33: Échographie gynécologique pelvienne

Chapitre 33 Échographie gynécologique pelvienne



Introduction


L’échographie est un examen complémentaire auquel on ne fait appel qu’une fois la patiente interrogée et soigneusement examinée. Examen-clé pour la prise en charge des urgences gynécologiques, elle reste également fondamentale pour la pathologie chronique et doit toujours précéder d’autres techniques d’imagerie éventuelles comme l’IRM ou le scanner. Enfin, l’examen échographique apporte d’autant plus d’informations aux cliniciens qu’il est effectué de façon complète, avec une description des images précédant toute interprétation.


Dans le cadre de l’urgence, deux pathologies prédominent : la grossesse extra-utérine et le kyste hémorragique.



La gamme des pathologies chroniques est dominée par les masses latéro-utérines notamment ovarienne, solide et/ou kystique dont il conviendra d’effectuer un examen attentif et exhaustif afin d’identifier d’éventuels critères de malignité. Il faut également savoir reconnaître les différents types de malformations utérines, décrire la très fréquente pathologie myomateuse, et la différencier des lésions d’adénomyose et d’endométriose. L’échographiste doit également avoir des notions solides sur les pathologies de l’endomètre et connaître les arguments échographiques d’une néoplasie pelvienne.



Généralités



Conditions de l’examen


Alors qu’il n’est pas recommandé de faire de l’échographie obstétricale de dépistage par voie endovaginale, l’échographie gynécologique ne peut pas se passer de la voie endocavitaire qui devra être réalisée de façon systématique.


En effet, la proximité de la sonde avec les organes pelviens permet une analyse plus fine par l’utilisation de fréquences élevées. Par voie vaginale, les organes pelviens peuvent être mobilisés, ce qui peut apporter des informations décisives au diagnostic. De plus, l’échographie transabdominale est limitée, notamment en raison des ombres acoustiques provoquées par l’intestin et l’atténuation liée à l’épaisseur de la peau et de la graisse sous-cutanée et intrapéritonéale.


Le déroulement de l’examen et la nécessité de la voie endovaginale devront être expliqués en début d’examen à la patiente afin de s’assurer de l’absence de contre-indication : les patientes vierges et celles ne souhaitant pas cette voie d’abord.







L’échographie vaginale en pratique



Positionnement de la patiente et sonde


À la fin de l’examen par voie sus-pubienne, la patiente doit vider sa vessie car l’examen par voie endovaginale s’effectue vessie vide afin que le globe vésical ne refoule pas l’utérus en position intermédiaire en l’éloignant de la sonde.


L’examen endovaginal devrait être idéalement effectué sur table gynécologique. Sinon, la patiente est positionnée en décubitus dorsal, genoux pliés et écartés, tête légèrement surélevée. Un coussin peut être placé (ou le cas échéant les poings serrés de la patiente) sous les fesses afin de surélever et antéverser le bassin permettant un examen plus commode de la partie antérieure du pelvis (bascule de la sonde vers l’avant facilitée).


La sonde endocavitaire doit être recouverte d’un protège-sonde avec une interface de gel permettant de chasser l’air et d’assurer la bonne transmission des ultrasons. Quand le protège-sonde est déroulé sur la sonde, il convient de faire un léger mouvement tournant afin de ne pas capturer d’air dedans.


L’examen s’effectue avec une paire de gants bien qu’en pratique aucune manipulation vulvaire ne soit nécessaire pour introduire la sonde.


Certaines équipes mettent du gel sur le protège-sonde pour éviter les artéfacts aériques et permettre un meilleur décollement des parois vaginales et du cul-de-sac vaginal postérieur. Ce gel est indispensable en cas de carence hormonale (ménopause…).


L’introduction de la sonde doit se faire en douceur, parfois avec un léger mouvement de rotation. En cas de vaginisme (exceptionnel), il est préférable de renoncer à l’examen.


