34: Échographie mammaire

Chapitre 34 Échographie mammaire




Indications


La mammographie est la seule technique dont il a été prouvé que l’usage en dépistage permet une diminution de la mortalité par cancer du sein avec un rapport coût-efficacité acceptable. En effet, elle a une sensibilité de plus de 80 % en gardant une spécificité supérieure à 90%. Elle est donc la technique validée pour le dépistage organisé du cancer du sein.








Technique


L’examen doit être effectué avec une patiente en décubitus dorsal bras relevés. Pour l’examen des quadrants externes, le côté à étudier est légèrement surélevé par un petit coussin sous l’épaule, mais l’examen des quadrants internes se fait à plat. L’intérêt de surélever légèrement le côté examiné est de permettre le glissement du sein vers le côté controlatéral et de rendre plus fin le quadrant supéro-externe qui est la zone la plus épaisse et où les cancers sont le plus souvent localisés.


Le balayage avec la sonde linéaire haute fréquence large bande (10 à 15 MHZ) se fait quadrant par quadrant avec des plans orthogonaux (radiaire et anti-radiaire ou axial et longitudinal). La zone rétro-mamelonnaire est difficile à visualiser en raison des cônes d’ombre ; il faut donc compléter l’exploration par des mouvements circulaires en inclinant la sonde vers l’arrière du mamelon (figure 34.1).



En raison de la variabilité de l’épaisseur du sein, la profondeur de la fenêtre et la focalisation doivent être régulièrement ajustées. Il faut également s’aider de la compression tissulaire par la sonde pour évaluer une masse, les lésions bénignes étant volontiers plus souples et compressibles que les lésions malignes. Suivant les appareils, le mode harmonique permet de réduire le bruit de fond et d’augmenter le contraste. La technique du compound consiste à combiner des angles de tir différents de manière à obtenir une image plus riche et une diminution des artefacts. Mais cette dernière technique peut faire disparaître les ombres acoustiques postérieures utiles à la caractérisation d’un nodule.


L’élastographie évalue la déformation d’une masse par rapport aux tissus environnants. Elle fournit un codage colorimétrique de la dureté des tissus et permet une approche quantitative. La probabilité de malignité augmente avec la dureté du tissu. Son apport diagnostique et sa place dans la prise en charge des nodules mammaires restent néanmoins à évaluer.


L’intérêt du Doppler couleur et du Doppler énergie est modeste et n’améliore pas la sensibilité.


Enfin, l’utilisation de produits de contraste fait l’objet de recherches et ne relève pas encore de la routine clinique.



Résultats




Pathologie


Pour être retenue, une masse doit être visualisée dans deux plans de coupe orthogonaux et individualisée par rapport aux tissus environnants. Sa description doit faire appel au lexique BI-RADS (Breast Imaging Reporting and Data System) de l’ACR (American College of Radiology), dont l’objectif est d’harmoniser la description des images mammaires en encourageant l’usage d’un vocabulaire commun et de proposer une prise en charge standardisée. Développé depuis 1990 aux États-Unis, le Bi-Rads a été adapté en France sous le terme de classification ACR par la Haute autorité de santé (HAS).


La description de la lésion précise :



sa forme : ovale, ronde, irrégulière ;


son orientation par rapport au revêtement cutané : un axe horizontal est parallèle à la tête de la sonde, un axe vertical est parallèle à l’axe du faisceau ultrasonore. La plupart des tumeurs malignes a un axe vertical alors que les tumeurs bénignes ont un axe horizontal ;


ses contours : c’est la zone de transition entre la masse et le tissu environnant. Ils peuvent être circonscrits, lobulés, anguleux, indistincts ou spiculés ;


l’interface avec les tissus adjacents. En cas de lésion agressive, une interruption du tissu normal adjacent au contact de la lésion peut être visible. Un nodule bénin qui respecte l’architecture de la glande mammaire refoule plutôt les tissus environnants sans les envahir. Un halo hyperéchogène irrégulier peut être visible à l’interface entre un carcinome infiltrant et le tissu normal adjacent alors qu’en périphérie des nodules bénins, il s’agit plutôt d’un liseré échogène fin et régulier.


le type d’échogénicité : anéchogène, hyperéchogène, hypoéchogène ou isoéchogène, homogène ou hétérogène. L’échogénicité s’apprécie par rapport à celle de la graisse mammaire. Le caractère anéchogène, c’est-à-dire sans aucun écho interne traduit le contenu liquidien de l’image et permet de caractériser un kyste ou une ectasie galactophorique. Les cancers sont le plus souvent hypoéchogènes, mais l’échogénicité est un signe peu fiable, certains cancers pouvant être isoéchogènes. Un bon réglage du gain est indispensable pour évaluer ce paramètre ;


les modifications acoustiques postérieures. Selon les caractéristiques propres des tissus traversés, le faisceau ultrasonore peut être modifié. En arrière d’un kyste bénin, le renforcement du faisceau est franc car la propagation du faisceau ultrasonore est facilitée en milieu liquidien. À l’inverse, en arrière d’une lésion dense, une atténuation postérieure (ou « cône d’ombre ») est en faveur d’une néoplasie. Ce signe doit être utilisé avec prudence car certains cancers hautement cellulaires ont un renforcement postérieur ;


la vascularisation : une néoangiogenèse peut être recherchée en Doppler couleur, mais ne permet pas une orientation diagnostique particulière.

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Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 34: Échographie mammaire

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