12. Région n° 3—Palpation des muscles de la tête

Chapitre 12. Région n° 3—Palpation des muscles de la tête


Plan du chapitre



Épicrânien, 223




Extension aux muscles temporopariétal et auriculaires, 225


Temporal, 226


Masséter, 228


Ptérygoïdien latéral, 231


Ptérygoïdien médial, 234


Muscles de l’expression faciale, 237


Récapitulatif essentiel et approfondi : muscles de la tête, 255

Objectifs du chapitre
Après avoir terminé ce chapitre, l’étudiant doit être capable, pour chaque muscle traité dans ce chapitre, de réaliser les éléments suivants.




1. Énoncer les insertions.


2. Énoncer les actions.


3. Décrire la position de départ pour la palpation.


4. Décrire et expliquer l’objectif de chaque étape palpatoire.


5. Palper chaque muscle.


6. Indiquer la « clé palpatoire ».


7. Décrire les positions alternatives de palpation.


8. Indiquer l’emplacement des points gâchettes les plus courants.


9. Décrire les zones de projection des points gâchettes.


10. Énoncer les facteurs les plus courants qui induisent et/ou perpétuent les points gâchettes.


11. Énumérer les symptômes les plus couramment provoqués par les points gâchettes.


12. Décrire et réaliser un étirement.



Présentation









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Des démonstrations vidéo de la palpation des muscles de ce chapitre sont présentées dans le chapitre 12 sur le DVD 1.









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Figure 12-1.
Vue latérale superficielle des muscles de la tête.









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Figure 12-2.
Vues antérieures superficielle et intermédiaire des muscles de la tête.









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Figure 12-3.
Vue postérieure superficielle des muscles de la tête.




ÉPICRÂNIEN—DÉCUBITUS





❑ ACTIONS :





❑ Tire vers l’arrière la partie antérieure du cuir chevelu (élève les sourcils) ; tire vers l’avant la partie postérieure du cuir chevelu











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Figure 12-5
Palpation du corps du frontal de l’épicrânien droit.





❑ Patient en décubitus


❑ Thérapeute assis à la tête de la table


❑ Doigts palpatoires sur le front du patient


Étapes palpatoires :





1. Vos doigts palpatoires étant sur le front du patient, lui demander de lever les sourcils et chercher à sentir la contraction du frontal (voir figure 12-5). Une fois senti, palper le corps du frontal dans son ensemble.


2. Palper à présent l’os occipital du patient, lui demander de lever les sourcils et chercher à sentir la contraction de l’occipital (figure 12-6). Une fois senti, palper l’occipital dans sa totalité.








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Figure 12-6
Palpation des corps des occipitaux droit et gauche des muscles épicrâniens.



3. Une fois l’épicrânien repéré, demander au patient de le décontracter, puis le palper pour évaluer sa tension de repos.









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Figure 12-4.
Vue latérale de l’épicrânien droit. Le trapèze et le sternocléidomastoïdien ont été estompés.



Position alternative de palpation

Les deux corps musculaires de l’épicrânien (le frontal et l’occipital) sont facilement accessibles sur le patient assis. Le corps de l’occipital peut lui aussi être aisément palpé sur le patient en procubitus.







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Clé palpatoire : Palper au niveau des os frontal et occipital.






POINTS GÂCHETTES






1. Les points gâchettes de l’épicrânien sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique du muscle (du fait de l’habitude constante de plisser le front) ou par un traumatisme direct. En outre, les points gâchettes dans le corps de l’occipital sont souvent provoqués ou perpétués par des points gâchettes dans la musculature cervicale postérieure ; et les points gâchettes dans le corps du frontal sont souvent provoqués ou perpétués par des points gâchettes dans le chef claviculaire du sternocléidomastoïdien (SCM).