En cas d’allergie au latex, il convient d’utiliser une protection adaptée : habituellement un simple doigtier d’examen gynécologique.


Les procédures de désinfection de la sonde endovaginale peuvent donner lieu à des pratiques ayant perdu tout bon sens. La sonde vaginale doit pouvoir être utilisée plusieurs fois dans la même demi-journée. Certaines équipes considèrent qu’après un usage sans aucune difficulté ni risque biologique, un trempage de la sonde dans une solution désinfectante est nécessaire pendant 20 min, mais d’autres considèrent qu’en cas de faible risque une simple lingette enduite d’antiseptique suffit. Dans tous les cas, le trempage de la sonde pendant une période prolongée (> 20 min) dans un produit désinfectant doit être réservé aux patientes à haut risque biologique et au cas où la protection s’est déchirée ou que la sonde a été au contact avec une sécrétion ou du sang.



Techniques d’examen


L’examen débute avec le repère linéaire placé sur le manche de la sonde dirigé vers le haut, ce qui permet d’identifier la vessie même si elle vient d’être vidée, et de s’orienter dans l’espace. Après avoir effectué une coupe sagittale de l’utérus avec son isthme et son col, des coupes parasagittales sont effectuées dans chaque annexe ; des coupes axiales complètent l’examen.


Dès que la sonde est introduite dans la cavité vaginale, il convient de regarder l’écran pour se positionner en coupe longitudinale (sagittale) explorant de façon systématique le pelvis du cul-de-sac vaginal antérieur au cul-de-sac postérieur par une mobilisation antéro-postérieure de la sonde La rotation de la sonde autour de son manche permet de définir des coupes axiales (repère linéaire de sonde dirigé vers l’opérateur). Quand le manche est dirigé vers la gauche de la patiente, c’est l’annexe droite qui est explorée sur des coupes parasagittales ou axiales ; inversement, l’annexe gauche est explorée en amenant le manche sur la cuisse droite de la patiente. Le manche peut également être abaissé ou amené vers le haut pour explorer la vessie ou la partie postérieure du pelvis. Il est parfois utile d’associer ces trois mouvements pour obtenir l’image désirée. L’opérateur doit garder en tête la décomposition de ces trois mouvements pour pouvoir décrire la localisation de ces images. Enfin, la sonde peut être poussée ou retirée, ce qui permet la mobilisation des organes pelviens. La légère pression de la sonde sur chacun des organes permet d’objectiver sa parfaite mobilité dans la cavité péritonéale et doit être complétée par une palpation abdominale douce.


Les techniques Doppler pulsé et couleur peuvent être utilisées en complément en fonction de la pathologie recherchée.


La technique 3D n’a pas d’intérêt diagnostique évident en dehors des malformations utérines ; elle permet, comme en obstétrique, d’améliorer parfois la qualité de l’imagerie pour une meilleure transmission de l’information entre professionnels.



Description échographique des organes



Pelvis


Une vessie pleine permet une visualisation complète du pelvis par voie abdominale. Elle repousse l’intestin grêle au dessus du détroit supérieur et donne une large fenêtre acoustique. Il est important de connaître les limites anatomiques du petit bassin et leur traduction à l’échographie. Vessie pleine, le promontoire et la partie haute du rachis sacré sont aisément visibles par voie transabdominale.


De part et d’autre du sacrum et s’insérant sur celui-ci, les muscles piriformes sont deux petites masses hypoéchogènes se dirigeant vers le trochanter en dehors. Les muscles psoas, quant à eux, longent le rachis lombaire pour pénétrer dans la cuisse par la région inguinale. Les psoas sont ronds et plutôt hypoéchogènes avec un fin piqueté hyperéchogène ils cheminent en bas, en dehors et en avant, tendus entre le rachis (entre D12 et L5) et le grand trochanter.


