Chapitre 9. Palpation osseuse et ligaments du membre inférieur
Plan du chapitre
Les os, repères osseux et articulations des régions suivantes sont exposés.
Section 1 bassin, 114
Section 2 cuisse et jambe, 118
Section 3 face médiale du pied, 123
Section 4 face latérale du pied, 126
Section 5 face dorsale du pied, 128
Section 6 face plantaire du pied, 130
Section 7 ligaments du membre inférieur, 132
Objectifs du chapitre
Après avoir terminé ce chapitre, l’étudiant doit être capable de réaliser les éléments suivants.
1. Définir les concepts clés de ce chapitre.
2. Palper chacun des os, repères osseux et articulations de ce chapitre (énumérés dans les concepts-clés).
3. Citer le ou les muscles qui s’insèrent sur chacun des repères osseux de ce chapitre.
4. Décrire l’emplacement de chacun des ligaments du membre inférieur.
Présentation
Le chapitre 7 présente les ligaments et la palpation des os, repères osseux et articulations du membre supérieur. Le chapitre 8 présente les ligaments et la palpation des os, repères osseux et articulations de la partie axiale du corps.
Section 1 : Bassin
Figure 9-1. |
Vue oblique inférolatérale de la partie postérieure du bassin. EIPS : épine iliaque postérosupérieure. |
Figure 9-2. |
Crête iliaque. La crête iliaque est sous-cutanée et aisément palpable. Le patient étant en procubitus, placez vos doigts palpatoires sur la crête iliaque et suivez-la aussi loin que possible en avant. Elle se termine à l’épine iliaque antérosupérieure (EIAS). Puis suivez la crête iliaque en arrière, jusqu’à l’épine iliaque postérosupérieure (EIPS). RAPPEL : Les muscles suivants s’insèrent sur la crête iliaque : grand dorsal, groupe des érecteurs du rachis, carré des lombes, oblique externe, oblique interne, transverse de l’abdomen, grand fessier et tenseur du fascia lata. |
Figure 9-3. |
Épine iliaque postérosupérieure. L’épine iliaque postérosupérieure (EIPS) est la partie la plus postérieure de la crête iliaque et est habituellement assez saillante pour être à la fois visible et facilement palpable. Elle se situe à environ 5 cm du milieu de la partie supérieure (la base) du sacrum. L’EIPS est facilement repérée parce que la peau s’enfonce autour de sa partie médiale, formant une fossette chez la plupart des individus. Repérez d’abord visuellement la fossette, puis palpez le fond de la fossette, en appuyant légèrement en latéral contre l’EIPS. RAPPEL : Les muscles grand dorsal et grand fessier s’insèrent sur l’EIPS. |
Figure 9-4. |
Sacrum. Depuis l’EIPS, palpez la ligne médiane du sacrum en cherchant les tubercules sacrés. Après avoir repéré un des tubercules sacrés, continuez à palper vers le haut et le bas pour trouver les autres tubercules sacrés. Le deuxième tubercule sacré se trouve habituellement au niveau des EIPS. Remarque : l’articulation sacro-iliaque (SI), située de chaque côté entre le sacrum et l’iliaque, n’est pas directement palpable en raison de l’avancée de l’EIPS et de la présence des ligaments. RAPPEL : Les muscles suivants s’insèrent sur la face postérieure du sacrum : grand dorsal, groupe des érecteurs du rachis, groupe des transversaires épineux et grand fessier. Le piriforme et l’iliaque s’insèrent à la face antérieure du sacrum. |
Figure 9-5. |
Coccyx. Le coccyx est situé directement en caudal par rapport au sacrum. Il est sous-cutané et habituellement facile à palper. À la partie la plus supérieure du coccyx, on peut généralement palper l’articulation sacrococcygienne. RAPPEL : Le muscle grand fessier s’insère sur le coccyx. |
Figure 9-6. |
Tubérosité ischiatique. La tubérosité ischiatique se situe profondément sous le pli sous-fessier, légèrement en médial par rapport au milieu de la fesse. Il vaut mieux la palper par un abord inférieur, pour éviter que les doigts palpatoires le palpent à travers le grand fessier. Une pression modérée ou profonde est nécessaire pour palper la tubérosité ischiatique. Mais elle n’est pas difficile à palper et n’est pas sensible pour le patient. Une fois que vous l’avez repérée, faites une pression glissée palpatoire en travers de la tubérosité ischiatique, horizontalement et verticalement, pour la palper entièrement. RAPPEL : Les muscles grand adducteur, jumeau inférieur, carré fémoral et ischiojambiers s’insèrent sur la tubérosité ischiatique. |
