Cas 99 Protrusion discale antérieure et renflement postérieur de T6

OBJECTIF

Dire aux patients blessés qui ressentent une réelle douleur qu’ils devraient récupérer dans les 6 semaines après leur accident est parfois inapproprié.

PATIENT(E)

Un homme de 44 ans, travailleur manuel, de forte musculature qui ne fume pas et boit de l’alcool occasionnellement.

ANTÉCÉDENTS

Dix mois auparavant, il était le conducteur ceinturé d’une voiture quand il a vu qu’un autre véhicule allait entrer en collision avec le sien ; alors, juste avant l’impact, il a essayé de s’allonger sur les sièges en pensant que cela pouvait le protéger. Immédiatement après l’impact, il a ressenti une douleur importante dans le rachis thoracique inférieur et dans la partie inférieure gauche de la cage thoracique. Il a été conduit en ambulance jusqu’à l’hôpital où des radiographies thoraciques ont été réalisées, lesquelles ont montré : « une fracture possible de la 8^e côte gauche et la présence d’une atélectasie à la base gauche du poumon qui peut très bien indiquer la présence d’une contusion pulmonaire ». Une analyse d’urine a été effectuée et s’est avérée normale. L’abrasion liée à la ceinture de sécurité à la partie inférieure et gauche de son thorax a été désinfectée, il a pris des antalgiques, puis a quitté l’hôpital.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 99.1)

Une douleur constante depuis 10 mois avec intensité variable du côté gauche de la partie inférieure de son rachis thoracique qui irradie périodiquement à la partie inférieure de la cage thoracique et de ce côté jusqu’à la ligne médioclaviculaire depuis un accident de voiture. L’effort de poussée cause une petite augmentation des douleurs. Le fait de s’allonger ne provoque rien de particulier. Lorsqu’il se tourne la nuit, la douleur peut le réveiller, mais il n’y a pas de douleur à proprement parler pendant la nuit. Lorsqu’il se réveille le matin, les douleurs de la partie inférieure de son thorax à gauche et dans la cage thoracique sont plus prononcées. Le travail aggrave les symptômes. Une urographie intraveineuse a été pratiquée, montrant une fonction rénale normale. Il n’a pas de problème vésicosphinctérien. Les manipulations physiothérapiques de son rachis thoracique ont apparemment aggravé ses symptômes, et il a arrêté ce traitement. On lui a prescrit des AINS qui ont temporairement amélioré les symptômes. Il s’est senti frustré qu’on lui dise qu’il « devrait avoir récupéré dans les 6 semaines après son accident » et il a eu l’impression d’avoir été traité comme un « simulateur ». Il a dit que tout ce qu’il voulait c’était savoir la cause de ses symptômes et comment il devait éviter de les aggraver.

Figure 99.1

ÉTIOLOGIE

Un accident de voiture il y a 10 mois.

EXAMEN CLINIQUE

À la station debout, il n’y avait pas de mise en évidence clinique d’une obliquité pelvienne ni d’une scoliose. Une cicatrice pigmentée marron, semi-circulaire, à la partie inférieure et gauche de sa cage thoracique était notée (fig. 99.2).

Figure 99.2 Abrasion de la ceinture de sécurité au niveau inférieur gauche de la cage thoracique.

La percussion de son rachis thoracique déclenchait une douleur approximativement de niveau T9–T10. La palpation profonde des muscles paraspinaux déclenchait une petite douleur du côté gauche de niveau T9–L1. Les réflexes ostéotendineux aux membres inférieurs étaient normaux, ainsi que le réflexe cutané plantaire. La sensibilité vibratoire aux chevilles était normale. La sensibilité à la piqûre sur les côtés postérieurs et latéraux de son torse et au niveau de ses membres inférieurs était normale. Dans la position couchée, l’élévation de la jambe droite était mesurée à 90° et sans douleur ; au niveau de la jambe gauche, cette mesure était de 70° et aggravait la douleur dans la partie inférieure gauche de sa cage thoracique. La flexion bilatérale des hanches aggravait la douleur dans la partie inférieure gauche de sa cage thoracique ; l’addition d’une flexion du rachis cervical provoquait une douleur encore plus importante. Le test d’élévation bilatérale actif des jambes de Milgram déclenchait une augmentation de la douleur à la partie inférieure gauche de sa cage thoracique. Les réflexes superficiels abdominaux étaient normaux ainsi que le signe de Beevor.

Les amplitudes de mobilité active de son rachis thoracique étaient complètes, mais déclenchaient une douleur du côté gauche de sa portion inférieure, et dans la région inférieure gauche de sa cage thoracique jusqu’à la ligne médioaxillaire. La compression de la cage thoracique dans le sens antéropostérieur et en latéral ne déclenchait pas de douleur ; la compression oblique déclenchait une douleur du côté antérieur gauche de la partie inférieure de la cage thoracique.

Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue

Related

Related posts:

9: Sarcome d’Ewing 42: Protrusion discale intervertébrale latérale marquée au niveau L3–L4 22: Kyste de Tarlov sacral 48: Remplacement par un disque artificiel Charité des disques intervertébraux L4–L5 et L5–S1 dégénératifs 100: Protrusions postérieures des disques intervertébraux T5–T6 et T11–T12 54: Dissection de l’artère vertébrale

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Join

Full access? Get Clinical Tree