57: Corps étranger digestif

57


Corps étranger digestif



L’ingestion d’un corps étranger (CE) peut avoir des conséquences très variables allant de l’innocuité totale (transit spontané) jusqu’à des complications majeures : obstruction, compression et perforation d’un segment du tube digestif.


Chaque situation impose donc une conduite à tenir spécifique fonction :



Le blocage dans l’œsophage d’un CE de petit volume ou d’un fragment alimentaire insuffisamment mâché, chez un enfant sans antécédent particulier, doit faire suspecter un trouble de la motricité œsophagienne ou une sténose méconnue.


L’apparition brutale d’une hypersalivation, d’efforts de déglutition incessants et d’un refus d’alimentation chez un enfant avec un retard mental, des troubles envahissants du comportement ou chez un nourrisson doivent faire évoquer l’impaction d’un CE dans l’œsophage.



Symptomatologie


Le CE ingéré peut s’incarcérer tout au long du tractus digestif, particulièrement au niveau du muscle crico-pharyngien, dans l’œsophage cervical au niveau de l’empreinte aortique, en amont de la jonction œsogastrique, ou se bloquer dans l’estomac ou au niveau du pylore, et plus rarement au niveau de la valvule iléo-cæcale ou de l’appendice. Les symptômes liés à l’ingestion d’un CE dépendent de l’âge du patient, de ses antécédents (chirurgie digestive), de la taille et de la localisation du CE et/ou de la survenue d’une complication éventuelle secondaire à l’ingestion (ulcération, perforation digestive…).


Le blocage œsophagien d’un CE peut entraîner une douleur cervicale ou rétrosternale, parfois une odynophagie, une dysphagie aiguë ou un refus alimentaire, une hypersialorrhée ou des déglutitions incessantes, plus rarement des vomissements, une toux ou une détresse respiratoire. L’enfant peut cependant être asymptomatique, même en cas de CE œsophagien. En l’absence de complication, les CE intragastriques sont le plus souvent asymptomatiques.


Un CE œsophagien dont l’ingestion est passée inaperçue plusieurs jours ou plusieurs semaines auparavant peut être aussi à l’origine de difficultés alimentaires, d’une mauvaise croissance pondérale ou de pneumopathies récidivantes.



Examens complémentaires


La majorité des CE ingérés sont radio-opaques, visibles sur une radiographie du thorax élargie au cou et à la cavité gastrique. Au niveau du cou et du thorax, le cliché de profil confirme si nécessaire la position postérieure du CE œsophagien par rapport aux clartés antérieures du larynx, de la trachée et de la carène. Une pièce ronde de face et linéaire de profil sur la radiographie pulmonaire est le plus souvent située dans l’œsophage. Lorsque la pièce est localisée dans la trachée, elle apparaît le plus souvent linéaire de face et ronde de profil.


Au niveau de l’abdomen, une position antérieure du CE sur le cliché de profil est en faveur de sa localisation intragastrique, alors qu’une position plus postérieure est en faveur d’une localisation intestinale.


Ce n’est qu’en cas de doute concernant la localisation gastrique ou intestinale du CE qu’il est justifié de recourir à une radiographie de profil et plus rarement à une opacification digestive avec ingestion d’une faible quantité de produit de contraste hydrosoluble. Le recours à d’autres examens d’imagerie (échographie abdominale, tomodensitométrie) pour localiser le CE n’est habituellement pas nécessaire. Lorsque le CE est radio-transparent, une endoscopie digestive haute permet de confirmer sa présence dans l’œsophage, l’estomac ou le duodénum.


La présence d’une œsophagite à éosinophiles est également un facteur favorisant l’incarcération œsophagienne d’un CE alimentaire et doit être recherchée par la réalisation de biopsies œsophagiennes étagées.

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 14, 2017 | Posted by in PÉDIATRIE | Comments Off on 57: Corps étranger digestif

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access