Chapitre 54 Accouchement du fœtus malformé
L’amélioration des conditions du dépistage prénatal, l’organisation des maternités par la régionalisation des soins, l’émergence des réseaux de périnatalité et des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN) imposent aujourd’hui un parcours de soins très strict dans son organisation pour donner un maximum de chances au futur nouveau-né porteur d’une malformation curable. Il est bien sûr fondamental d’affiner le mieux possible le diagnostic et donc le pronostic de la malformation. Le raisonnement qui sera tenu et argumenté lors des réunions des CPDPN tiendra compte du type de malformation, de l’urgence à intervenir à la naissance, immédiatement (hernie de coupole, laparoschisis, omphalocèle, valves de l’urètre postérieur, cardiopathies, etc..), à moyen terme (certaines autres cardiopathies, tératomes non compliqués, malformations digestives ou urinaires, etc.) ou retardée (certaines malformations réno-urinaires, neurologiques, etc.) mais aussi des souhaits du couple. En effet, une information et des réponses devront être proposées aux patientes et aux correspondants médicaux sur le pronostic, le lieu et le mode d’accouchement (accouchement naturel ou césarienne), le terme (prématurité relative consentie ou non), le caractère spontané ou programmé de l’accouchement. Il serait fastidieux, incomplet et probablement inexact de passer en revue toutes les malformations les unes après les autres. Nous avons donc opté pour une classification par pathologie en vérifiant à chaque fois que la continuité obstétricopédiatrique avec les spécialistes d’organes sera correctement assurée, et que le lien mère-enfant sera maintenu avec un plateau technique d’accueil adéquat.