8: Pathologie bénigne de l’endomètre

Chapitre 8 Pathologie bénigne de l’endomètre




Nous voudrions dans ce chapitre faire le point sur :




Polypes de l’endomètre


Le polype de l’endomètre est fait de tissu endométrial, sa taille est variable, pouvant remplir toute la cavité utérine. Son pédicule est plus ou moins long, permettant la sortie du polype par l’orifice cervical.


Les polypes peuvent être soit uniques, soit multiples.





Diagnostic








Hyperplasie de l’endomètre (planche 8.1.e à k)


L’hyperplasie endométriale correspond à une prolifération architecturale et cytologique des glandes et du stroma de l’endomètre. L’endomètre est épais dans tout ou partie de sa surface ; la muqueuse « godronne » pouvant former des polypes qui s’échappent par le col. En général, l’épaississement de la muqueuse s’arrête au niveau de l’isthme.



L’étiopathogénie de ces hyperplasies est mal connue. Elle semble liée à une hyperstimulation œstrogénique endogène (dysovulation, OPK, obésité, tumeur ovarienne) ou exogène (traitement hormonal). D’autres facteurs de risque sont souvent associés : diabète, hypertension artérielle. Les causes fonctionnelles sont les plus fréquentes et liées aux dysovulations de la période pubertaire ou de la femme de plus de 40 ans.




Étude clinique


L’hyperplasie se traduit par des ménorragies survenant de préférence à la période préménopausique (à cette période l’ovulation est absente), mais aussi à la période pubertaire ou au cours de la période d’activité génitale.


Un bilan s’impose pour faire le diagnostic, préciser le type histologique et définir le caractère organique ou fonctionnel de l’hyperplasie. Il repose sur la notion d’anovulation, de dysovulation (âge de la patiente, courbes thermiques), sur l’échographie, l’hystéroscopie, voire l’hystérographie et l’étude anatomopathologique.


L’échographie (planche 8.1.a à d) surtout vaginale permet de mesurer l’épaisseur de l’endomètre. Les valeurs seuils maximales habituellement retenues sont : 8 mm en première partie de cycle, 12 mm en deuxième partie, 5 mm au cours de la ménopause sans TSH et 8 mm avec TSH (Merviel et al., 2000). On peut aussi observer une hyperéchogénicité franche et des microkystes en cas d’hyperplasie glandulokystique. Cette hyperplasie est visible sur toutes les coupes sagittales ou transversales. Elle n’est cependant pas la preuve du diagnostic qui ne peut être apportée que par l’histologie.


L’échographie permet aussi de rechercher une autre cause de saignements : polypes, fibromes, adénomyose, voire cancer de l’endomètre, qui peuvent aussi être associés à l’hyperplasie. Enfin, elle permet de rechercher une cause d’hyperplasie comme une tumeur sécrétante de l’ovaire ou un ovaire micropolykystique.


L’hystérosonographie permet d’améliorer la sensibilité diagnostique de l’échographie. Le doppler couleur associé au doppler énergie permet de réaliser une cartographie vasculaire fine de l’utérus. La présence dans l’endomètre de néovaisseaux et une baisse de résistance des artères utérines, avec disparition du notch protodiastolique associé à une irrégularité muqueuse, font craindre l’apparition d’un cancer. Au contraire, un flux à moyenne résistance avec notch protodiastolique est plus rassurant.


L’échographie associée au doppler voire à l’hystérosonographie permet une approche du diagnostic, des facteurs de gravité et élimine une autre cause de saignement utérine ou ovarienne. Elle est insuffisante pour apprécier le type de gravité des lésions qui ne sera fourni que par l’anatomie pathologique.


L’hystéroscopie (planche 8.1.e et f) permet une visualisation complète de la cavité utérine, de faire le diagnostic d’hyperplasie diffuse ou polypoïde et de prélever les zones les plus douteuses. Malgré la visualisation de la cavité utérine et la réalisation de biopsies dirigées, il persiste 3 % de faux négatifs dans le diagnostic des hyperplasies atypiques voire des cancers (Sorenson et al., 1996).


L’hystérographie (planche 8.1.g à k) est actuellement moins employée mais peut montrer :


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Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 8: Pathologie bénigne de l’endomètre

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