34: Pneumonies infectieuses

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Pneumonies infectieuses





Épidémiologie


Les données épidémiologiques sont limitées aux seuls enfants hospitalisés.


Les germes les plus fréquemment en cause sont les virus respiratoires syncytiaux (VRS) puis Streptococcus pneumoniae et Mycoplasma pneumoniae. La principale préoccupation demeure Streptococcus pneumoniae du fait de la circulation importante de sérotypes non vaccinaux.


Il est responsable de 15 à 50 % des pneumopathies hospitalisées et de 5 à 30 % des formes vues en ambulatoire malgré la généralisation du vaccin conjugué (Prévenar®). Le mycoplasme est retrouvé dans 7 à 22 % des cas et les infections virales entre 25 et 30 %. Des infections mixtes ont été mises en évidence : virales et bactériennes dans 23 % des cas, bactériennes-bactériennes dans 3 % des cas et virales-virales dans 3 % des cas. Les associations les plus fréquentes sont S. pneumoniae-VRS ou S. pneumoniae-virus influenzae. Dans ces deux cas, l’atteinte est souvent sévère car la surinfection est rapide du fait d’un état déjà fragile et souvent du jeune âge du patient.



Physiopathologie


Les pneumonies aiguës correspondent à un foyer de condensation du parenchyme pulmonaire d’origine infectieuse, indépendamment de l’âge, de l’agent bactérien ou viral.


Deux aspects anatomopathologiques peuvent être distingués : la condensation parenchymateuse due à la présence initiale de produits pathologiques au sein des alvéoles (il n’y a pas de modification de volume) et le foyer parenchymateux associé à une atteinte bronchique désigné sous le terme de bronchopneumonie due à une obstruction bronchique en amont (épaississement inflammatoire par exemple) qui s’accompagne d’un « collapsus » en aval, soit une diminution du volume atteint.


Cette distinction existe réellement au stade initial et s’estompe au fur et à mesure de l’évolution de la pathologie compte tenu de l’interaction entre bronchioles et alvéoles.



Examen clinique



Éléments du diagnostic


Le diagnostic d’infection pulmonaire est très fortement évoqué sur l’association d’une fièvre, d’une polypnée et/ou d’un foyer de crépitants localisé ou diffus à l’auscultation.


Définition de la polypnée selon l’OMS :



Deux tableaux cliniques sont classiques, bien qu’en pratique la situation soit rarement tranchée.


Une fièvre d’apparition brutale avec altération de l’état général est évocatrice d’une pneumonie franche lobaire aiguë (pneumocoque).


Un début plus progressif avec une toux pénible et durable, un état général conservé est évocateur d’une bactérie atypique (M. pneumoniae).


La coexistence d’une otite moyenne aiguë ou d’une conjonctivite purulente est en faveur d’une étiologie bactérienne, tandis qu’un wheezing plaide pour une origine virale.



Signes de gravité


Les signes de gravité à rechercher sont :



• l’existence de troubles hémodynamiques ;


• la gravité de la détresse respiratoire : intensité de la polypnée (> 60 ou 70/minute) et des signes de lutte mais aussi pâleur, cyanose, troubles de la conscience, saturation en oxygène inférieure à 92 %, vomissements incoercibles faisant craindre une mauvaise observance du traitement, refus alimentaire ;


• l’altération de l’état général ;


• d’autres critères sont liés au terrain : âge < 6 mois, prématurité, pathologie pulmonaire sous-jacente, enfant drépanocytaire, échec d’un traitement par voie orale préalable (tableau 34.1).


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May 14, 2017 | Posted by in PÉDIATRIE | Comments Off on 34: Pneumonies infectieuses

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