Cas 65 Épendymome de la moelle cervicale

OBJECTIF

Se rappeler qu’un patient peut avoir un long passé de différentes pathologies graves et malgré tout présenter des symptômes simples suggérant une autre pathologie grave.

PATIENT(E)

Un homme de 56 ans, travailleur manuel, ne fumant pas et ne buvant pas d’alcool.

ANTÉCÉDENTS

Douleur du rachis cervical provoquant des céphalées depuis un accident de la route 20 ans auparavant. Il y a 2 ans, il a subi une laminectomie et une arthrodèse pour une sciatique de niveau L5, permettant un soulagement des symptômes. Depuis l’accident de la route, il se plaint de douleur du rachis médiothoracique.

DOLÉANCES ET SIGNES FONCTIONNELS (fig. 65.1)

1. Céphalées émanant de la région sous-occipitale en frontal, avec un rétrécissement latéral du champ visuel.

2. Un sentiment de malaise général.

3. Une certaine « faiblesse » de sa jambe droite depuis 1 ou 2 mois.

4. Une légère faiblesse de son pouce droit rendant difficile l’utilisation d’un stylo.

5. Des douleurs du rachis médiothoracique depuis les 20 dernières années.

Figure 65.1

Il n’y avait pas de douleurs insomniantes en dehors de céphalées le réveillant la nuit.

ÉTIOLOGIE

Inconnue.

EXAMEN CLINIQUE

Les réflexes ostéotendineux, la sensibilité vibratoire et celle à la piqûre étaient normaux dans les membres supérieurs et inférieurs. Il y avait une diminution de la force musculaire à droite (4/5), (a) dans l’abduction de l’épaule (C5), (b) dans la flexion des doigts (C8) et dans leur extension (C7), (c) dans la force de préhension, et (d) dans sa jambe droite. Il y avait un rétrécissement des champs visuels droit et gauche.

Les amplitudes de mobilité active du rachis cervical étaient diminuées d’environ 50 % en raison de la « rigidité ». Les amplitudes de mobilité active du rachis thoracique étaient diminuées de 25 % aux dépens de l’extension, en raison de douleurs rachidiennes médiothoraciques.

IMAGERIE

Des radiographies standard du rachis cervical et thoracique et un scanner du rachis cervical réalisés 2 ans et demi auparavant montraient un pincement des disques C4–C5 et C5–C6 ainsi qu’un tassement antérieur du corps vertébral de T6 associé à une ostéophytose antérieure. Un scanner récent du cerveau et de la fosse hypophysaire a permis de mettre en évidence une tumeur hypophysaire faisant saillie dans l’espace suprasellaire et pouvant provoquer une certaine compression sur le chiasma des nerfs optiques. Une IRM cérébrale a confirmé la tumeur hypophysaire, celle-ci étant le plus vraisemblablement un macroadénome. Une IRM du rachis thoracique a montré une petite protrusion du disque T5–T6.

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