Troubles Mnésiques

7. Troubles Mnésiques


La mémoire comprend les capacités à enregistrer des informations, à les stocker et à les récupérer. Différentes formes de mémoire, qui se différencient aussi bien fonctionnellement qu’anatomiquement, ont été décrites (tableau 7-I). Les distinctions reposent sur la différence de durée de la rétention de l’information (court terme – par opposition à la mémoire à long terme), le type de matériel enregistré (par exemple, mémoire verbale opposée à mémoire non verbale) et les modalités d’enregistrement de l’information et de son échange (mémoire déclarative opposée à mémoire non déclarative). Les formes non déclaratives de troubles mnésiques sont difficiles à appréhender au moyen de l’examen clinique. Celles-ci seront cependant discutées ici car un trouble de ces fonctions est très important pour les patients ou, inversement, car ces formes de mémoire contribuent à la compensation fonctionnelle de troubles mnésiques déclaratifs.




















Tableau 7-I – Systèmes mnésiques.
Fonction mnésique Trouble Lésion
Mémoire à court terme
Administrateur central Boucle phonologique Calepin visuospatial
Comportement désorganisé
Diminution de l’empan verbal
Diminution de l’empan spatial
Lobe frontal (dorsolatéral) Temporopariétale gauche Temporopariétale droite
Mémoire déclarative
Mémoire récente
Mémoire ancienne



– épisodique


– sémantique


Amnésie antérograde
Amnésie rétrograde
Trouble mnésique sémantique
Médiotemporale,
diencéphale, orbitofrontale

Cortex temporal
Cortex inférotemporal
Mémoire non déclarative
Amorçage (priming)
Apprentissage moteur
Apprentissage cognitif
Conditionnement
Acquisition d’habitudes

Absence de priming
Trouble de l’apprentissage moteur
Trouble de l’apprentissage cognitif
Absence de conditionnement
Trouble de l’apprentissage associatif

Cortex associatif
Ganglions de la base, etc.
? Cortex associatif
Amygdale (réaction de peur), cervelet (clignement de la paupière)
Ganglions de la base


SYSTÈMES MNÉSIQUES



La perte de l’information explicite qui a été enregistrée avant une lésion cérébrale est désignée par le terme d’ amnésie rétrograde (perte de la «mémoire ancienne»). Une amnésie rétrograde peut toucher des périodes de temps différentes situées avant la survenue de la lésion cérébrale. Une amnésie rétrograde correspond généralement à une perte de l’information épisodique ou autobiographique, c’est-à-dire qui se rapporte à des périodes définies temporellement (le fait de savoir que l’ami X ne pouvait pas venir au mariage, par exemple). Une amnésie rétrograde touche parfois l’information intemporelle, cela est alors désigné par le terme de trouble mnésique sémantique (par exemple, absence de souvenir du nom de l’ami X) [783]. Un trouble de la mémoire sémantique peut aussi affecter la connaissance ou la description des objets au quotidien.

La mémoire non déclarative désigne l’enregistrement d’informations que chaque être humain doit s’approprier par la pratique et qui ne peuvent être transférées d’un être humain à un autre. Lors d’amnésie antérograde, la mémoire implicite non déclarative est normalement intacte [585]. Elle comprend elle-même différentes fonctions mnésiques. Une de ces fonctions constitue l’amorçage (priming), la reconnaissance ou le traitement facilité d’informations préalablement présentées sans que la personne examinée ne soit consciente de cette présentation préalable [784]. Une autre forme d’apprentissage non déclaratif est constituée par l’ apprentissage moteur [539]. Les patients amnésiques peuvent acquérir des capacités motrices (par exemple, jouer au tennis, skier) même s’ils ne sont pas capables de se rappeler des événements d’apprentissage qui s’y rapportent. L ‘apprentissage cognitif y est apparenté: des patients souffrant d’amnésie peuvent apprendre des tâches mentales et les effectuer toujours mieux sans qu’ils soient capables de se rappeler l’exercice [164]. Différents types de conditionnement appartiennent à la mémoire non déclarative: des patients amnésiques peuvent apprendre des réflexes moteurs de protection ou être conditionnés à des stimuli de peur [63, 159].


