Cas 86 Protrusion postérieure du disque intervertébral T10–T11
OBJECTIF
Il est faux de croire qu’une fois le patient dédommagé après un accident de travail ses symptômes vont disparaître, comme en témoigne ce cas.
PATIENT(E)
Homme de 43 ans en surpoids, marié, électricien pendant 28 ans. Il ne fume pas et ne boit qu’en société.
ANTÉCÉDENTS
Il a eu une amygdalectomie à 6 ou 7 ans, une fracture du tibia droit vers l’âge de 12 ans. Un traumatisme du genou droit au basket à l’âge adulte a nécessité deux interventions chirurgicales. Il y a 7 ans, des douleurs du rachis cervical et thoracique ont débuté en soulevant un objet lourd. Son médecin généraliste lui a alors prescrit des radiographies, qui n’ont pas retrouvé d’anomalie.
Il y a 6 ans, il travaillait sur un plafond en rotation quand son échelle a glissé et l’a coincé. Le bilan lésionnel a retrouvé quelques contusions du rachis thoracique et des côtes, sans séquelle.
DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 86.1)
Les efforts de toux et de poussée, l’éternuement, le jardinage, monter dans une voiture augmentent la douleur en T10. Il ne peut plus jouer au basket ni au golf.
La douleur n’est pas insomniante et ce n’est pas une douleur profonde. Elle est plus intense au réveil et l’oblige à se déplacer plusieurs fois dans la nuit. La chaleur le soulage temporairement.
Il a essayé les anti-inflammatoires, la physiothérapie, les anesthésiques locaux, les injections de cortisone, sans succès.
ÉTIOLOGIE
Il y a 6 ans, il a déplacé une lourde batterie (65 kg environ) à l’arrière d’un véhicule. Il a glissé, son bras gauche tendu vers l’avant. La batterie est tombée sur le bord du chariot qu’il essayait de retenir du pied. Il s’est penché instinctivement pour la rattraper, ce qui a provoqué une douleur en T10, ainsi que dans la fesse et la jambe droites.
EXAMEN CLINIQUE
En position debout, il n’y avait pas d’obliquité du bassin ni de scoliose. Le test de sensibilité à la percussion du rachis déclenchait une douleur autour de T10. Il n’y avait pas de douleur au test d’étirement de l’articulation sacro-iliaque. La palpation profonde des muscles paraspinaux était douloureuse en T10. La marche sur la pointe (S1) et celle sur le talon (L5) étaient normales, mais cette dernière provoquait des « secousses » en T10. Les réflexes ostéotendineux et la sensibilité étaient normaux aux membres supérieurs et inférieurs, de même que la sensibilité vibratoire aux chevilles et aux coudes.
Les amplitudes de mobilité active du rachis étaient les suivantes.
Rachis thoracique
1. Flexion – amplitudes normales et indolores.
2. Extension – douleur en T10.
3. Inclinaison latérale gauche – douleur en T10.
4. Inclinaison latérale droite – douleur en T10 et mobilités réduites de 20 % environ.
5. Rotation gauche – limitée de 10 % environ à cause de la douleur en T10.
6. Rotation droite – limitée de 30 % environ à cause de la douleur en T10.

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