Les artères iliaques cheminent sur le psoas ; l’artère iliaque interne ou hypogastrique est, elle, difficilement visualisable à l’échographie en raison des interpositions digestives. Elle va donner l’artère utérine qui est visible contre l’isthme utérin. Les artères utérines permettent la vascularisation de l’utérus et vont s’anastomoser avec les artères tubaires et ovariennes en haut et les artères cervicales et vaginales en bas. L’artère iliaque externe chemine vers la cuisse sur le muscle psoas pour donner l’artère fémorale. Elle a un trajet rectiligne qui permet de limiter en dehors l’examen échographique. Au Doppler pulsé, l’artère iliaque externe a des vitesses très élevées en systole (plus de 50 cm/s) avec un ressac protodiastolique (ou « notch ») signant l’élasticité importante de cette artère. Il présente un véritable reflux avec une vitesse négative. L’artère utérine a des vitesses plus faibles et le ressac protodiastolique, quand il est présent, n’est pas refluant.



Utérus


L’utérus est l’organe médian central du pelvis. L’espace avec la vessie en avant, recouvert de péritoine délimite le récessus utérovésical. En arrière le péritoine descend recouvrir la partie la plus déclive de la cavité péritonéale et la partie postérieure de l’utérus, le fond du cul-de-sac vaginal postérieur et le rectosigmoïde délimitant ainsi le cul-de-sac de Douglas.




Différents segments utérins


Morphologiquement quatre zones utérines sont décrites : le col, l’isthme, le corps et le fundus ou fond utérin.


Le col utérin est une structure cylindrique discrètement renflée en partie saillante dans la cavité vaginale, centré par une ligne hyperéchogène, correspondant à la muqueuse cervicale plus ou moins bien visible et parfois émaillée de formations kystiques simples sous muqueuses correspondant aux glandes endocervicales (ou kystes de Naboth). L’exploration des culs-de-sac antérieurs et postérieur ainsi que l’orifice externe du col s’explore en retirant très progressivement la sonde. Il existe parfois une structure kystique de taille variable située en arrière du col, ou de la paroi postérieure du vagin. Il s’agit d’un reliquat vestigial embryonnaire appelé kyste du canal de Gartner.


Le corps et le col utérin, séparés par l’isthme, sont d’échogénicité très proche (le col est parfois discrètement plus hypoéchogène que le corps) et parfois difficile à distinguer l’un de l’autre. La seule mesure utérine reproductible est donc la mesure antéropostérieure du corps utérin sur une coupe longitudinale à l’endroit où l’utérus est le plus épais.


L’utérus doit systématiquement être mesuré lors de l’échographie :



Les mensurations utérines varient en fonction de la parité et de l’imprégnation hormonale (involution ménopausique). Les ordres de grandeur sont résumés dans le tableau 33.1.



En période prépubertaire, l’utérus est allongé ou en forme de poire et doit être inférieur à 25 mm de hauteur et 1 mm de diamètre antéropostérieur avec un rapport corps/col < 1. La ligne de vacuité, hyperéchogène, n’est pas visible au sein du corps utérin.



Structure utérine


Transversalement, l’utérus est constitué de plusieurs structures de dedans en dehors.


La ligne de vacuité, ligne hyperéchogène millimétrique, correspond à l’interface réfléchissante d’accolement des deux bords de la cavité utérine.


L’endomètre, qui correspond à la muqueuse recouvrant la cavité utérine. La mesure de l’endomètre se fait sur une coupe sagittale stricte (les coupes obliques sont à l’origine d’artéfacts hyperéchogènes ou d’un pseudo-épaississement), incluant les deux feuillets là où l’endomètre est le plus épais (corporéo-fundique). En cas de matériel endocavitaire (débris, masse…), les mesures faites sur les deux feuillets séparément sont additionnées.


