anatomiques et physiopathologiques

Chapitre 7 Rappels anatomiques et physiopathologiques


Comprendre comment un rachis fonctionne, savoir quelles sont les diverses contraintes auxquelles il est soumis et quels sont ses points faibles constituent des notions indispensables à connaître avant toute incursion dans le domaine ostéopathique.


Sans un minimum de connaissances anatomiques, biomécaniques et physiopathologiques sur le rachis, il est utopique de vouloir découvrir le (ou les) mécanisme(s) ayant présidé à la survenue des symptômes et de prétendre en préciser la localisation.


Il convient également d’avoir de bonnes notions sur l’influence des structures avoisinantes notamment celle exercée par la cage thoracique et les articulations sacro-iliaques.


De même, on ne saurait trop conseiller l’étude approfondie du système musculaire attenant (insertion, trajet, innervation, fonction) en raison de la fréquence de sa participation en pathologie rachidienne.


Pour être efficace, tout en restant inoffensif, il faut en effet avoir compris les raisons justifiant les précautions à prendre de manière à être capable dans chaque circonstance de choisir la ou les technique(s) les plus appropriée(s). Ceci est réalisable seulement avec une bonne connaissance des forces mises en jeu lors des manœuvres ostéopathiques et de leurs répercussions biomécaniques et physiopathologiques.




Solidité vertébrale (fig. 7-1)


Elle provient autant de la capacité de résistance de ses différents éléments constitutifs (vertèbres, disques et ligaments) que de la manière dont ces derniers sont agencés.



Le corps vertébral, au-dessous de 40 ans, doit sa résistance presque autant à sa coque qu’au tissu trabéculaire. Au-delà, cette proportion change nettement en faveur de la première (65 % contre 35 %). La disposition oblique en sens contraire des couches lamellaires successives de l’anneau fibreux discal normal explique sa quasi-invulnérabilité aux compressions verticales. La cohésion entre les disques et les vertèbres est assurée par sept structures ligamentaires réparties sur cinq plans différents : ligaments communs vertébraux antérieurs (LCVA) et postérieurs (LCVP), ligaments intertransversaires, ligaments jaunes, ligaments capsulaires, ligaments inter- et sus-épineux.


Soulignons à ce sujet la résistance du LCVA lombaire, dont la charge de rupture est le double du LCVP (34 kg contre 17 kg). Le ligament jaune assume une double fonction de protection et de maintien du disque sous tension au repos, même lors des extensions extrêmes, avec encore une réserve d’élasticité disponible de 5 %. Cela explique pourquoi aucun bourrelet intrarachidien n’apparaît à son niveau lors des mouvements de la colonne vertébrale.


Cette configuration rachidienne a une impressionnante capacité de résistance aux compressions verticales susceptible – au-delà de 60 ans – de s’échelonner, in vitro, de 800 à 350 kg.



Mobilité vertébrale


Elle se déroule normalement harmonieusement par la succession alternée des disques et des vertèbres et de la hauteur discale. Elle dépend à chaque étage de la morphologie vertébrale et de l’orientation prise par les facettes articulaires postérieures et enfin de la présence d’éléments osseux surajoutés, comme les côtes et le sternum (fig. 7-2).



Schématiquement, on peut l’analyser ainsi :








Protection du système nerveux


De multiples dispositions tant intrarachidiennes qu’à la sortie des trous de conjugaison contribuent à l’assurer.


À l’intérieur même du canal rachidien, c’est d’abord la situation centrale occupée par la moelle épinière et les racines, évitant à ces dernières d’être directement en contact avec la paroi osseuse et les disques. De plus, en position neutre, ces éléments nerveux sont normalement détendus et disposent ainsi d’une certaine marge de sécurité lors de la flexion. C’est ensuite l’existence jusqu’à T12–L1 d’une vingtaine de replis étagés bilatéraux unissant la pie-mère à la dure-mère et solidarisant ainsi la moelle épinière avec son enveloppe protectrice. La présence du liquide céphalorachidien intervient également pour amortir les chocs. Enfin, le dernier élément protecteur est constitué par le tissu adipeux, le plexus veineux péridural s’interposant entre la paroi et le système nerveux, et aussi par le ligament jaune, qui tapisse toute la moitié postérieure du canal rachidien.


À la sortie de certains trous de conjugaison cervicaux, S. Sunderland fait état de la présence de ligaments reliant les racines nerveuses aux apophyses transverses voisines. Selon lui, cette particularité anatomique constitue un véritable dispositif de sécurité, car elle permet de s’opposer aux risques d’étirement qui pourraient s’observer lors des tractions si le jeu radiculaire s’effectuait librement.

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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on anatomiques et physiopathologiques

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