2. Les points gâchettes du corps de l’occipital ont tendance à engendrer un mal de tête à l’arrière de la tête et en arrière de l’œil, un inconfort quand une pression s’exerce sur le dos de la tête (par exemple l’appui contre un oreiller la nuit ou contre le dossier d’une chaise), et même une douleur d’oreille éventuellement. Les points gâchettes dans le corps du frontal ont tendance à engendrer un mal de tête au niveau du front et sont également susceptibles de comprimer le nerf supraorbitaire (entraînant un mal de tête au niveau du tronc, accompagné de symptômes plus caractéristiques d’une compression nerveuse, à types de fourmillements et de picotements).


3. Les zones de projection des points gâchettes de l’occipital doivent être distinguées de celles du splénius du cou et du temporal ; les zones de projection des points gâchettes du frontal doivent être distinguées de celles des muscles SCM, temporal, masséter, orbiculaire de l’œil et grand zygomatique.


4. Les points gâchettes de l’épicrânien sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme des migraines ; par ailleurs, les points gâchettes du corps de l’occipital sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme une névralgie du grand occipital.


5. Des points gâchettes associés à ceux de l’épicrânien se produisent fréquemment dans le trapèze supérieur, le semi-épineux de la tête et le corps postérieur du digastrique. Des points gâchettes associés à ceux du frontal surviennent souvent dans le chef claviculaire du SCM.











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Figure 12-7.
Points gâchettes courants de l’épicrânien et leurs zones de projection correspondantes. A. Vue antérieure. B. Vue latérale.






EXTENSION













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Figure 12-8
Autres muscles du cuir chevelu. A. Vue latérale des muscles temporopariétal et auriculaire droits. B. Palpation du temporopariétal droit.


Pour palper les muscles auriculaires, palpez immédiatement en avant, ou au-dessus, ou en arrière de l’oreille, et demandez au patient de bouger l’oreille dans cette direction, en cherchant à sentir la contraction du muscle auriculaire correspondant. Là encore, très peu de personnes peuvent consciemment contracter ces muscles ; aussi est-il habituellement nécessaire de les palper en fonction de leur localisation quand ils sont décontractés.


TEMPORAL—DÉCUBITUS





❑ ACTIONS :





❑ Élévation et rétraction de la mandibule dans les articulations temporomandibulaires (ATM)











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Figure 12-10
Position de départ pour la palpation du temporal droit en décubitus.





❑ Patient en décubitus


❑ Thérapeute assis à la tête de la table


❑ Doigts palpatoires sur la fosse temporale


Étapes palpatoires :





1. Les doigts palpatoires étant sur la fosse temporale, demander au patient d’alternativement contracter et décontracter le temporal. Cela s’obtient en serrant les dents et en relâchant la mâchoire alternativement. Chercher à sentir la contraction du temporal quand le patient serre les dents (figure 12-11).








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Figure 12-11
Palpation du temporal droit pendant que la patiente serre les dents.



2. Une fois la contraction du temporal sentie, palper le muscle en son entier pendant que le patient continue à contracter et décontracter comme indiqué à l’étape 1.


3. Une fois le temporal repéré, demander au patient de le décontracter, puis le palper pour évaluer sa tension de repos.









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Figure 12-9.
Vue latérale du temporal droit. Le masséter a été estompé.







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Clé palpatoire : Serrer les dents.









1. Serrer les dents exige une élévation de la mandibule dans les articulations temporomandibulaires et donc l’activation du temporal.


2. La majeure partie du temporal est superficielle et aisément palpable. Seule une petite portion, à son extrémité inférieure (celle qui se trouve en profondeur sous l’arc zygomatique et l’insertion inférieure sur la mandibule), n’est pas facilement palpable.


3. On peut accéder à l’insertion inférieure du temporal sur la mandibule et la palper, surtout si le patient ouvre grand la bouche, provoquant l’abaissement du processus coronoïde de la mandibule derrière l’arc zygomatique. Cependant, si on demande au patient de contracter le temporal en élevant la mandibule dans les ATM, le masséter, plus superficiel, se contractera aussi, rendant la palpation de l’insertion mandibulaire du temporal difficile. Pour cette raison, mieux vaut essayer de palper l’insertion mandibulaire du temporal la musculature étant relâchée.



