Chapitre 62 Rôle et place de la sage-femme dans la prise en charge des interruptions médicales de grossesse
L’évolution du diagnostic anténatal et de la médecine fœtale au cours des dernières décennies a entrainé une modification considérable de la prise en charge des interruptions médicales de grossesse et, par conséquent, du rôle des sages-femmes dans cette prise en charge.
Phase de préparation et d’organisation
Passés le temps du dépistage et du diagnostic de la pathologie fœtale, et le temps de la formulation de la demande d’interruption médicale de grossesse, s’amorce le temps de la prise en charge réelle [1].
Informer les patientes sur les modalités de la prise en charge médicale représente également un aspect important de cet entretien. Bien que les prises en charge varient en fonction des centres, elles s’articulent presque toujours autour d’un point essentiel pour les équipes qui est la prise en charge de la douleur maternelle, par le biais de l’analgésie péridurale. L’évocation de la douleur maternelle amène ensuite à parler de la notion de la douleur fœtale, et de la mort de ce petit bébé. En fonction du terme de la grossesse et des protocoles en vigueur dans le centre, il faudra évoquer et expliquer le geste d’arrêt de vie in utero. Le fœticide aura certes été abordé par le médecin mais il faudra savoir redévelopper ce temps parmi les plus éprouvants. Il est essentiel de mettre des mots simples sur ce geste d’accompagnement, et de dire aux parents l’importance de pouvoir assurer un arrêt de vie sans douleur à leur enfant en expliquant l’endormissement généré par l’anesthésie profonde, puis l’arrêt de vie pratiqué avec respect. Le choix des mots est fondamental, il faut exposer la situation avec clarté mais aussi respect et attention.