Cette muqueuse est soumise aux variations cycliques hormonales : en phase menstruelle, l’endomètre est abrasé, invisible de part et d’autre d’une cavité rétentionnelle avec présence de débris ou de caillots (hyperéchogène) ; en phase proliférative (J5 à J14), l’endomètre se présente sous forme de deux bandes hypoéchogène de part et d’autre de la ligne de vacuité augmentant progressivement de taille pour atteindre environ 4–6 mm à J8, 8–10 mm à J12 avec apparition en fin de phase d’une ligne hyperéchogène périphérique (ligne basale).


En phase ovulatoire, l’endomètre prend en coupe axiale, un aspect en cible (ligne cavitaire hyperéchogène-endomètre hypoéchogène-ligne basale hyperéchogène). Enfin, en phase sécrétoire ou lutéale, l’endomètre devient hyperéchogène de façon centripète à partir de la zone basale (développement des replis glandulaires endométriaux tortueux réfléchissant les ultrasons) pour devenir totalement hyperéchogène à J21, augmenter concomitamment de taille et atteindre 12 à 14 mm (tableau 33.4).


Tableau 33.4 Variations de l’aspect endométrial au cours du cycle.


















Phase menstruelle Ligne cavitaire dédoublée
Débris-caillots
Endomètre non visible
Phase sécrétoire (J5-J14) 1–12 mm
Hypoéchogène
Phase ovulatoire Environ 12 mm
Hypoéchogène – Liseré basal
Aspect en cocarde
Phase sécrétoire 12–14 mm
Hyperéchogénicité centripète
Hyperéchogénicité complète J21
Ménopause 2 à 5 mm sans THM
toujours < 8 mm
hyperéchogène – parfois glandulokystique

Ainsi, l’exploration des pathologies endométriales (en général hyperéchogène) devra s’effectuer en première partie de cycle afin de ne pas être masquée au sein d’un endomètre épais et hyperéchogène. À la ménopause l’endomètre régresse, il ne doit pas excéder 8 mm. Une taille entre 5 et 8 mm doit inciter à la prudence en l’absence de tout THM. La présence de multiples petites formations kystiques sont possibles ; elles sont cryptiques endométriales et correspondent à un endomètre glandulo-kystique classique dans le cadre de traitements hormonaux type Nolvadex®. Une épaisseur inférieure à 2 mm signe l’atrophie endométriale quel que soit le statut hormonal (figures 33.3 à 33.5).





Le halo hypoéchogène se situe juste en dehors de l’endomètre intermédiaire, sous le myomètre, discrètement plus hypoéchogène que ce dernier. L’évaluation de son épaisseur absolue varie et n’a que peu de valeur diagnostique ; en revanche, une épaisseur relative > 40 % de l’épaisseur totale du myomètre fait partie des signes évocateurs d’adénomyose.


Le myomètre, muscle lisse utérin, est la portion la plus épaisse de la paroi utérine, d’échogénicité intermédiaire, homogène, similaire à celle des autres muscles lisses. La principale pathologie rencontrée est la présence de myomes. L’aspect est parfois discrètement hétérogène avec présence de structures tubuleuses hypoéchogène en périphérie correspondant au réseau veineux myométrial externe. Plus développé chez la multipare, il ne doit pas être présent en dedans du tiers externe du myomètre.


Enfin, un fin liseré hyperéchogène externe correspondant à la séreuse utérine et son fascia est visible.


L’artère utérine est visualisée en Doppler couleur sur la partie latérale de l’utérus ; généralement sinueuse, elle peut être suivie de part et d’autre de l’isthme jusqu’à la corne. Au Doppler pulsé, le spectre montre une vitesse maximale, modérée à élevée. L’index de résistance varie notamment en raison de l’augmentation du flux avec les œstrogènes. En phase proliférative du cycle menstruel, l’index de résistance est plus élevé qu’en phase lutéale. En période post-ménopausique, l’index de résistance est plus élevé qu’en période reproductive.



