Cas 92 Ossification post-traumatique du ligament longitudinal antérieur

OBJECTIF

Se souvenir du rôle possible du système nerveux sympathique quand les patients présentent des symptômes de dysautonomie.

PATIENT(E)

Un homme marié de 51 ans, travailleur sédentaire qui ne fume pas et ne boit pas.

ANTÉCÉDENTS

Le patient n’a pas eu de maladie inhabituelle dans l’enfance ou à l’âge adulte, sauf quelques douleurs du sternum depuis une blessure survenue environ 2 ans auparavant ; on lui a dit que cette douleur était due à une « indigestion ».

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 92.1)

Une douleur du rachis thoracique inférieur qui irradie jusqu’à la région infrascapulaire depuis une agression il y a 2 ans. Quand cette douleur est intense, il se sent « oppressé ».

Figure 92.1

Les médicaments, les manipulations du rachis, la physiothérapie et les traitements par acupuncture n’ont pas apporté de soulagement.

ÉTIOLOGIE

Le patient a été agressé par une personne de fort gabarit qui l’a frappé à la tête avec suffisamment de force pour qu’il soit propulsé en arrière et que la partie inférieure de son rachis thoracique heurte une étagère. Son rachis thoracique s’est arqué en arrière et a « tourné autour de l’étagère » ; il a entendu et ressenti une sensation d’ « étirement » dans la partie inférieure du rachis thoracique. Il a pensé que sa chemise était déchirée mais après vérification ce n’était pas le cas. Il a perdu connaissance pendant quelques secondes ; après être revenu à lui, il s’est senti « essoufflé » et étourdi mais apparemment capable de se défendre. Il a senti qu’il ne pouvait pas respirer correctement ; par conséquent, son médecin traitant lui a fait passer des radiographies du rachis thoracique et lui a donné de la cortisone suivie d’un traitement physiothérapique. Il n’avait jamais eu de douleur du rachis thoracique avant l’agression décrite ci-dessus.

EXAMEN CLINIQUE

Les réflexes ostéotendineux aux membres supérieurs et inférieurs étaient normaux. La sensibilité à la piqûre était normale sur les bras et les jambes à l’exception d’une sensation diminuée (hypoesthésie) dans l’hallux droit (L5). Le toucher léger était normal autant aux membres qu’au torse. L’auscultation du cœur et des poumons était normale. La sensibilité vibratoire aux chevilles et aux coudes était normale. La percussion du rachis thoracique inférieur retrouvait une augmentation locale de la douleur au niveau T7–T10. La palpation des muscles paraspinaux retrouvait une douleur au niveau T7–T10 de manière bilatérale. La manœuvre de Valsalva n’augmentait pas la douleur ; une lésion comprimant le canal spinal paraissait donc peu probable. La force de préhension était normale. La force dans les membres inférieurs était normale. Le réflexe cutané plantaire était normal.

L’inclinaison passive latérale et gauche du rachis était limitée de 10 % environ en raison d’une douleur entre T10 et L1. L’inclinaison latérale droite était limitée d’à peu près 10 % du fait d’une douleur au niveau T8 qui irradiait jusqu’à la scapula droite. Les rotations droite et gauche étaient limitées d’approximativement 20 % en raison d’une douleur de la région T7–T8. Les amplitudes de mobilité active du rachis thoracique étaient les suivantes.

1. Flexion – limitée d’environ 10 % en raison d’une sensation de « souffle coupé ».

2. Extension – limitée d’environ 50 % en raison d’une douleur de niveau T7–T8.

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