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Maladie des griffes du chat

B. Quinet

Définition

La maladie des griffes du chat (MGC) est une zoonose bactérienne d’inoculation, cosmopolite, due à Bartonella henselae. Il s’agit d’une bactérie intracellulaire facultative infectant les globules rouges et les cellules endothéliales, très difficile à cultiver. La bactérie est transmise à l’homme par morsure ou griffure de chat ou léchage d’une petite plaie. Le chat en est le principal réservoir (peut être également le furet, le lapin, le chien) ; le vecteur de la transmisson horizontale de chat à chat est la puce du chat (Ctenocephalides felis), qui plus rarement peut infecter directement l’homme par piqure. Le chat responsable de la contamination est habituellement jeune (< 1 an), car près de 50 % des chatons peuvent avoir une bactériémie asymptomatique.

La MGC atteint préférentiellement le jeune enfant ou l’adolescent et est responsable d’adénopathie subaiguë ou chronique. L’épidémiologie pédiatrique est inconnue en France. B. henselae est également responsable d’autres pathologies beaucoup plus rares, endocardite, bactériémie chronique et chez l’immunodéprimé d’angiomatose bacillaire ou de péliose hépatosplénique.

Présentations cliniques

Trois situations peuvent se voir aux urgences, qui ne sont généralement ni urgentes ni graves :

• une adénopathie traînante, situation la plus fréquente ;

• un tableau plus sévère ou atypique ;

• une consultation après une griffure ou une morsure de chat récente : il n’y a pas de prophylaxie spécifique de cette infection.

Tableau typique

Il s’agit d’une adénopathie unique (rarement 2 ou 3 dans le même territoire) souvent inflammatoire dans le territoire de drainage du site d’inoculation, d’évolution subaiguë. L’accident de griffure, morsure ou léchage a pu passer inaperçu car survenu quelques semaines auparavant. La lésion d’inoculation peut être encore visible sous forme d’une papule ou d’une pustule. Les aires ganglionnaires les plus souvent en cause sont épitrochléennes (inoculation sur les mains et les bras), axillaires, inguinales et cervicales. Il s’agit de ganglion de taille variable, élastique peu ou pas douloureux (sauf si très grosse masse ou suppuration), parfois accompagné d’une fièvre modérée, des douleurs abdominales, des myalgies, d’une asthénie.

Aux urgences, le diagnostic probabiliste repose sur l’anamnèse d’exposition à un chat, la recherche de la papule d’inoculation, l’absence d’autre cause évidente d’adénopathie. Les facteurs de risque pour une maladie plus sévère sont le très jeune âge et l’immunodépression.

La sérologie est le test de diagnostic de référence par immunofluorescence ou Elisa. La sensibilité de la sérologie varie en fonction des techniques utilisées (50 à 88 %). La valeur prédictive positive est de l’ordre de 65 %. Cet examen peut être réalisé sans urgence, avec une NFS en cas de doute diagnostique.

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