Position alternative de palpation—assise

Le temporal se palpe facilement aussi sur le patient assis.






POINTS GÂCHETTES






1. Les points gâchettes du temporal sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique du muscle (par exemple en serrant ou en grinçant régulièrement des dents, en abusant des chewing-gums ou en se rongeant les ongles), par un étirement prolongé (par exemple en gardant la bouche ouverte pendant des soins dentaires prolongés), par asymétrie d’occlusion (mauvais articulé dentaire), posture en antépulsion de la tête (entraînant une traction sur les muscles hyoïdiens qui, à leur tour, tirent sur la mandibule, obligeant le temporal à se contracter), dysfonction de l’articulation temporomandibulaire (ATM), traumatisme direct, exposition à un courant d’air froid sur la tête, stress émotionnel, ou par des points gâchettes dans le trapèze supérieur ou le sternocléidomastoïdien (SCM).


2. Les points gâchettes du temporal ont tendance à produire des maux de tête, une douleur et une hypersensibilité dans les dents supérieures et la gencive adjacente, une asymétrie d’occlusion, ou une douleur dans les ATM.


3. Les zones de projection des points gâchettes du temporal doivent être distinguées de celles des muscles trapèze supérieur, SCM, masséter, ptérygoïdiens latéral et médial, semi-épineux de la tête, orbiculaire de l’œil et buccinateur.


4. Les points gâchettes du temporal sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme des maux de tête, une pathologie dentaire, ou un trouble des ATM (par exemple arthrose ou autre perturbation articulaire interne).


5. Des points gâchettes associés surviennent fréquemment dans le temporal controlatéral, les masséters homo- et controlatéraux, les ptérygoïdiens latéral et médial, le trapèze supérieur et le SCM.









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Figure 12-13.
Vue latérale illustrant les points gâchettes courants du temporal et leurs zones de projection correspondantes.

ÉTIREMENT DU TEMPORAL









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Figure 12-14.
Un étirement du temporal et du masséter droits. Le patient ouvre la mâchoire aussi largement que possible ; la main fournit une aide.


MASSÉTER—DÉCUBITUS





❑ ACTIONS :





❑ Élévation, protraction et rétraction de la mandibule dans les articulations temporomandibulaires (ATM)











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Figure 12-16
Position de départ pour la palpation du masséter droit en décubitus.





❑ Patient en décubitus


❑ Thérapeute assis à la tête de la table


❑ Doigts palpatoires placés entre l’arc zygomatique et l’angle de la mandibule


Étapes palpatoires :





1. Demander au patient d’alterner contraction et décontraction du masséter ; cela s’obtient en serrant les dents puis en relâchant la mâchoire alternativement. Chercher à sentir la contraction du masséter quand le patient serre les dents (figure 12-17).








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Figure 12-17
Palpation du masséter droit pendant que la patiente serre les dents.



2. Une fois perçue la contraction du masséter, palper la totalité du muscle, de l’arc zygomatique à l’angle de la mandibule pendant que le patient continue à le contracter et le décontracter comme indiqué à l’étape 1.


3. Une fois le masséter repéré, demander au patient de le décontracter, puis le palper pour évaluer sa tension de repos.









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Figure 12-15.
Vue latérale du masséter droit. Le temporal a été estompé.



Position alternative de palpation

Le masséter peut facilement être palpé sur le patient assis.