Figure 9-7. |
Grand trochanter du fémur. Palper le grand trochanter du fémur avec les repères osseux de la partie postérieure du bassin est justifié parce que la majorité des muscles de la partie postérieure du bassin ont leur insertion distale sur le grand trochanter. Il est relativement gros (environ 4 × 4 cm) et sous-cutané, et donc assez facile à palper. En partant de la tubérosité ischiatique, palpez au même niveau (ou légèrement au-dessus) sur la partie proximale et latérale de la cuisse, et vous pourrez trouver le grand trochanter. Faites une pression glissée palpatoire dessus verticalement et horizontalement pour le sentir dans son entier. RAPPEL : Les muscles suivants s’insèrent sur le grand trochanter : moyen fessier, petit fessier, piriforme, jumeau supérieur, obturateur interne, jumeau inférieur et vaste latéral. |
Figure 9-8. |
Vue oblique inférolatérale de la partie antérieure du bassin. EIAI : épine iliaque antéro-inférieure ; EIAS, épine iliaque antérosupérieure. |
Figure 9-9. |
Épine iliaque antérosupérieure. L’épine iliaque antérosupérieure (EIAS) est la partie la plus antérieure de la crête iliaque. Elle est habituellement assez proéminente pour être à la fois visible et facilement palpable. Depuis la crête iliaque (voir figure 9-2), continuez à palper vers l’avant jusqu’à atteindre l’EIAS. RAPPEL : Les muscles tenseur du fascia lata et sartorius s’insèrent sur l’EIAS. |
Figure 9-10. |
Épine iliaque antéro-inférieure. L’épine iliaque antéro-inférieure (EIAI) peut être difficile à palper en raison de l’épaisseur de la musculature qui la recouvre. Une technique pour la repérer consiste à descendre de l’EIAS juste en caudal et à chercher l’EIAI plus en profondeur dans les tissus. Cependant, le meilleur moyen est de repérer d’abord le muscle droit fémoral, du groupe du quadriceps, et de le suivre en proximal jusqu’à son insertion sur l’EIAI, la hanche du patient étant fléchie passivement. Remarque : cela exige une aisance et une habitude avec la palpation du muscle droit fémoral (voir p. 433). RAPPEL : Le muscle droit fémoral s’insère sur l’EIAI. |
Figure 9-11. |
Os pubien et tubercule pubien. L’os pubien se situe à la partie tout inférieure de l’abdomen. Le tubercule pubien se trouve sur la surface antérieure du corps de l’os pubien, près de la symphyse pubienne, et à peu près au même niveau que le bord supérieur du grand trochanter. Pour repérer le pubis, commencez par palper plus haut sur la paroi abdominale antérieure, puis palpez prudemment et progressivement plus bas, en appuyant avec douceur sur la paroi abdominale, jusqu’à sentir le pubis. Utiliser le bord ulnaire de la main et diriger la pression vers l’arrière et le caudal facilite la palpation. Il est important que les muscles de la paroi abdominale soient relâchés afin que, quand on atteint l’os pubien, on le sente facilement. RAPPEL : Les muscles suivants s’insèrent sur la branche supérieure du pubis et/ou le corps du pubis : droit de l’abdomen, pectiné, long adducteur, gracile et court adducteur. |
Section 2 : Cuisse et jambe
Figure 9-12. |
Vue distale de la partie antérieure et proximale de la cuisse. |
Figure 9-13. |
Grand trochanter. Commencez la palpation de la cuisse en repérant à nouveau le grand trochanter du fémur. Le grand trochanter se situe à la partie latérale et proximale de la cuisse, approximativement au même niveau que le tubercule pubien. Il est relativement gros (environ 4 × 4 cm) et sous-cutané et donc facile à palper. Faites une pression glissée palpatoire dessus verticalement et horizontalement pour le sentir dans son entier. RAPPEL : Les muscles suivants s’insèrent sur le grand trochanter : moyen fessier, petit fessier, piriforme, jumeau supérieur, obturateur interne, jumeau inférieur et vaste latéral. |