Chapitre 55 Accouchement de l’enfant mort
L’accouchement de l’enfant mort est une épreuve pour les parents, mais également pour l’équipe.
L’annonce
Circonstance de découverte
Découverte fortuite
Même pressentie, l’annonce de MFIU est toujours violente pour les parents. Le professionnel qui fait cette annonce doit faire preuve de tact tout en étant suffisamment clair dans son discours pour ne pas laisser subsister d’espoir ou de malentendu. L’emploi de termes clairs et compréhensibles ne signifie pas l’utilisation de mots crus. Il faut rapidement utiliser des mots sans équivoque. Une annonce « en douceur » peut comporter des mots comme « mort » et « décès ». Cette situation difficile qu’est l’annonce de la MFIU doit être adaptée aux réactions du couple, lui laissant le temps de réagir, acceptant les blancs et pauses, laissant les parents réagir selon leur personnalité, leur culture et leurs émotions. L’absence apparente d’émotion est également à respecter. Le soignant doit aborder les thèmes de la conduite à tenir, du bilan étiologique, du risque maternel, de l’autopsie, du risque de récidive lors de la prochaine grossesse au rythme et à la demande du couple. Si le couple ne réagit pas ou n’aborde aucun de ces sujets, il faudra alors le diriger, au début, au moins vers des explications sur le bilan et l’accouchement [1].
Facteurs de risques de mort fœtale in utero
Ils sont nombreux et modifient parfois la prise en charge de l’accouchement. Les principaux sont :
Le plus important est de noter que plus le terme avance, plus la proportion de décès inexpliqués augmente (tableau 55.1). Nous utilisons le terme « inexpliqué » lorsque l’étude anatomopathologique du fœtus et du placenta est négative et en l’absence de facteurs de risque maternels ou obstétricaux pouvant expliquer la MFIU.
Bilan maternel
Ce bilan pourra être adapté en fonction de l’interrogatoire ou après la consultation d’anesthésie.
Encadrement
Par qui ?
Pour faciliter le travail de deuil, l’équipe soignante qui prend en charge les parents endeuillés par une MFIU doit avoir des capacités essentielles d’écoute, d’information claire, d’accompagnement et de compassion envers ces couples et leur famille. Il est primordial que ces qualités prennent racine dans une formation initiale puis continue, spécifique au deuil périnatal. Ainsi la compréhension des différentes étapes du deuil (sidération, phase dépressive, etc.), permettra à chacun de mieux identifier son rôle souvent complémentaire avec les autres.