Chapitre 8 Contrôle moteur de la verticalité
INTRODUCTION AU CONTRÔLE MOTEUR DE LA VERTICALITÉ
Les évaluations manuelles décrites dans les chapitres 2 à 5 de cet ouvrage n’ont pas de rapport avec l’évaluation de l’activité musculaire dans les cas de dysfonctionnement du système nerveux central (SNC). Chez les patients avec un désordre du SNC, l’innervation des muscles est normale mais le contrôle est perturbé du fait d’une pathologie du SNC, soit dans le cerveau, soit dans la moelle épinière. Ces personnes présentent des désordres du motoneurone supérieur qui se caractérisent par une combinaison des symptômes suivants :
L’analyse d’un patient qui présente une combinaison de ces problèmes est une tâche complexe. Le testing manuel n’a pas été conçu pour de tels patients et ne doit pas être utilisé pour les évaluer [1]. Le testing manuel des muscles a été conçu pour évaluer des patients avec un désordre du neurone moteur inférieur qui se manifeste par une faiblesse ou une paralysie flasque. Son utilisation avec des victimes de dysfonctionnement du SNC fournit des résultats cliniques douteux qui n’ont pas de rapports avec la fonction. En effet, les cotations de muscles chez les patients qui ont une pathologie du neurone moteur inférieur n’ont pas forcément de valeur prédictive quant à la fonction.
Néanmoins, l’évaluation du fonctionnement du muscle est un outil important pour le kinésithérapeute abordant le patient avec une perturbation du SNC. Un de ces outils a été développé pour tester le contrôle de l’extrémité inférieure en position debout [2]. On peut l’utiliser chez des patients qui ont un contrôle sélectif, des mouvements organisés en schéma moteur (pattern), ou une combinaison des deux.
Il est également courant d’observer un schéma moteur d’extension dans l’extrémité inférieure :
Ces schémas moteurs sont relativement stéréotypés, mais les études révèlent de multiples variantes dans les muscles et amplitudes qui participent à un schéma donné de flexion ou d’extension [3–5].
Le test de contrôle moteur de la verticalité a été conçu pour incorporer les effets de la posture érigée et de la mise en charge [2]. Il stimule l’activité indispensable à la marche (flexion, y compris le facteur vitesse, et extension avec vérification de la stabilité de l’articulation). La validité inter-observateurs a été établie à 96 % d’accord pour le test de flexion et 90 % d’accord pour le test d’extension [2]. La validité en rapport à la prédiction de qualité de marche à partir des données de test n’a pas été établie.
TESTS DE CONTRÔLE DE LA FLEXION
Le test lui-même est divisé en deux sections : test du contrôle de la flexion et test du contrôle de l’extension. Chacune de ces deux sections comporte trois parties : pour la hanche, le genou et la cheville.
FLEXION DE LA HANCHE
Cotation
La flexion doit se faire dans l’articulation de hanche. On ne doit pas permettre de compensation ou autre contamination du mouvement comme de se pencher en arrière ou basculer le bassin (tableau 8-1).
Cotation | Critères |
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Affaibli (A) | Pas de mouvement, ou flexion inférieure à 30°. Trois répétitions dans une amplitude qui demande plus de 10 secondes pour se réaliser. |
Modéré (M) | Réalise activement une flexion de hanche de 0° (ou extension maximale) jusqu’à 30° ou 60°, trois fois en 10 secondes. |
Fort (F) | Réalise activement un arc de flexion de hanche de 0° (ou extension maximale) jusqu’à plus de 60° trois fois en 10 secondes. |