TROUBLE DE LA MÉMOIRE A COURT TERME



DÉFINITION ET RÉPARTITION



On peut faire une distinction entre l’enregistrement verbal et non verbal (spatial). La mémoire verbale à court terme est désignée par le terme de boucle phonologique (phonetic loop), qui gère une série de sons indépendamment de leur signification [40]. La mémoire spatiale à court terme est désignée par le terme de calepin visuospatial (visuospatial scratchpad). La combinaison de ces deux formes de traitement de l’information à court terme est coordonnée par un administrateur central (central executive)[41].

Dans les modèles d’orientation neurobiologique, la mémoire à court terme est également désignée par le terme de mémoire active. Il se fonde sur l’idée que l’activation à court terme de réseaux neuronaux représente le corrélat physiologique de la mémoire à court terme, fonction dans laquelle le lobe frontal dorsolatéral a le rôle particulier d’intégrer l’activité des différents réseaux [280, 281, 536].


EXAMEN



L’ empan spatial (le calepin visuospatial) est évalué dans le test des cubes de Corsi. Ce test comporte 9 cubes distribués sur une planche de façon irrégulière [541]. L’examinateur montre un certain nombre de cubes dans une séquence spécifique que le patient doit reproduire. Lors de l’examen clinique, lorsque le test de Corsi n’est pas à disposition, on peut le remplacer en dessinant sur une feuille 9 cercles distribués irrégulièrement. L’examinateur peut ensuite présenter une séquence de cercles, à un rythme de 1 par seconde. Lorsqu’un patient ne peut reproduire correctement une séquence d’au moins 4 points, un trouble de la mémoire spatiale à court terme est probablement présent.

Les altérations de l’ administrateur central peuvent s’exprimer par un comportement incohérent, tel qu’il a été décrit dans le chapitre traitant des troubles frontaux (voir figure 3.1). Cliniquement, l’administrateur central ne peut être examiné que superficiellement: par la capacité à répéter à l’envers une série de chiffres ou d’épeler un mot à l’envers, par exemple (voir la description dans le chapitre sur les troubles attentionnels, page 15). Un test plus complexe permet de tester la capacité à indiquer, dans le cadre d’une série de chiffres présentés oralement ou visuellement, si le chiffre actuel correspond à celui présenté en 2 e ou -encore plus difficile – en 3 e position en arrière (tâche n-back, voir figure 3.1) [163, 622].


ANATOMIE


La base anatomique des troubles de la mémoire à court terme n’a pas été étudiée de façon exhaustive car les troubles isolés de la mémoire à court terme sont très rares [54, 220, 230]. De nombreux patients aphasiques présentent un empan verbal diminué et beaucoup de patients souffrant d’héminégligence ou d’un autre trouble spatial présentent une diminution de l’empan spatial. Certains patients présentent isolément un empan fortement diminué, qui n’est pas expliqué par un trouble aphasique. La lésion peut, dans ce cas, se situer dans le cortex auditif associatif de la convexité du lobe temporal gauche (aire 22) ou dans le lobe pariétal inférieur gauche (aire 40) (figure 7.1). Des troubles isolés de l’empan spatial ont été observés lors de lésion pariétale droite [230, 498]. Le trouble de l’intégration des deux formes de mémoire à court terme (un trouble de l’administrateur central) correspond, cliniquement, à un trouble attentionnel ou frontal qui ne survient dans sa forme «pure» que dans le cadre de lésions frontales dorsolatérales (voir figure 3.1). Cela est soutenu par d’innombrables études d’imagerie fonctionnelle qui ont utilisé des tâches nécessitant l’enregistrement à court terme et la manipulation de différentes informations. Ces tâches activent régulièrement le cortex frontal dorsolatéral (aire 46/9, voir figure 1.2) [41, 163, 189].








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Fig. 7-1
– Anatomie des troubles de la mémoire à court terme.