Ovaires


Les ovaires, de forme ovalaire, sont de localisation variable. Ils sont le plus généralement situés de part et d’autre de l’utérus dans la fossette ovarienne en arrière et en dessous des vaisseaux iliaques externes. C’est la localisation préférentielle chez les femmes nulligestes. Leur mise en évidence ne pose alors pas de problème particulier. L’ovaire peut être parfois localisé dans le cul-de-sac de Douglas ou être très haut. Pour les ovaires hauts situés, la main gauche peut abaisser les annexes par un palper abdominal ; mais parfois ils ne sont visualisables que par voie sus-pubienne (figures 33.6 et 33.7).




La taille de l’ovaire (tableau 33.2) varie en fonction de l’âge et du cycle. Il est préférable de mesurer la surface ovarienne plutôt que le grand axe seul. L’ovaire contient plusieurs follicules (en général entre 5 et 11) répartis régulièrement dans le parenchyme. Ils sont de petite taille. En phase menstruelle ou folliculaire précoce, 5 à 7 follicules de moins de 10 mm sont présents. En phase préovulatoire, au 8–10e jour, 1 ou 2 follicules deviennent prédominants et dépassent 14 mm de diamètre. Ils grandissent de 2 à 3 mm par jour pour atteindre un diamètre d’environ 20 mm (de 16 à 28 mm) avec une paroi discrètement épaissie et crénelée et parfois présence d’un cumulus oophorus (petit kyste dans le follicule) juste avant l’ovulation ; au moment de l’ovulation, l’ovocyte est expulsé et le follicule régresse en corps jaune (tableau 33.3). L’ovulation s’accompagne d’un petit épanchement physiologique parfois hémorragique dans le cul-de-sac de Douglas. Le corps jaune peut être d’aspect variable : en général sous forme d’une anfractuosité à centre liquidien hypoéchogène et paroi épaisse contournées, il peut être échogène en raison d’un saignement intrafolliculaire ou anéchogène s’il se transforme en un kyste lutéal pouvant atteindre la taille de 3 cm. En l’absence de grossesse, le corps jaune régresse et s’atrophie. Il n’est plus identifiable en fin de cycle.



Tableau 33.3 Follicule au cours du cycle.












Phase folliculaire (J1-14) 5 à 7 follicules antraux (2–9 mm)
J8-10 : 1 follicule dominant 14 mm
J10-14 : + 2 mm/j
Phase ovulatoire Follicule dominant : 20–25 mm (→ 30 mm)
Présence d’un cumulus oophorus
Aspect épaissi et crénelé de la paroi folliculaire
Phase lutéale (J16-28) Présence d’un corps jaune
épaississement de la paroi folliculaire, parfois caillot
Aspect parfois hétérogène, remanié kystique et hémorragique

Les kystes hydatiques sont des structures vestigiales embryonnaires. Ils sont le plus souvent situés sur le méso de l’ovaire. Ils sont uniloculaires, sphériques à paroi fine, pouvant être accolés à l’ovaire et parfois difficiles à différencier d’un follicule.


À la ménopause, les ovaires involuent (10–15 mm de grand axe), sans follicules résiduels mais parfois porteurs de structures microskystiques (1 à 2 mm) correspondant à des kystes d’inclusion.





Pathologies utérines



Malformations utérines


Présentes dans environ 0,5 % des cas, passées parfois inaperçues ou de découverte fortuite, elles sont recherchées en raison de troubles de la fertilité, de fausse couches ou d’anomalies des règles. Ces malformations utérines peuvent être diagnostiquées par échographie dans un grand nombre de cas.


Toutes ces anomalies résultent d’un arrêt ou d’un défaut de développement et de fusion des canaux müllériens, responsables de la formation des deux tiers supérieur du vagin, du col utérin et de l’utérus. Au cours de la vie embryonnaire, les canaux de Müller descendent progressivement en bas en direction du sinus urogénital. Ce dernier, en l’absence de testostérone, forme les organes génitaux externes de type féminin et le tiers inférieur du vagin. Une fois arrimés sur le sinus urogénital, les canaux de Müller fusionnent par leurs bords médians ; cette cloison de fusion régresse ensuite du bas vers le haut pour former successivement le col, l’utérus et les trompes.