POINTS GÂCHETTES






1. Les points gâchettes du masséter sont souvent provoqués ou perpétués par un surmenage aigu ou chronique du muscle (par exemple en serrant ou en grinçant régulièrement des dents, en abusant des chewing-gums ou en se rongeant les ongles), par un étirement prolongé (par exemple en gardant la bouche ouverte pendant des soins dentaires prolongés), par asymétrie d’occlusion (mauvais articulé dentaire), posture en antépulsion de la tête (entraînant une traction sur les muscles hyoïdiens qui à leur tour tirent sur la mandibule, obligeant le masséter à se contracter), dysfonction de l’articulation temporomandibulaire (ATM), traumatisme direct, stress émotionnel, ou par des points gâchettes dans le trapèze supérieur ou le sternocléidomastoïdien (SCM).


2. Les points gâchettes du masséter ont tendance à produire une limitation de l’abaissement de la mandibule dans les articulations ATM, une douleur et une hypersensibilité des molaires supérieures et inférieures ainsi que dans la gencive adjacente, une douleur des ATM, une asymétrie d’occlusion, une tuméfaction de l’œil homolatéral (en raison d’une possible compression de la veine maxillaire), des acouphènes ou une douleur profonde dans l’oreille homolatérale.


3. Les zones de projection des points gâchettes du masséter doivent être distinguées de celles des muscles trapèze supérieur, SCM, semi-épineux de la tête, temporal, ptérygoïdiens latéral et médial, platysma, buccinateur et orbiculaire de l’œil.


4. Les points gâchettes du masséter sont souvent diagnostiqués de façon incorrecte comme un trouble d’une ATM (par exemple arthrose ou autre perturbation articulaire interne), une pathologie dentaire, des maux de tête ou une sinusite.


5. Des points gâchettes associés surviennent fréquemment dans le masséter controlatéral, les temporaux homolatéral et controlatéral, les ptérygoïdiens latéral et médial, le trapèze supérieur et le SCM.











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Figure 12-19.
Vues latérales illustrant les points gâchettes courants du masséter et leurs zones de projection correspondantes.



PTÉRYGOÏDIEN LATÉRAL—DÉCUBITUS





❑ ACTIONS :





❑ Protraction et translation controlatérale de la mandibule dans les ATM













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Figure 12-22
Position de départ pour la palpation du ptérygoïdien latéral droit en décubitus. A. Palpation sur une patiente. B. Palpation sur un crâne.





❑ Patient en décubitus


❑ Thérapeute assis à la tête du patient ou à côté de lui


❑ En portant un gant ou un doigtier, placer le doigt palpatoire dans la cavité buccale du patient (entre les joues et les dents), suivre la face externe des dents supérieures jusqu’à atteindre les molaires postérieures ; puis appuyer vers l’arrière et le haut dans une petite cavité du tissu entre la gencive au-dessus des dents supérieures et le condyle de la mandibule (voir Note palpatoire n° 2). On se trouve sur la face interne du ptérygoïdien latéral (figure 12-22, B).


Étapes palpatoires :





1. Le doigt palpatoire étant positionné dans la cavité buccale, demander au patient de faire soit une protraction de la mandibule dans les ATM, soit une translation controlatérale lente et prudente de la mandibule (la translater vers le côté opposé du corps), et chercher à sentir la contraction du ptérygoïdien latéral (figure 12-23).








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Figure 12-23
Palpation du ptérygoïdien latéral droit en décubitus pendant que la patiente fait une protraction de la mandibule.



2. Une fois perçu, palper la plus grande étendue possible du ptérygoïdien, du condyle de la mandibule à la paroi interne de la bouche (au-dessus de la gencive et des dents supérieures).


3. Une fois le ptérygoïdien latéral repéré, demander au patient de le décontracter, puis le palper pour évaluer sa tension de repos.









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Figure 12-21.
Vue latérale du ptérygoïdien latéral droit. Le ptérygoïdien médial a été estompé. Remarque : la mandibule a été coupée pour mieux montrer le ptérygoïdien latéral.

Apr 23, 2017 | Posted by in MÉDECINE COMPLÉMENTAIRE ET PROFESSIONNELLE | Comments Off on 12. Région n° 3—Palpation des muscles de la tête

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