensitifs (cortex sensitif primaire) et des déficits du champ visuel (cortex visuel primaire). Le cortex auditif possédant des afférences provenant des deux oreilles, les troubles du cortex auditif ont plus rarement une expression clinique manifeste. Les aires motrices et sensorielles primaires ne possèdent pas de connexion directe entre elles. Elles sont cependant en relation étroite et réciproque avec leurs aires associatives [529].








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Fig. 1-1
– Différents types de cortex [77, 529].









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Fig. 1-2
– Aires corticales cytoarchitecturales selon Brodmann [128].









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Fig. 1-3
– Circonvolutions et sillons importants

(avec la permission de Urban & Schwarzenberg. D’après Ferner H., Staubesand J : Sobotta/Becher : Atlas der Anatomie des Menschen, Band 3. 20. Urban & Schwarzenberg, Munchen, 1993 [269]).






















Tableau 1-I – Types de cortex et leur localisation, décrits selon les numéros de la carte cytoarchitectonique de Brodmann [128].
Type de cortex Aires selon Brodmann
Cortex primaire
Moteur
Sensitif
Visuel
Auditif

4, aspect caudal de 6
1, 2, 3
17
41, 42
Cortex d’association unimodal
Moteur
Sensitif
Visuel
Auditif

Aspect rostral de 6, caudal de 8, 44
5, aspect rostral de 7
18, 19, 20, 27 ± 37
22
Cortex d’association hétéromodal
Pariétotemporal
Préfrontal

39, 40, aspect caudal 7, ± 36
9, 10, 11, 45, 46, 47, aspect rostral de 8, 12 et 32
Boucle paralimbique
Insula
Temporopolaire
Caudal orbitofrontal
Cingulum
Parahippocampique

14, 15
38
11, 12, 13
23, 24, 33, 31, 26, 29, 25, aspect caudal de 32
28, 34, 35, 30
Cortex limbique
Corticoïd
Allocortex

Amygdale, substantia innominata, noyaux septaux (septum verum)
Hippocampe, cortex piriforme

Le cortex d’association unimodal est connecté avec le cortex primaire pour une seule modalité, bien qu’il soit connecté à d’autres aires associatives. Sa lésion conduit moins à des déficits topographiques circonscrits qu’à l’atteinte de fonctions circonscrites. Les lésions du cortex moteur associatif (ou cortex prémoteur) altèrent par exemple l’initiation de mouvements volontaires différenciés. Des lésions du cortex associatif somatosensoriel (sensitif, visuel ou auditif) entraînent des troubles de la reconnaissance dans la modalité concernée, bien que les stimulations soient perçues. Ainsi, un patient avec une lésion de l’aire associative sensitive notera au toucher la présence d’un objet, sera capable de le manipuler sans contrôle visuel, mais ne sera pas en mesure de le reconnaître. Lors de lésions du cortex associatif visuel ou auditif, le patient est capable de voir les objets ou d’entendre les bruits, mais sans pouvoir en reconnaître la signification.

Le cortex d’association hétéromodal se caractérise par un niveau d’intégration plus élevé de l’ensemble des modalités. Les aires d’association temporopariétales hétéromodales ont une grande spécificité fonctionnelle. Des lésions du cortex associatif temporopariétal gauche conduisent à des troubles des fonctions associées au langage qui sont indépendants de la modalité (troubles langagiers dans la modalité auditive, visuelle, sensitive et motrice), alors que des lésions droites mènent à des troubles de l’intégration spatiale. De telles différences de latéralisation sont moins marquées dans le cortex d’association frontal. Sa lésion conduit à des troubles du contrôle des actions et de la personnalité [76, 280]. Les aires associatives hétéromodales sont non seulement étroitement liées entre elles mais également avec les aires associatives unimodales. Par la boucle paralimbique, elles sont aussi fortement reliées avec les structures limbiques. Il incombe ainsi aux structures antérieures (amygdale, cortex orbitofrontal, etc.) d’évaluer l’importance comportementale respective des informations provenant des aires associatives hétéromodales. Les structures limbiques postérieures, en particulier l’hippocampe, sont indispensables au stockage des informations dans les aires associatives corticales. Une lésion de l’hippocampe ou de la partie adjacente de la boucle paralimbique (en particulier le cortex entorhinal adjacent à l’hippocampe) entraîne une incapacité à stocker durablement de nouvelles informations [703, 737].

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May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Bases Anatomiques

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