AMNÉSIE ANTÉROGRADE ET CONFABULATION



DÉFINITION


Une amnésie antérograde est un trouble de la mémoire déclarative à long terme qui est défini par l’incapacité à acquérir des informations explicites (transmises de façon consciente), à les enregistrer et à les rappeler. Elle est parfois désignée par le terme de trouble de la « mémoire fraîche». Lorsque chez un patient, on parle sans autre spécification d’un trouble mnésique, il s’agit de l’amnésie antérograde. Une amnésie antérograde ne devrait être diagnostiquée que lorsque le patient dispose d’un empan normal (mémoire à court terme normale) et lorsque l’amnésie n’est pas explicable par d’autres troubles cognitifs circonscrits, tel qu’un trouble du traitement verbal ou spatial, par exemple. Une amnésie peut – en relation avec le côté où le trouble de la fonction cérébrale se situe – toucher de façon prépondérante l’enregistrement d’informations verbales ou spatiales. Une amnésie apparaît toujours de façon plus marquée lorsqu’un patient doit récupérer spontanément l’information acquise auparavant (rappel libre) [740]. La plupart des patients amnésiques reconnaissent plus facilement des informations acquises auparavant qu’ils ne se les rappellent librement. C’est également le cas chez des sujets sains. Un trouble sévère de la reconnaissance permet de conclure qu’un patient n’a pas enregistré l’information. La distinction entre les amnésies qui ne touchent que le rappel libre et celles qui touchent également la reconnaissance est importante cliniquement car ces amnésies ont une signification topique différente. Cela peut également aider à distinguer diverses formes de démences (voir page 166).


CONFABULATION ET DÉSORIENTATION


Des amnésies peuvent, indépendamment de leur sévérité, être accompagnées d’erreurs mnésiques et de particularités de la pensée. La combinaison d’une amnésie (trouble de l’apprentissage et amnésie rétrograde limitée dans le temps) avec une désorientation et des confabulations est désignée par le terme de syndrome de Korsakoff dans son sens original, indépendamment de l’étiologie [117, 429 2286, 430]. Le syndrome de Gayet-Wernicke-Korsakoff désigne plus spécifiquement l’apparition d’un syndrome de Korsakoff ou d’un état confusionnel dans le cadre d’une encéphalopathie de Gayet-Wernicke, qui repose sur un déficit en thiamine (voir page 142) [804].

Des confabulations sont des productions erronées de la mémoire, souvent composées d’éléments d’événements réels du passé des patients [430]. Il en existe au moins quatre formes différentes [687].


Confabulations provoquées simples


Elles sont produites par certains patients amnésiques, dont on exige un rappel faisant appel à leur mémoire [425, 706]. Ainsi, un patient peut, dans le cadre d’un test mnésique, produire des mots qui n’ont pas été présentés dans le test (intrusions). Cette forme de confabulation semble représenter le «coût» d’une reproduction poussée de l’information extraite de la mémoire puisqu’elle est corrélée au rappel mnésique relativement meilleur [706]. En revanche, il n’existe pas de corrélation avec une tendance générale à combler des lacunes mnésiques [526, 706]. Des confabulations provoquées peuvent apparaître non seulement dans le cadre d’une amnésie mais aussi chez le sujet sain, lorsqu’on l’incite à récupérer des souvenirs de façon plus précise qu’ils ne sont réellement stockés [140]. Elles n’ont, par conséquent, pas de signification anatomique spécifique.



Confabulations momentanées


Elles sont très fréquentes chez certains patients amnésiques lorsqu’ils se sentent poussés à faire un commentaire ou à répondre à des questions. Elles sont généralement plausibles et sont produites en réponse à des questions concernant des événements touchant le passé ainsi qu’à des questions sémantiques [299]. Chez quelques patients, elles semblent servir à combler des brèches en mémoire. Ce mécanisme n’a cependant jamais été prouvé et ne s’applique certainement pas à la majorité des patients [526, 706]. Ce type de confabulations peut aussi apparaître au cours d’une amnésie comme moyen d’éviter l’embarras que le sujet éprouve lorsqu’il ne peut pas répondre à une question. Même si les confabulations momentanées semblent être particulièrement fréquentes suite à une lésion orbitofrontale, elles n’ont pas de base anatomique ou de mécanisme stricts.


Confabulations fantastiques


Elles ressemblent aux confabulations momentanées (mode d’évocation, purement verbales) hormis le fait qu’elles ne sont pas plausibles et qu’elles défient en fait toute logique [687]. Ces confabulations ont été décrites chez des patients présentant un état confusionnel, une démence avancée ou qui se trouvaient dans la phase initiale d’un état de confabulations comportementales spontanées [202].


