21: Hémorragies génitales en dehors de la grossesse

Chapitre 21 Hémorragies génitales en dehors de la grossesse




Les hémorragies génitales sont un motif fréquent de consultation chez le généraliste ou le gynécologue. Elles représentent environ un million de consultations par an.


La définition d’hémorragie génitale n’est pas toujours simple en dehors de signes cliniques d’anémie. On considère comme normales des règles qui durent moins de 7 jours, nécessitent moins de six protections par 24 heures et surviennent dans un délai supérieur à 21 jours (Slap, 2003). Les ménorragies sont donc des règles plus importantes en durée, en volume (> 80 mL), en fréquence et les métrorragies des saignements qui surviennent entre les règles ou en l’absence de règles (avant le puberté ou après la ménopause). Si le saignement est irrégulier au cours du cycle, on parle de ménométrorragies. La prévalence des ménométrorragies est estimée à 12 % dans la population générale et augmente avec l’âge pour atteindre 24 % chez les femmes de 36–40 ans (CNGOF, 2008).


Les étiologies sont multiples et sont rapportées dans le tableau 21.1.


Tableau 21.1 Principales étiologies des hémorragies génitales en dehors de la grossesse, d’après Cowoir et Morrison*.












Enfants Adolescentes et adultes
Lésions génitales :
Vaginite
Corps étranger
Traumatisme
Tumeurs
Hémorragies utérines fonctionnelles
Hyperestrogénie
Hypoestrogénie
Troubles endocriniens :
Absorption d’estrogènes
Puberté précoce
Tumeur ovarienne
• Pathologies de la filière génitale
Bénignes :


Malignes :



Pathologie générale :



* Management of abnormal genital bleeding in girls and woman. N Engl J Med 1991; 324 : 1710-5.


Les hémorragies génitales, qu’il s’agisse de méno- ou de métrorragies doivent entraîner de la part du praticien :



La situation clinique est très différente selon l’âge de la consultante, et nous diviserons ce chapitre en trois parties :




Diagnostic des hémorragies génitales à la puberté








Traitement des hémorragies fonctionnelles de la puberté


Il est différent selon les situations.





Formes sévères (hémoglobine < 8 g/dL)


Elles nécessitent un traitement d’urgence, qui ne se conçoit qu’après un rapide examen clinique, un bilan d’hémostase, un groupage. Il comporte en hospitalisation :



Le Prémarin® n’étant plus disponible on peut utiliser un estroprogestatif dosé à 30 ou 35 mg d’éthinylestradiol à raison d’un comprimé 4 fois/j pendant 48 h (soit toutes les 6 h), puis un comprimé 3 fois/j (toutes les 8 h) pendant 24 h, puis un comprimé 2 fois/j (toutes les 12 h) pendant 24 h, puis un comprimé par jour jusqu’à la fin de la plaquette. Le saignement doit décroître en 48 à 72 h. S’il n’y a pas d’amélioration, on utilise un estroprogestatif dosé plus fortement en estrogènes, à 50 mg (Stédiril®) à raison d’un comprimé 3 fois/j, puis 2 fois/j, puis 1 fois/j ; la décroissance étant fonction des saignements.


On ajoutera :



L’arrêt du traitement sera proposé quand des cycles ovulatoires seront apparus, ce qui peut être long (intérêt de la courbe de température réalisable sous dydrogestérone – Duphaston® – qui ne la perturbe pas).


En cas d’échec, un traitement par estroprogestatifs à 30 ou 35 mg d’éthinylestradiol permettra d’arrêter le saignement puis le relais sera pris par un progestatif 14 j/mois, pendant 6 à 12 mois. Un inducteur de l’ovulation pourra être proposé clomiphène (Clomid®) un comprimé par jour de J5 à J9, mais son efficacité n’est pas démontrée. Parmi les jeunes filles traitées pour ménométrorragies fonctionnelles, beaucoup consulteront ultérieurement pour des infertilités par troubles de l’ovulation.



Diagnostic des hémorragies génitales à la période d’activité génitale


Bien que nous ayons exclu la grossesse de ce chapitre, le premier réflexe du praticien sera de s’assurer que sa patiente n’est pas enceinte par :



Un utérus petit, un col fermé, une courbe de température basse, un taux d’HCG négatif permettent d’éliminer la grossesse et d’envisager les causes de métrorragies qui sont schématisées sur la planche 21.1.



Un interrogatoire ciblé recherchera la notion de pathologie utérine connue, d’hypothyroïdie, d’antécédents personnels ou familiaux de troubles de l’hémostase type maladie de Willebrand. On recherchera enfin un oubli de pilule, une interaction médicamenteuse (CNGOF, 2008).


Les examens complémentaires sont :



Nous nous contentons de les citer en renvoyant pour plus de détails de la prise en charge à chacun des chapitres considérés.



Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 21: Hémorragies génitales en dehors de la grossesse

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