Chapitre 3 Les approches conceptuelles
I Les grands courants de la pédagogie et de la psychanalyse
A Les grands courants pédagogiques
1 Le courant « maturationniste »
A. Gesell1 est tenu pour le premier théoricien de la maturation. Il est psychologue et médecin. C’est dans sa célèbre trilogie sur l’enfance qu’il présente les résultats fondamentaux de ses recherches sur les « stades de développement » de la naissance à16 ans.
♦ Le facteur biologique du développement
Au sujet des facteurs qui influencent le développement, A. Gesell croit en un certain déterminisme biologique. Il ne nie pas l’influence du milieu mais ne lui accorde que peu d’importance. Il n’a, selon lui, qu’un rôle de direction, il oriente mais il ne crée pas les progressions elles-mêmes. A. Gesell affirme que si l’enfant avait grandi dans un monde naturel, sans monde social, il serait sans doute resté capable des principales adaptations nécessaires à la vie, mais il serait presque entièrement dépourvu de toute personnalité.
2 Le courant éthologiste
♦ John Bowlby : l’attachement précoce
Psychanalyste anglais, il a développé (à la suite de K. Lorentz) la théorie du besoin précoce d’attachement de l’enfant à la mère (qu’il a appelée aussi l’empreinte). L’empreinte est considérée comme une forme particulière d’attachement. Elle résulte de certains systèmes de comportements caractéristiques de l’espèce. Le nouveau-né est doté d’un certain nombre de systèmes comportementaux prêts à être activés (tels que pleurer, sourire, sucer). Ces réactions sont le résultat d’une discrimination de stimuli humains (tels que les stimuli tactiles, la voix, le visage). La réponse de l’enfant à ces stimuli se déclenche automatiquement parce qu’elle est préformée. Les réponses de la mère constituent de nouveaux « signaux » pour l’enfant. C’est sur l’enchaînement de ces signaux que vont s’organiser (selon J. Bowlby) les prémisses de la relation mère-enfant. Ce phénomène « d’empreinte » a initié les mesures développées depuis plusieurs années dans les maternités (nouveau-né posé sur le corps de sa mère, encouragements aux stimulations tactiles précoces, etc.). Ces théories reviennent en force aujourd’hui, puisqu’on préconise le « peau-à-peau » mère-bébé pour favoriser l’attachement précoce.
3 Le courant constructiviste
♦ Jean Piaget3 : l’étude du développement cognitif
Psychologue suisse, J. Piaget s’est préoccupé de l’enfant pour expliquer l’adulte et non pour expliquer l’enfant lui-même. La plus grande partie de son œuvre est consacrée à l’étude du développement cognitif 4.
Les facteurs du développement
Les stades du développement selon J. Piaget
Ces stades sont divisés en sous-stades.
Le nom de J. Piaget reste attaché à la découverte des « réactions circulaires ».
♦ Henri Wallon5 : la théorie du développement
La théorie du développement
Le développement psychologique repose sur la maturation et le besoin d’autrui :
Les stades du développement (H. Wallon)
H. Wallon présente le développement de l’enfant en six stades :
Le stade sensori-moteur et projectif (de 1 à 3 ans)
Au cours de ce stade, la connaissance de l’objet passe par l’acteur moteur. L’activité sensori-motrice est d’abord instinctive et spontanée puis évolue vers l’invention de nouvelles conduites ouvrant le champ à la découverte de nouvelles expériences. La marche et le langage sont deux activités sensori-motrices jouant un rôle considérable dans l’évolution de l’enfant.
B Les grands courants de la psychanalyse
1 Les intérêts de la psychanalyse pour les professionnels de l’enfance
♦ L’écoute analytique de l’enfant
L’écoute analytique de jeunes enfants dans une collectivité consiste à prendre en compte non seulement leurs besoins mais aussi leurs demandes, notamment leurs demandes affectives. Elle permet aux professionnels d’acquérir un autre regard sur l’ensemble de leurs activités auprès des petits et d’améliorer le vécu quotidien des jeunes enfants dans la collectivité.