Confabulations comportementales spontanées


Les confabulations comportementales spontanées (behaviourally spontaneous confabulations) représentent, au contraire, un syndrome qui a une signification neurobiologique claire [685, 687]. Les patients, souffrant d’une amnésie avec mauvaise capacité de rappel et désorientation, décrivent soit spontanément, soit sur questions, des événements inventés et des projets inappropriés par rapport au cours de la réalité. Ainsi, une patiente ayant souffert d’une hémorragie sous-arachnoïdienne suite à la rupture d’un anévrysme de l’artère communicante antérieure, et présentant un trouble mnésique sévère, quitta soudainement la salle d’examen en prétendant qu’elle devait allaiter son enfant, alors que ce dernier était âgé de 35 ans. Une autre patiente – ex-médecin – quittait de façon récurrente sa chambre à la clinique avec la conviction qu’elle devait effectuer des gardes aux urgences médicales, alors qu’elle avait en fait pris sa retraite 15 ans auparavant. La particularité de ce trouble est liée au fait que les patients racontent des histoires inventées, mais fondées sur des habitudes qui n’ont plus de rapport avec leur réalité actuelle.

Diverses études ont montré que ce trouble repose sur l’échec d’un mécanisme de filtre préconscient qui, chez le sujet sain, adapte la représentation corticale d’une trace mnésique activée selon son rapport avec la réalité actuelle avant même que son contenu ne soit reconnu [685, 700, 704]. Les confabulations spontanées ne sont pas accessibles à une correction consciente; un patient qui confabule est aussi convaincu de sa réalité (lieu, temps, tâches) qu’un sujet sain. Ce trouble, symbolisé dans la figure 7.2, explique également la présence d’une désorientation chez beaucoup de patients amnésiques [707]. Il est apparemment beaucoup moins important pour l’orientation temporospatiale que l’information ait été enregistrée dans son intégrité que le fait que les traces mnésiques activées et filtrées se rapportent effectivement à la réalité actuelle.








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Fig. 7-2
– Illustration schématique des différents troubles mnésiques (d’après A. Schnider, C. von Daniken, K. Gutbrod. : Disorientation in amnesia : a confusion of memory traces.Brain 1996 ; 119 : 1627-1632 [707]).a : une mémoire normale nécessite la disponibilité de contenus mnésiques mais également la capacité à détecter quelle information se rapporte à la réalité actuelle et son importance pour l’action immédiate. b : une amnésie associée à des troubles de la reconnaissance signale un trouble du stockage de l’information ; la capacité à traiter le contenu mnésique se rapportant à la réalité n’est pas altérée même si les contenus mnésiques à disposition sont restreints. c : lorsque les traces mnésiques activées ne sont plus filtrées en fonction de leur rapport avec la réalité en cours, tout souvenir conscient ou inconscient peut diriger l’action et la pensée. Ce trouble est à l’origine des confabulations comportementales spontanées et de la désorientation en cas d’amnésie.




EXAMEN


Une amnésie antérograde est facile à diagnostiquer, et cela avec une grande fiabilité. Un test mnésique doit comprendre l’évaluation de la capacité d’apprentissage, du rappel libre différé, du rappel différé indicé et de la reconnaissance. Afin que l’examen soit à la fois fiable et d’une durée acceptable, on peut présenter au patient 8 mots de fréquence moyenne et de catégories sémantiques différentes (mots qui ne sont ni très fréquents, ni très rares) [78]. Le protocole d’examen présenté dans le tableau 10.I comprend un test mnésique tel que nous l’utilisons régulièrement. La liste des 8 mots est présentée oralement à un rythme de 1 mot par seconde et le patient doit la répéter. L’ordre dans lequel les mots sont répétés ne joue aucun rôle. Cinq essais sont effectués. On observe normalement une nette augmentation de l’apprentissage du 1 er au 5 e essai. Des sujets sains devraient pouvoir répéter au moins 7 mots lors du 5 e essai.


