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Fissure anale

J.-P. Olives and E. Mas

Définition

La fissure anale est une ulcération superficielle au fond d’un des sillons qui forment les plis radiés de l’anus.

La (ou les) fissure(s) anale(s) est (sont) souvent associée(s) à la constipation. Une fissure apparue en premier peut, en raison de la douleur et de la peur, engendrer chez l’enfant un refus de la défécation et donc par stase stercorale, une constipation.

À l’inverse, des selles volumineuses, dures, accompagnées d’efforts de poussée importants, peuvent fissurer et ulcérer la muqueuse de la marge anale.

Le traitement de la fissure doit donc toujours s’accompagner d’un traitement laxatif pour stimuler le transit et ramollir les selles.

Symptômes

Le syndrome fissuraire associe ulcération, douleur à la défécation et rectorragies (inconstantes).

La douleur est variable : modérée (piqûre, gêne, démangeaisons) ou violente (tremblements, pâleur, lipothymie). Cette douleur est brève, uniquement au moment de la défécation (contrairement à l’adulte ou l’adolescent chez qui la douleur peut être permanente et s’accompagner d’un spasme sphinctérien). L’enfant peut parler de douleur abdominale et il faut préciser avec lui le siège de la douleur pour penser à la fissure. Les rectorragies sont habituellement minimes : sang à l’essuyage sur le papier, parfois tâches dans la cuvette ou sur les selles.

Examen physique

La position au moment de l’examen est importante afin de pouvoir déplisser soigneusement et doucement la marge anale :

• dorsale avec genoux repliés sur le thorax chez le nourrisson et l’enfant jusqu’à 7-8 ans ;

• genu-pectorale, une des joues appuyée sur la table d’examen, et en creusant bien la région lombaire après 8 ans.

La fissure siège le plus souvent sur le raphé antérieur et postérieur, parfois sur un des plis latéraux. L’ulcération a la forme d’une raquette ou d’une feuille d’arbre (l’extrémité effilée est dirigée vers le canal anal, et la base large vers la ligne cutanée). Dans la moitié des cas, la fissure est coiffée d’un capuchon muqueux à sa partie la plus large.

Le toucher rectal peut servir à confirmer un fécalome intrarectal, l’absence de spasme sphinctérien et à écarter une fistule anale par l’absence d’écoulement à la pression. Mais si la fissure est très douloureuse et/ou l’enfant très inquiet et difficile à examiner, il peut être différé et il est possible de faire un cliché d’abdomen sans préparation pour apprécier l’importance de la stase stercorale et sigmoïdienne.

Cet examen permet de reconnaître ce qui n’est pas une fissure anale :

• les ulcérations superficielles de la marge anale : multiples, accompagnant les épisodes de diarrhée aiguë, la mauvaise hygiène locale ;

• les dermites anales ou anites : mycoses, herpès, lésions de grattage (oxyures), infections staphylococciques, irritation par suppositoires ou lotions et laits de toilette irritants ;

• la fistule anale : exceptionnelle chez l’enfant, orifice purulent siégeant dans le canal anal et/ou sur la fesse ;

• l’abcès anal : tuméfaction inflammatoire périanale extrêmement douloureuse gênant la position assise et la marche ;

• les rectorragies isolées dues à un polype rectosigmoïdien, une ulcération thermométrique, une rectite ou un diverticule de Meckel.

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