Chapitre 3 Physiologie de la croissance fœtale
La croissance fœtale est un paramètre important de la surveillance de la grossesse. Recherchée lors de presque toutes les consultations prénatales et estimée lors des échographies du 2e et 3e trimestre de la grossesse, ses anomalies vont conditionner la prise en charge tant dans le terme de l’accouchement que dans ses modalités.
La croissance fœtale repose sur deux notions :
Les courbes de croissances in utero, comme les courbes de référence anthropométriques à la naissance, ne tiennent pas compte du potentiel individuel de croissance génétique des enfants. Elles sont construites sur de très grandes populations de fœtus et de nouveau-nés, gommant ainsi les différences constitutionnelles individuelles. Les travaux les plus récents travaillent à l’élaboration de courbes dites customisées, c’est-à-dire où le fœtus est son propre témoin [4].
Bases physiologiques de la croissance fœtale [6]
La croissance fœtale est influencée par des facteurs fœtaux, maternels et placentaires qui sont d’ordres génétiques et environnementaux. La régulation de la croissance fœtale est complexe et encore mal connue, mais les facteurs environnementaux essentiellement nutritionnels semblent jouer un rôle important. (encadré 3.1).
Placenta
L’efficacité du placenta dépend de l’importance des flux sanguins utérins et fœtaux. Leurs échanges sont facilités notamment par des substances vasodilatatrices dont les taux sont augmentés au cours de la grossesse : prostacyclines et monoxyde d’azote. Des altérations de la voie arginine-NO interviendraient au cours de la grossesse et dans la physiopathologie de la pré-éclampsie et du retard de croissance fœtale d’origine vasculaire. Le placenta est également un organe endocrine actif, assurant certaines régulations hormonales spécifiques ou non de la gestation. La leptine, des facteurs de croissance et des cytokines sont essentiels à la croissance fœtale.