Lorsqu’un patient n’est pas en mesure de répéter plusieurs mots, le rappel indicé (cued recall) est évalué. Dans ce cas, on donne au patient des indices sur l’appartenance au groupe du mot exigé (par exemple: «Une fleur était dans la liste, savez-vous laquelle ?»). Les patients qui présentent la diminution normale des capacités mnésiques liée à l’âge peuvent -contrairement aux patients souffrant de maladie d’Alzheimer – généralement retrouver le mot [594]. Les patients souffrant de troubles frontaux peuvent également profiter de ces indices.

Enfin, la reconnaissance est testée. On présente au patient 3 mots de même catégorie (par exemple: sapin, hêtre, épicéa) avec la consigne de choisir le mot qui était présent lors du test de mémoire. Un autre moyen d’évaluer la reconnaissance est de lire au patient une série de mots, dans laquelle les mots cibles sont mélangés à des distracteurs (des mots qui n’ont pas été présentés lors du test). Le patient doit alors dire pour chaque mot énoncé s’il était présent dans le test de mémoire. Cet examen teste également la précision de la reconnaissance. On ne sait cependant pas si l’une de ces méthodes a un avantage sur l’autre.

Pour l’examen de la mémoire non verbale (spatiale, figurative), le rappel différé de la figure complexe de Rey est utilisé [641] (figure 7-3). Environ 20 à 30 minutes après avoir effectué la copie, le patient doit essayer de reproduire la figure de mémoire sur une feuille blanche. On considère qu’un patient a dessiné correctement la figure lorsque 9 des 18 éléments de la figure sont reproduits. Cependant cette limite doit être corrigée vers le bas en fonction de l’âge (description plus précise dans [459]). Le fait qu’un patient reproduise la figure en procédant à une rotation de 90° indique qu’il souffre d’un trouble mnésique non verbal. Dans le cadre de l’évaluation de la mémoire non verbale, on peut demander au patient, de dessiner de mémoire tous les dessins qu’il a produits lors de l’examen (pour exemple, voir la figure 5.2). Ce test n’est pas précis mais permet de recueillir une impression sur les capacités mnésiques non verbales d’un patient. Lors du processus décisionnel clinique, les capacités mnésiques doivent être évaluées en rapport avec l’état général du patient et de ses autres capacités cognitives, ce qui nécessite, comme c’est le cas pour chaque examen clinique, un certain degré d’intuition, qui ne peut être remplacé, même par les meilleurs tests standardisés.








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Fig. 7-3
– Rappel différé de la figure complexe de Rey.a : rappel normal avec suffisamment d’éléments (patient âgé de 29 ans ayant subi une opération d’un kyste colloïde du 3 e ventricule). b : rappel insuffisant avec trop peu d’éléments (patient âgé de 35 ans ayant subi une hémorragie sous-arachnoïdienne suite à une rupture d’un anévrysme de l’artère communicante antérieure). c : un rappel différé tourné de 90° indique-indépendamment du nombre des éléments rappelés – un trouble mnésique non verbal (patient âgé de 45 ans souffrant de lésions lacunaires bilatérales de l’isthme temporal suite à une hypertension diastolique chronique). d : rappel différé sévèrement confabulatoire avec persévération sur différents éléments. Ce rappel parle – en plus des troubles mnésiques – pour un trouble frontal (patient âgé de 28 ans souffrant de contusions frontales bilatérales).


L’examen décrit ci-dessus est généralement suffisamment fiable pour détecter une amnésie antérograde et, dans la plupart des cas, suffit pour établir une décision clinique. Cependant, lorsqu’il s’agit de mettre en évidence des troubles mnésiques subtils ou de procéder, dans le cadre d’une expertise, à une comparaison avec une population de sujets du même âge, l’utilisation de tests neuropsychologiques standardisés s’impose. Il existe de nombreux tests mnésiques antérogrades qui ont fait leur preuve. Le California Verbal Learning Test est fréquemment utilisé pour tester la mémoire verbale [229]. Une alternative est constituée par le test des 15 mots de Rey (RAVLT: Rey Auditory Verbal Learning Test [642]), dans lequel le patient doit apprendre 15 mots et doit, plus tard, les répéter librement et les reconnaître. Ce test a l’avantage d’avoir son pendant non verbal: le test de mémoire figurative de Rey (RVDLT: Rey Visual Design Learning Test [642, 734]).

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May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Troubles Mnésiques

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