Pourquoi l’utilisation d’indicateurs en périnatalité?

Le niveau de santé périnatale est un bon indicateur de la santé d’une population. Les indicateurs en périnatalité sont les premiers indicateurs à s’améliorer lorsque la santé d’une population s’améliorer. Cela est valable tant pour des indicateurs maternels, comme la mortalité maternelle, que pour les indicateurs fœtaux et néonataux, comme la mortalité périnatale.

Ces indicateurs ont cependant des défauts ou difficultés d’utilisation : ils sont parfois difficiles à recueillir et les différents registres dont ils sont issus ne sont pas toujours fiables. De même, le recueil n’est pas toujours homogène sur un même territoire.

Quels indicateurs ?

Si certains indicateurs semblent évidents, comme la mortalité périnatale ou la mortalité maternelle, il faut être attentif aux définitions utilisées dans chaque pays [1]. La définition et l’utilisation des différents indicateurs ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, même en Europe. De même, les sources d’information et registres dont sont issus ces indicateurs varient d’un pays à l’autre, ne permettant pas toujours de comparer l’exhaustivité des données utilisées.

Homogénéité des indicateurs en Europe et dans le monde

Les conclusions d’Europeristat, projet européen de recherche sur les indicateurs en périnatalité en Europe, montrent qu’il est nécessaire de faire avancer l’utilisation et l’homogénéisation des définitions des indicateurs en périnatalité en Europe. Enfin, il reste la difficulté de la définition de l’Europe : Union Européenne, Union européenne + Norvège, Suisse, Islande, ou Europe géographique parfois plus représentative de l’Europe économique ?

Histoire des indicateurs en périnatalité [2]

En France, les premières actions pour améliorer les indicateurs de périnatalité débutent dans les années 1960. Ces travaux ont été utiles car à chaque stagnation de la santé périnatale, les différents gouvernements ont élaboré de nouveaux plans.

Les différents indicateurs étaient (figure 81.1) :

Figure 81.1 Différents indicateurs de périnatalité utilisés. 1. Mortalité infantile. 2. Mortalité néonatale. 3. Mortinatalité avec un seuil à 28 SA. 4. Mortinatalité avec un seuil à 22 SA. 5. Mortalité périnatale avec un seuil à 28 SA. 6. Mortalité périnatale avec un seuil à 22 SA.

L’évolution de ces indicateurs est donnée dans le tableau 81.1.

Tableau 81.1 Évolution de différents indicateurs en périnatalité en France métropolitaine.

Cette évolution a été marquée par trois grands plans de périnatalité.

Deuxième plan (1995-2000)

Il a été détaillé en cinq grands objectifs distincts :

– réduire de moitié le nombre de femmes peu ou pas suivies ;

– diminuer l’hypotrophie fœtale ;

– diminuer la mortalité périnatale ;

– diminuer la mortalité maternelle ;

– favoriser la prévention de la mort subite du nourrisson.

Ce deuxième plan est mis en place en même temps qu’un changement complet du paysage obstétrical avec la fermeture des petites structures de moins de 300 naissances par an. Ces mesures sont renforcées par la mise aux normes des maternités tant sur le plan du personnel que des moyens techniques (dans les établissements publics et privés).

Enfin s’ajoute à cela l’émergence des réseaux périna- tals qui s’appuie sur un premier élément qu’est le transfert in utero, dans un souci constant d’améliorer la prise en charge obstétricopédiatrique.

On retiendra de ce plan tout d’abord les polémiques engendrées par la fermeture des petites structures ; l’offre de soins s’amenuise pour les futures mères en privilégiant la sécurité. La distance entre le domicile et le lieu d’accouchement ne s’allonge pas pour autant, avec une distance moyenne de 6 km pour la moitié des femmes, et inférieure à 15 km pour les trois quarts.

L’un des objectifs sera atteint assez rapidement concernant la prévention de la mort subite du nourrisson : en 1991, 1 900 familles étaient frappées par ces décès, en 1997 après 3 ans de campagne de prévention, elles chutent à 450. La prévention était simple : pas de tabac, couchage sur le dos, régulation de la température. Toutefois, la mort subite du nourrisson reste la première cause des décès infantiles.

Parallèlement à ce plan, les nouveaux décrets du 9 octobre 1998 faisaient apparaître un classement des maternités en fonction des besoins pédiatriques :

– maternité type 3, possède une réanimation néonatale ;

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