Chapitre 7 Luxations scapulo-humérales
Ce que vous savez déjà
• Elles peuvent s’accompagner de fractures de l’extrémité proximale de l’humérus, mais aussi d’atteinte de la coiffe.
Ce que nous pouvons préciser
Leur bilan lésionnel (figure 7.1)
• Reconnaître cliniquement et radiologiquement la variété de la luxation est banal, sauf pour les luxations dorsales où le mécanisme est souvent particulier (crises convulsives, électrochocs) et où la position du membre en rotation médiale fixée doit attirer l’attention. La radio de face risque d’être trompeuse. Le profil de la scapula ou mieux de Bloom et Obata est indispensable. Dans tous les cas, au moindre doute, le scanner doit être demandé. Il faut savoir qu’il s’agit d’un des diagnostics les plus souvent méconnus dans le cadre des urgences (figures 7.2 à 7.4 et voir figure 8.10).
Lésions associées
Reconnaître les lésions associées peut être plus difficile :
• arrachement parcellaire ou total du tubercule majeur, qui équivaut à une rupture de la coiffe et doit donc être particulièrement bien réduit ;
• fracture du col chirurgical, assez rare, mais dont il faut toujours se méfier, surtout lorsqu’elle est non déplacée. Dans ce cas, elle est peu visible, le diagnostic est méconnu et la fracture se déplace lors de la tentative de réduction (figures 7.5 à 7.7) ;
• rupture de la coiffe des rotateurs : c’est la complication la plus fréquente des luxations survenant au-delà de 40 ans. Le diagnostic ne peut être fait au moment de la luxation. Il doit être systématiquement évoqué en fonction de l’âge devant une perte de l’abduction active, le bras placé à l’horizontale, ou devant une diminution globale de l’abduction lors de la reprise de la mobilisation de l’épaule. Demander en urgence une échographie ou mieux un arthroscanner. Chez le sujet jeune, cette rupture rare est en plein tendon d’insertion et équivaut à un arrachement. Chez le sujet âgé, elle traduit en général l’aggravation d’une lésion dégénérative préexistante de la coiffe.
Complications vasculonerveuses (figure 7.8)
La recherche de l’intégrité du nerf axillaire (circonflexe) est un geste classique, mais il ne faut pas oublier de le faire également après la réduction (valeur clinique et médico-légale) : beaucoup de parésies parcellaires d’un ou deux faisceaux du deltoïde passent inaperçues et elles expliquent certainement les lenteurs de récupération de quelques épaules. Penser aux EMG de contrôle dans ces cas (à 1 et 3 mois).