Cas 73 Fracture de la lame de C3
OBJECTIF
L’importance de définir et d’expliquer clairement la ou les lésions d’un patient ne doit pas être sous-estimée car elle entre dans une part importante du traitement.
ANTÉCÉDENTS
Il y a à peu près 7 ans, il a eu un accident de voiture au cours duquel il a présenté un traumatisme en hyperextension du rachis cervical. Il a été à l’hôpital local où des radiographies standard ont été effectuées. Le compte-rendu a établi que le profil montrait un problème au niveau C3–C4, des clichés dynamiques en flexion et en extension ont été effectués. Un scanner du rachis cervical a été réalisé une dizaine de jours plus tard et celui-ci a montré une « fracture » de son cou. On lui a ensuite fait passer une IRM cérébrale et une angio-IRM cérébrale, les deux comptes-rendus indiquant un « examen normal ». Un scanner de suivi du rachis cervical a été réalisé à peu près 6 ans après l’accident.
DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 73.1)
Une douleur chronique médiocervicale dans les suites de l’accident de voiture pouvant irradier en occipital, et provoquant des céphalées et des contractures des muscles paraspinaux cervicaux avec des douleurs des régions cervicoscapulaires droite et gauche. Les douleurs chroniques prolongées ont rendu le patient dépressif ; c’est pourquoi son médecin traitant l’a adressé à un psychiatre qui lui a prescrit des antidépresseurs ; le patient a très bien répondu à ce traitement. Cependant, le psychiatre a senti que le problème principal de cet homme était qu’il n’avait pas reçu une explication détaillée de ses blessures et, par conséquent, ne pouvait pas comprendre pourquoi ses symptômes perduraient, si bien que le patient se demandait s’il pouvait devenir « paralysé à cause de sa fracture du cou ». Son psychiatre l’a adressé pour une évaluation du rachis cervical avec comme requête particulière que l’état du patient lui soit expliqué en détail, en mettant l’accent sur le pronostic à long terme.
EXAMEN CLINIQUE
Les réflexes ostéotendineux des membres supérieurs et inférieurs étaient normaux. La sensibilité à la piqûre dans les membres supérieurs et inférieurs était normale. La palpation du rachis au niveau médiocervical provoquait une contracture musculaire bilatérale avec une sensibilité de la partie supérieure des muscles trapèzes dans les deux régions cervicothoraciques. La sensibilité vibratoire des coudes et des chevilles était normale. La manœuvre de Valsalva ne provoquait pas de douleur. Il n’y avait pas d’atrophie des muscles des ceintures scapulaires. Les amplitudes de mobilité active ont été mesurées comme étant un peu limitées dans toutes les directions, avec une légère douleur dans toutes les amplitudes extrêmes. La pression artérielle était de 120/80 mmHg dans le bras droit en position assise. La traction du rachis apportait un certain soulagement et la compression aggravait légèrement la symptomatologie.

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