L’arrêt de développement peut survenir à tout moment du processus ; ainsi, la gamme des malformations s’étend de l’aplasie utérine au simple utérus à fond arqué.


Les aplasies regroupent l’aplasie utérine totale s’associant à une aplasie tubaire plus ou moins complète (ou syndrome de Rokitanski-Kuster-Hauser) et l’aplasie d’un seul canal de Müller ou utérus unicorne.


Un défaut de fusion des canaux de Müller peut ensuite survenir, constituant l’ensemble des hémimatrices : utérus bicorne-bicervical (ou didelphe), utérus bicorne unicervical et utérus à fond arqué (fusion subcomplète) (figure 33.8), (vidéo 33.1image).



Enfin, la régression de la cloison de fusion peut être entravée, donnant l’ensemble des malformations de type utérus cloisonné (total, subtotal, corporéal ou cervical).


Quelle que soit la malformation rencontrée, les ovaires sont toujours présents et normalement formés. Les malformations les plus sévères (aplasie et anomalie de fusion) sont fréquemment associées à des malformations rénales (agénésie, rein en fer à cheval).


Pour distinguer les utérus cloisonnés des hémimatrices, il convient de dégager l’utérus en coupe coronale et d’examiner avec attention le fond utérin qui, lors des anomalies de fusion, il présente une incisure de plus de 10 mm de haut. Lorsqu’elle est de moins de 10 mm ou que le fond est discrètement bombé chez les utérus normaux ou cloisonnés (la fusion est complète).


L’échographie doit être effectuée en période prémenstruelle au moment où l’endomètre est épais et hyperéchogène. Par voie abdominale, vessie pleine, la technique 3D permet d’obtenir la coupe coronale après reconstruction objectivant l’ensemble de la cavité utérine. Vessie vide, l’échographie 3D est possible par voie vaginale. La forme de la cavité utérine est décrite ainsi que le fond de l’utérus au niveau de la séreuse. L’utérus bicorne est caractérisé par la présence d’un ligament vésico-rectal à ce niveau. La recherche de deux cols doit être attentive car elle s’associe souvent à un cloisonnement vaginal orientant la sonde endocavitaire d’un seul côté.


Lorsque l’échographie est prise en défaut, l’IRM pelvienne permet de poser le diagnostic.



Pathologies myométriales



Adénomyose


L’adénomyose est une pathologie fréquente de l’utérus responsable de dysménorrhées, ménométrorragies ou de pesanteurs pelviennes chez la femme entre 30 et 50 ans. Elle résulte d’une migration hétérotopique de plus de 2,5 mm de muqueuse endométriale au sein du myomètre, responsable d’une hyperplasie et d’une hypertrophie musculaire réactionnelle. L’atteinte peut être diffuse ou focale.


La symptomatologie ressemble à celle des fibromes utérins, de l’endométriose, des polypes endométriaux, ou du carcinome de l’endomètre. Le diagnostic différentiel est donc difficile et important. L’approche diagnostique échographique se fait par voie vaginale. Deux tiers des cas sont diagnostiqués pour une spécificité proche de 95 %. La performance de l’IRM est quelque peu meilleure, intervenant si nécessaire en seconde intention.


Le diagnostic repose, par voie sus-pubienne, sur la mise en évidence d’un gros utérus régulier plus ou moins hétérogène et asymétrique, sans déformation des contours ni myome décelable, avec présence possible de vésicules hypoéchogènes intramyométriales (sensibilité (Sn) : 32 %, spécificité (Sp) : 95 %).


Par voie endocavitaire, le diagnostic est évoqué devant :


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Apr 23, 2017 | Posted by in GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE | Comments Off on 33: Échographie gynécologique pelvienne

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